mère de deux garçons victimes d’intimidation à plusieurs reprises souhaite que le personnel scolaire soit mieux formé

Pendant cinq ans, son plus jeune fils a été battu et ridiculisé par ses pairs. Souvent, l’école n’a fait qu’empirer les choses, dénonce une mère de l’Outaouais qui lance un cri du cœur pour que le personnel soit mieux formé.

« Comment expliquez-vous que le harcèlement continue ? Renée-Claude Lapointe a déjà répondu à un haut responsable du milieu éducatif qui lui disait que l’école avait déjà tout ce qu’il fallait pour protéger ses enfants.

Cette mère de quatre enfants de l’Outaouais a lancé une pétition en février dernier après avoir dû retirer ses deux garçons âgés de 10 et 11 ans de l’école où ils étaient intimidés verbalement et physiquement.

deux sont susceptibles d’être ciblés par d’autres enfants car ils ont de multiples diagnostics et des besoins particuliers.

Afin de les protéger, elle a préféré garder leurs noms discrets. Ils ont eux-mêmes suggéré leurs prénoms fictifs.

Photo Agence QMI, Marc DesRosiers

Manger de la terre

Alias* (nom fictif), 10 ans, adore apprendre et se faire des amis, mais il a des défis, notamment sur le plan sensoriel.

Il était à la maternelle lorsque quatre enfants de sa classe ont uni leurs forces pour le retenir tout en lui donnant des coups de pied dans les parties intimes.

À une autre époque, des enfants ont maîtrisé le garçon pour lui faire manger de la terre, lit-on dans une plainte envoyée par M.moi Lapointe au Protecteur étudiant cet hiver, son deuxième en cinq ans.

« Les violences extrêmes sont arrivées par vagues », résume-t-elle. L’école est intervenue, la situation s’est calmée, puis les violences ont repris. Les insultes, les insultes et les gifles derrière la tête ne se sont pas arrêtées.

Problème de dynamique

“Je ne blâme même pas les attaquants […] L’ennemi, ce n’est pas l’enfant, c’est la dynamique du harcèlement”, affirme M.moi Lapointe, qui est travailleur social et a souvent agi dans des dossiers de harcèlement au travail.

Pourtant, plusieurs interventions scolaires ont alimenté cette dynamique.

Par exemple, dès la rentrée primaire, les agresseurs d’Alias* se sont retrouvés ensemble, ce qui n’a fait que renforcer leur solidarité face à leur bouc émissaire.

La direction a qualifié les intimidations subies de « querelles d’enfance », selon la plainte.

Lorsque son autre fils, Rocky* (nom fictif), a été menacé et agressé, on a conclu que le garçon avait autant tort que ses agresseurs… parce qu’il ne portait pas de pantalon de neige, ce qui contrevenait aux consignes.

« Je crois vraiment que les enseignants et les parties prenantes étaient désireux de résoudre le problème. Ils font ce qu’ils peuvent, insiste Mmoi Le point. Ce n’est pas un manque de volonté, mais un manque de connaissances.

Durant toutes ces années, rien n’a vraiment été fait pour défaire « le mouvement social » poussant les étudiants à intimider Alias*, déplore-t-elle.

En janvier dernier, Alias*, désormais en 5e année, s’est cogné la tête lors d’un épisode de harcèlement physique. Le journal a également pu consulter les notes médicales concluant à une commotion cérébrale.

Pour consulter la pétition de Renée-Claude Lapointe : https://chng.it/pDYXH9jFg6

Des mises en demeure pour faire taire les parents

Plusieurs centres de services scolaires (CSS) ont pris l’habitude d’adresser des mises en demeure aux parents qui dénoncent le harcèlement vécu par leur enfant afin de « les faire taire », rapporte un avocat civiliste.

«Ça n’arrive pas», critique François-David Bernier, qui constate que de plus en plus de parents se tournent vers la justice devant l’incapacité du système scolaire à mettre fin à l’intimidation.

Le 23 février, Renée-Claude Lapointe reçoit une mise en demeure de son CSS. Craignant des représailles, elle préfère donc que le nom du CSS ne soit pas publié.

Photo de courtoisie

“Gag”

Il lui est alors reproché d’avoir tenu des propos “de nature à porter atteinte à la réputation des salariés de l’école”, peut-on lire dans le document qu’a pu consulter Le journal.

À moins que le parent n’ait été violent envers le personnel ou que l’école ne dispose de preuves accablantes de ce qu’il dit, cette façon de « faire taire les pleurnichards » peut ressembler à une « procédure SLAPP », explique Mme.e Bernier.

Pendant ce temps, les parents n’ont quasiment aucun recours au sein du système, hormis le Protecteur de l’élève, qui n’a qu’un pouvoir de recommandation.

Le Protecteur était d’accord avec lui

En 2021, le Protecteur des Étudiants reconnaissait dans un rapport que la situation d’Alias* s’était dégradée « en raison de cette méconnaissance des violences et des intimidations. Le personnel semblait manquer de soutien de la part de la direction », concluons-nous.

Le Protecteur a alors recommandé que le personnel et la direction soient mieux formés sur la question.

Mais depuis, cette formation n’a toujours pas eu lieu car elle « n’est proposée par aucun organisme », faisait valoir la personne chargée de traiter les plaintes dans une lettre en février.

“Au lieu de mettre de l’argent dans la création de formations, nous mettons de l’argent dans des avocats qui attaquent le parent”, souligne M.moi Le point.


Photo Agence QMI, Marc DesRosiers

Même le ministère le dit

La situation de Mmoi Lapointe est délicate, car elle se présente à la fois comme parent d’élèves et comme experte en matière de harcèlement, ce qui a parfois été perçu comme une ingérence de la CSS.

Elle n’est cependant pas la seule à croire qu’il existe un déficit d’expertise sur le sujet au sein du réseau.

En général, les plans anti-intimidation visent la prévention, mais il y a très peu de détails sur la façon de gérer adéquatement l’intimidation une fois qu’elle est déjà là, note Mélanie Laviolette, présidente des comités de parents de la Fédération des Québec (FCPQ).

“Il y a [des intervenants scolaires] qui se sentent impuissants dans ces situations. Quand cela va trop loin et que les intimidations continuent, c’est là qu’il y a un écart.»

L’idée d’une meilleure formation du personnel fait également partie des grands axes du Plan de prévention de la violence dans les écoles 2023-2028dont les détails sont encore inconnus.

“Ce n’est pas au parent d’interroger son enfant”

Blâmer la victime, minimiser le problème : Renée-Claude Lapointe a énuméré de nombreuses « erreurs » qui ne se seraient pas produites dans un environnement où le harcèlement est bien géré.

Un jour, Alias* a signalé une agression à sa mère, qui en a informé l’école, qui a ensuite reproché au garçon de ne pas en avoir parlé directement à l’école, au lieu de l’encourager ou de le rassurer.

Mmoi Lapointe s’est même déjà fait dire que « ce n’était pas [elle]le parent, pour interroger [s]nous sommes un enfant», peut-on lire dans sa dernière plainte.

Autre exemple : lors d’un épisode de violence, Mmoi Lapointe a appris que les parents des enfants impliqués n’avaient même pas été contactés.

« J’ai souvent été traitée comme si j’étais le problème, et non le harcèlement que subissaient mes enfants. »

Mettre fin au harcèlement est possible

Depuis la mi-mars, Alias* et Rocky* ont changé d’école au sein d’un même CSS.

Quelques incidents se sont déjà produits, ce qui était prévisible compte tenu de leurs différences. Mais l’école a pris les choses en main rapidement et adéquatement, souligne M.moi Le point.

«C’est le jour et la nuit», dit celle qui y voit la preuve que les bons gestes et les climats de confiance existent.

Alias* lui a même dit : « , ça ne m’était jamais arrivé avant que d’autres étudiants me défendent. »

Lorsqu’il rentre de l’école, elle lui demande dans quelle mesure il se sent en sécurité dans sa nouvelle école, sur une échelle de 1 à 10. Tous les soirs pendant trois semaines, il répond : 10.

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