un test de survie en mer plus grand que nature

un test de survie en mer plus grand que nature
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L’appel lancé sur les réseaux sociaux a dépassé les attentes d’Aliénor Rambeau, élève pont et moteur polyvalente en 3ème année à l’ENSM Marseille et présidente de l’association. « Nous étions un peu dans le pétrin et nous avons reçu un afflux de demandes de participation », raconte-t-elle à Mer et Marine. Il faut dire que pour la troisième édition de son test de survie en mer, l’association Rad’Lô a fait les choses en grand.

A commencer par la taille du radeau de survie hauturier, conçu pour accueillir 50 personnes. “Pour des raisons d’organisation et de viabilité de l’expérimentation, nous nous limiterons à 46.” Lors des éditions précédentes en 2017 et 2022, 12 et 22 participants, principalement des étudiants d’Hydro, jouaient les naufragés. Il y aura cette fois : huit étudiants de l’ENSM, deux marins-pompiers du Bataillon de Marseille, trois personnels médicaux (pour le suivi scientifique de l’expérimentation) et 33 non-marins. « Des hommes comme des femmes, âgés de 20 à 70 ans », dûment sélectionnés après avoir produit des certificats médicaux et des brevets de natation.

Abandon d’un navire à passagers

Leur présence crédibilisera le scénario de l’expérimentation : il s’agit de reproduire l’abandon d’un paquebot. “Il fallait donc qu’il y ait plus de passagers, et donc de non-marins, que de professionnels.” Tout le monde se retrouvera lundi 15 avril au matin pour embarquer à bord du Jason, navire de soutien et d’assistance affrété par la Marine Nationale et mis à disposition par la Préfecture Maritime de la Méditerranée. Dirigez-vous ensuite vers le phare du Planier, à environ 8 milles au sud-ouest du Vieux Port. C’est à la verticale au sud de ce phare que se déploiera le radeau gonflable à la toile « orange vif » et que l’expérience débutera pour les participants, qui seront tous équipés de soutiens-gorge.

Là encore, l’association étudiante a vu grand : contrairement aux éditions précédentes, le radeau sera laissé complètement à la dérive, sous la surveillance du Jason, qui restera sur place jusqu’à la fin de l’expérience. Dont les participants ne connaissent pas la date de fin, pour coller le plus possible au scénario. « En 2022, on s’en était aperçu en sachant que le test s’arrêterait aux rations standards et réglementaires : 1,5 litre d’eau et l’équivalent de 10 000 kilojoules (2 390 kilocalories) par personne, pendant toute la durée de l’expérience.

Veille scientifique

Pourquoi une telle vigilance face aux biais qui pourraient influencer ses résultats ? Parce que l’expérimentation est suivie de près par les acteurs scientifiques et médicaux : l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) travaillera sur les biais décisionnels et la prise de risque des participants, le Centre de ressources d’assistance psychologique en mer (CRAPEM) sur leur flexibilité cognitive ( la capacité d’adaptation à un environnement hostile, puis à un environnement sécurisé) et le Human Adaptation Institute sur leurs anticipations puis leurs souvenirs de l’expérience.

Ces données seront collectées par des questionnaires. De son côté, l’équipe médicale de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) réalisera différents tests et mesurera les constantes physiologiques des participants, avant et après l’expérimentation. Ces données pourront donner lieu à des communications ou à des publications scientifiques, tandis que de leur côté, les étudiants de l’ENSM feront un retour d’expérience au constructeur du radeau (Survitec Zodiac) sur sa partie technique, ses aménagements, etc.

Aliénor Rambeau, qui ne rééditera pas l’expérience cette année, en garde néanmoins un bon souvenir. «Quand nous serons dans la vie professionnelle, l’entretien des canaux de secours et des bateaux rigides fera partie de nos obligations. Cette expérience m’a aidée à prendre conscience de l’importance de ces tâches. Cela permet de voir les choses différemment. »

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans le consentement du ou des auteurs.

 
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