A 8h30 ce mardi 26 mars, seuls 34 élèves sont venus en cours au collège Le Réflessoir, à Bléré. Il y en avait deux ou trois de plus à 9h30. 96% des étudiants étaient absents. Une telle mobilisation a surpris les enseignants et l’association indépendante des parents d’élèves.
Après une réunion avec les enseignants, vendredi 22 mars, pour connaître tous les tenants et aboutissants de la réforme souhaitée par le gouvernement, qui compte mettre en place des groupes de niveaux pour les classes de 6e.e et 5e en français et mathématiques pour la rentrée 2024, l’équipe de l’association des parents d’élèves avait réalisé un travail d’information en écrivant à tous les parents les détails de la réforme qui s’appliquera également en 2025 pour les classes de 4e.e et 3e.
Ils refusent de mettre une étiquette sur un enfant à partir de 10 ou 11 ans lorsqu’il arrive au collège. Selon eux, cela équivaudrait à une discrimination et à la création d’inégalités des chances. Concernant l’argument du gouvernement, selon lequel les groupes de niveaux renforceraient la confiance des étudiants dans leur capacité à apprendre et à réussir au collège, les parents d’élèves s’insurgent. Pour eux, cela revient à stigmatiser les étudiants, ce qui va créer de la moquerie, de la dévalorisation et une baisse de l’estime de soi.
Problèmes de niveau
Les enseignants et les parents expliquent également que pour créer un groupe difficile de 15, il faudra créer deux groupes de 38 élèves pour les élèves intermédiaires et plus avancés. Ils mettent également en avant le problème des changements de groupe, selon eux impossibles en cours d’année. Si un élève monte, un autre doit descendre. De plus, chaque groupe progresse à son rythme, les élèves en difficulté ne parviendraient pas à rattraper les « moyens » ou les « plus avancés » et cela impliquerait des changements d’enseignants en cours d’année.
Ils défendent l’hétérogénéité des classes qui tire les élèves vers le haut, les meilleurs aidant les moins bons qui les valorisent, ce qui crée la bienveillance, l’entraide, le vivre ensemble. Des valeurs possibles à inculquer dans des classes hétérogènes, pas dans des groupes de niveaux. Ils craignent enfin que si cette réforme passe au collège, elle soit mise en œuvre plus tard au lycée.
Une grande partie des enseignants soutiennent cette journée morte au collège, mais ils n’étaient pas en grève ce mardi.
