Les Autrichiens remettent en question le problème structurel du fémicide dans le pays

Les Autrichiens remettent en question le problème structurel du fémicide dans le pays
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En Autriche, le débat est vif depuis que six femmes ont été tuées en l’espace de quatre jours fin février.

De notre correspondant à Vienne,

Le 23 février a été surnommé par les associations « Black Friday » car ce jour-là cinq femmes ont été tuées à Vienne. Trois dans une maison close, puis une mère et sa fille dans leur appartement. Trois jours plus tard, une autre femme était tuée en Basse-Autriche. Cela fait six meurtres en l’espace de quatre jours, une sombre série qui a mis en lumière le problème structurel des féminicides en L’Autriche.

Dans la république alpine, qui compte 9 millions d’habitants, les femmes sont plus victimes de meurtres que les hommes, un phénomène rare au sein de l’Union européenne. Selon les associations, une femme sur trois en Autriche est exposée à des violences physiques ou sexuelles et chaque mois, trois femmes en moyenne sont tuées. Ces dernières années, soulignent les ONG, le nombre de féminicides a globalement augmenté : entre 2010 et 2020, 319 femmes ont été tuées dans le pays.

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Pourquoi tant de féminicides ?

C’est une question complexe, car l’Autriche est généralement un pays sûr, où l’on se sent à juste titre en sécurité dans l’espace public, mais comme nous le savons, les féminicides se produisent le plus souvent dans la sphère privée. Une étude sur ce sujet a été publiée l’été dernier. Elle nous apprend d’abord que dans les trois quarts des cas, l’auteur du féminicide est le conjoint ou ex-conjoint de la victime et que 72 % des auteurs des cas examinés avaient la nationalité autrichienne.

On apprend aussi que dans 30 % des cas, il y avait un antécédent de violence. Un point important de l’étude concerne les indicateurs de risque élevé qui doivent être pris en compte en prévention. Ainsi, 47 % des auteurs des cas étudiés présentaient des troubles psychologiques. Un tiers d’entre eux avaient vécu « expériences traumatisantes », comme la perte d’un emploi, et la même proportion avait déjà subi des violences physiques ou sexuelles. Selon les chercheurs, outre tous ces facteurs, une dimension culturelle doit également être prise en compte, car la représentation des femmes et de la famille reste encore aujourd’hui plutôt conservatrice en Autriche.

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Les associations mobilisées

La plupart des associations demandent davantage de moyens financiers, notamment pour la prévention. L’un d’eux estime l’effort à fournir à au moins 250 millions d’euros par an. Les associations réclament également une politique à plus grande échelle et à plus long terme que celle mise en place aujourd’hui. En réponse, le gouvernement autrichien a annoncé qu’il travaillait à une meilleure mise en réseau entre les différents acteurs et structures, ainsi qu’à l’ouverture d’un centre d’analyse sur les féminicides au sein du ministère de l’Intérieur.

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