c’est quoi ce simulateur censé calculer la pension de retraite ? – .

c’est quoi ce simulateur censé calculer la pension de retraite ? – .
c’est quoi ce simulateur censé calculer la pension de retraite ? – .

« Quelle crédibilité accorder au site « maretraitenupes.fr » indiqué par notre Premier ministre hier soir lors du débat politique sur France 2 ? En effet, les chiffres qui sortent du calculateur sont assez effrayants… »asks Jacques, reader of Sables-d’Olonne (Vendée).

Jeudi 27 juin 2024, ce n’est pas seulement le débat entre les représentants des trois principales forces politiques qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Un simulateur, baptisé « maretraitenupes.fr », a également provoqué l’indignation, notamment chez les dirigeants du Nouveau Front populaire (NFP). Un outil censé montrer la baisse des pensions de retraite dans le cas où la gauche deviendrait majoritaire à l’Assemblée nationale le 7 juillet prochain. Créé par Renaissance, cet outil est considéré comme trompeur par le NFP. Lors du débat et sur X (ex-Twitter), Gabriel Attal n’a pas hésité à en parler et à le relayer.

Sur le site, on vous demande de renseigner votre « pension nette de retraite » et de savoir quel serait le montant « avec une majorité de députés Nupes/NFP ». A votre arrivée, la case pour indiquer votre pension mensuelle nette est déjà pré-remplie avec le montant de 1 200 €. Et cette phrase juste après : « Avec une majorité de députés Nupes/NFP vous toucherez : 1 134 €. Soit – 792 € de retraite perdue chaque année. » Si vous le souhaitez, vous pouvez modifier le montant de base renseigné.

Ce calcul est basé sur un amendement déposé le 2 février 2023 par les députés socialistes, rejeté le 15 février. En témoigne le lien répertorié sur le simulateur. « Cet amendement vise à instaurer une CSG progressive avec 7 taux différents (de 0 % jusqu’à 4 900 € de revenus jusqu’à 13,2 % au-delà de 79 000 € de revenus) et à dissoudre les taux réduits différenciés pour les revenus des allocations chômage, des pensions de retraite dans ces tranches) », peut-on lire. A ce jour, la contribution sociale généralisée (CSG) ne comporte en réalité que quatre taux, qui varient en fonction du montant de votre revenu fiscal et du nombre de parts du foyer fiscal : 0% (exonération), 3,80% (taux réduit), 6,60% (taux médian) et 8,30% (taux normal).

Des chiffres cohérents ?

En utilisant le montant indiqué à l’arrivée sur le site, le taux d’une pension de 1 200 € par mois serait de 5,5 %. Et donc 66 € par mois, ce qui fait qu’on retrouve ce chiffre de 792 € par an.

Le problème est que la gauche assure que ce simulateur ne prend pas en compte tous les paramètres dans son calcul. Selon eux, il ne fonctionne que pour l’exemple d’une seule personne et ne permet pas de saisir son nombre de parts fiscales. Il n’est en effet pas possible de modifier tous ces paramètres sur le site.

Cet outil fonctionne en réalité par seuils et non par tranches (comme pour l’impôt sur le revenu), ce qui fausse le calcul. Il ne prend pas non plus en compte la réforme de l’impôt sur le revenu, souhaitée par le NFP, avec un taux qui serait progressif. A l’heure actuelle, les nouveaux barèmes souhaités pour la cotisation sociale généralisée et l’impôt sur le revenu ne sont pas encore tous connus, ce qui ne permet pas exactement de s’appuyer sur l’outil. C’est aussi en partie pourquoi, pour le Nouveau Front populaire, ces résultats sont faux.

Il faut donc rester prudent, Jacques, sur les chiffres annoncés par le simulateur, car il est difficile de savoir réellement ce qu’il prend en compte dans son calcul.

Lire aussi : Législatives : LFI engage une action en justice contre Renaissance pour « diffusion de fausses informations »

La justice est saisie

Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise, considérait ce simulateur comme “couché”. «Il s’appuie sur des méthodes de calcul qui ne figurent pas dans le programme du Nouveau Front populaire et donne des résultats totalement incohérents qui pourraient induire les électeurs en erreur. A quelques jours des élections, cette campagne de désinformation est tout simplement inacceptable.»il proteste sur X.

Ce site pourrait donc aller à l’encontre de la loi du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l’information. Il est en effet interdit de « diffuser de manière volontaire, artificielle ou automatisée et massive par l’intermédiaire d’un service de communication publique en ligne », « pendant les trois mois précédant le premier jour du mois des élections générales et jusqu’à la date du tour de scrutin au cours duquel ils sont acquis », « des allégations ou imputations inexactes ou trompeuses sur un fait susceptible d’affecter la sincérité du vote à venir ».

C’est pourquoi, pour tenter de se défendre, la France Insoumise a annoncé vendredi qu’elle lançait une « procédure d’urgence en cas de diffusion de fausses informations ». Seule la décision d’un juge peut alors sanctionner, voire provoquer la fermeture du site.

 
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