Si le passage à la nouvelle année est souvent l’occasion de prendre de nouvelles résolutions, à Villeneuve-sur-Lot, la culture reste fidèle à la dynamique lancée avec la saison 2024-2025, présentée en septembre dernier. Une saison tout aussi exceptionnelle, marquée par l’arrivée du théâtre Roger-Louret dans sa programmation, qui vient ainsi compléter l’illustre théâtre Georges-Leygues. Cette dernière continuera d’accueillir des productions d’envergure, tandis que son homologue de l’avenue du Général-de-Gaulle se distingue par une programmation plus familiale et jeune public, avec des spectacles dédiés aux scolaires, des contes, mais aussi des concerts debout. Plus de 30 dates sont encore programmées dans ces lieux d’ici la fin de la saison. Voici quelques-uns des plus remarquables.
A noter qu’à cela s’ajoutent les différentes programmations du musée Gajac, le service Pays d’art et d’histoire de la Ville et, en point culminant, le 33ème Festival du rire qui accueillera notamment Benjamin Tranié, Nawell Madani ou encore Nora Hamzawi.
« Le repas des bêtes sauvages », maintes fois récompensé
A Paris, en 1942, lors d’un dîner d’anniversaire sous l’Occupation, sept convives voient leur soirée bouleversée lorsque deux officiers allemands sont abattus à proximité de leur immeuble. La Gestapo réclame deux otages par appartement, mais le commandant Kaubach, client du propriétaire de la maison, leur accorde un répit : ils devront désigner eux-mêmes les otages avant le dessert. Dans « Le repas des bêtes sauvages »écrit en 1960 par Vahé Katcha, le spectateur est confronté à une question troublante : que ferions-nous à leur place ? Une pièce intitulée par trois Molières en 2011, à retrouver à Villeneuve le 23 janvier à 20h
De l’écran au théâtre, Le cercle des poètes disparus
Pour la première fois en France, le célèbre film est adapté au théâtre, porté par Stéphane Freiss dans le rôle de John Keating. Sur la scène du Théâtre Georges-Leygues, cette pièce émouvante célèbre l’amitié, l’émancipation et la transmission, avec une mise en scène saluée par la critique. Un moment fort, primé aux Molières 2023, à découvrir le 20 février à 20h
« Interruption », la pièce engagée
Le 4 mars, à quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes, la Ville ne manquera pas de mettre les femmes à l’honneur, notamment avec la pièce « Interruption »présenté à 20h Cette œuvre explore le sujet de l’avortement à travers des récits intimes et universels. Eva, protagoniste et narratrice, mêle sa propre histoire aux témoignages de femmes – amies, mères et sœurs – qui ont accepté de partager leurs expériences. Ce spectacle acclamé par la critique, à la fois émouvant et percutant, invite à réfléchir, à rire et à déconstruire les idées reçues, offrant un regard nouveau et audacieux sur l’avortement.
Michel Jonasz, une saison 4 en piano/voix
La saison théâtrale se clôturera le 31 mai à 20 h. Connu pour ses succès intemporels tels que « La boîte à jazz » ou « Super Mamie »Michel Jonasz, monument de la chanson française, viendra présenter son spectacle “La voix du piano”. Ce concert intimiste met en lumière une performance où musique et émotions se rencontrent sous une forme raffinée, mettant en valeur le pouvoir évocateur de ses textes et de sa voix.
✱ L’intégralité du programme ainsi que les réservations sont à retrouver sur le site de la Ville.
Près de Gajac, une plongée artistique au cœur des vagues
Jusqu’au 28 février 2025, le musée Gajac propose une expérience immersive unique avec Dérivél’installation audiovisuelle de Gauthier Roumagne. A travers un mapping vidéo spectaculaire, l’artiste recrée l’illusion d’une rivière en crue envahissant les murs du musée. Ce flux d’eau, à la fois hypnotique et menaçant, offre une vision poétique des bouleversements climatiques, transformant une catastrophe en une chorégraphie captivante.
Dans cette œuvre, Roumagne explore la beauté brute et la puissance des éléments naturels. Les ondulations et les courants deviennent une danse lente et fascinante, sublimant la mécanique des fluides. Mais derrière cette esthétisation du désastre se cache une critique silencieuse : notre fascination pour ces phénomènes destructeurs reflète aussi une inquiétude face à notre inaction collective. Les reliques imaginaires de toiles endommagées, disséminées dans l’installation, évoquent un musée fantôme, vestige d’une époque révolue, où la culture et l’humanité ont été englouties par l’eau.
Originaire de Villeneuve-sur-Lot, Gauthier Roumagne a toujours mêlé technologie et art. Après un master en arts visuels à l’Université Toulouse II, il s’installe à Bruxelles, où il se spécialise dans les outils numériques. Son travail, présenté lors d’événements internationaux comme le Noor Riyadh Festival ou La MECA, allie performances, installations interactives et création musicale. Avec Dérivéil interroge notre rapport à une nature indomptable, transformant une menace écologique en une œuvre à la fois fascinante et inquiétante.