Une ancienne pratique scandinave refait surface en Saskatchewan, grâce à Jeff Woodward. Cette dernière perpétue une tradition ancestrale unique en prédisant les conditions météorologiques hivernales à l’aide de la rate d’un porc.
Jeff Woodward explique que cette pratique permettrait de prédire la météo dans un rayon de 200 à 300 km autour de l’endroit où vivait le cochon. Selon lui, cette méthode permettrait également d’établir des prévisions météorologiques sur une période de six mois.
La tradition remonte à plusieurs centaines d’années, à l’époque où les ancêtres de Jeff Woodward vivaient en Suède.
C’est une sorte de rituel païen pratiqué en Suède.
dit Jeff Woodward. Nous abattions un cochon, examinions sa rate et essayions de prédire les conditions hivernales.
Jeff Woodward perpétue une ancienne tradition scandinave consistant à prédire la météo à l’aide de la rate d’un porc.
Photo : - / Matt Howard
Pour établir ces prédictions, la rate du porc est soigneusement étudiée. Jeff Woodward explique qu’il est divisé en six sections, chacune représentant un mois.
L’épaisseur de la rate indiquerait les températures, tandis que la présence et l’épaisseur de la graisse révéleraient les précipitations attendues.
Un savoir transmis de génération en génération
Originaire de Suède, cette méthode remonte à plusieurs siècles. Transmis de génération en génération, il a traversé l’Atlantique avec les ancêtres de Jeff Woodward avant de débarquer dans les Prairies canadiennes.
Depuis le décès de son oncle Gus Wickstrom il y a 17 ans, Jeff Woodward a repris le flambeau. Son oncle, une personnalité locale connue en Tompkinsen Saskatchewan, avait lui-même appris cet art mystérieux auprès de ses grands-parents.
Ouvrir en mode plein écran
L’oncle de Jeff Woodward, Gus Wickstorm, tient une rate de porc en 2002 à Tompkins, en Saskatchewan.
Photo : Facebook / Pronostic météo de la rate de porc
Malgré son caractère peu orthodoxe, la tradition intrigue et fascine.
Il y a beaucoup de gens qui pensent que ça n’a aucune valeur
confie Jeff Woodward. Mais, de mon point de vue, après plus de 10 ans, je suis toujours étonné de voir à quel point ces prédictions se réalisent. Je ne peux pas l’expliquer. C’est comme ça, c’est tout.
Jeff Woodward dit que son oncle a acquis une certaine renommée grâce à ce passe-- unique. L’un des événements marquants reste l’année où il a prédit une chute de neige en juin, prédiction improbable qui s’est pourtant réalisée, qui a suscité une attention considérable.
Entre folklore et réalité scientifique
Jeff Woodward travaillait pour Environnement et Changement climatique Canada, même s’il n’était pas rattaché au service de prévisions météorologiques. Cette double casquette a parfois provoqué des plaisanteries de la part de ses collègues, mais il accepte les moqueries avec humour.
Actuellement à la retraite, le Saskatchewanais organisait des soirées consacrées aux prédictions basées sur la rate de porc et publiait ses résultats. Ces rencontres attirent des curieux et des passionnés, intrigués par cette pratique atypique.
Les règles relatives à la rate de porc fournissent une prévision sur six mois. Je fais habituellement cela en novembre ou décembre, et les prévisions tiennent de janvier à juin.
précise-t-il.
Dans une interview accordée à -/- en 2018, Jeff Woodward lui-même reconnaît qu’il n’existe aucune preuve scientifique pour étayer les prédictions basées sur la rate de porc. Il estime cependant que cette tradition repose sur une observation instinctive de la nature.
Les animaux sentent quand l’hiver sera rigoureux
il explique. Par exemple, les porcs mangent davantage et les rats musqués construisent des huttes plus épaisses.
Avec les informations de Coralie Hodgson