«C’est courant, voici quelques conseils»

«C’est courant, voici quelques conseils»
«C’est courant, voici quelques conseils»

Catherine, qui habite à Vien (Anthisnes), n’en revient toujours pas. En regardant sa caméra de nuit, elle a découvert qu’un raton laveur entrait la nuit dans sa maison par… la chatière, pourtant dotée d’une puce. “Seul notre chat sait comment y entrer, mais le raton laveur s’y glisse facilement, après avoir contourné la trappe, à l’aide de ses griffes. Il va dans les deux buanderies pour se servir des croquettes du chat ou des boules de graines pour oiseaux. C’est assez hallucinant, je n’avais jamais entendu parler de ça et je dois dire que c’est même un peu inquiétant… »

Du hérisson au raton laveur

Depuis plusieurs semaines, Catherine était au courant qu’un raton laveur rôdait dans les environs… Elle l’avait repéré via sa game camera placée devant l’abri pour hérissons récemment installé au fond du jardin, pour observer son nouveau petit protégé. «Je lui avais placé un bol de nourriture.» Mais sur les images des caméras, il n’était pas surprenant de voir le visage d’un raton laveur venir chaparder les graines… »C’est un rat et elle semble avoir les seins gonflés. Nous supposons qu’elle a des bébés et qu’elle doit les nourrir. C’était mignon, nous n’étions pas inquiets. Les jours ont passé jusqu’à ce lundi, lorsque la propriétaire a découvert des restes de nourriture pour oiseaux dans sa maison et devant la porte.Un animal semble s’être faufilé à l’intérieur, a ouvert le couvercle de la boîte en plastique contenant les boules de graines et les a grignotées, en emportant quelques-unes à l’extérieur. Il n’y a que la chatière comme accès. Cela nous paraissait impossible. Nous avons donc placé la caméra de nuit devant la porte et, la nuit suivante, nous avons pu découvrir en images le responsable. Le raton laveur est extrêmement agile et rapide… »

Le raton laveur plutôt intelligent a réussi à utiliser de la nourriture pour chat et des balles pour oiseaux. ©EDA

L’animal est donc entré dans la maison, a fait son petit tour, s’est rassasié avant de ressortir tout aussi facilement. Si, évidemment, la dame n’a rien contre l’animal (« Je suis un amoureux des animaux »), elle est très bouleversée aujourd’hui. Elle ne peut pas condamner la chatière. “Il faudra que je réfléchisse à comment bricoler quelque chose. Mais il faut régler le problème car l’animal s’est installé et reviendra, et peut-être même pendant la journée, quand on se déplace dans la maison. Je n’ai pas d’autre choix pour le moment.

Ne sachant que faire, les Anthisnoises ont contacté la Commune, pour demander conseil, afin de savoir si d’autres cas avaient été enregistrés, alors que l’on observe une recrudescence de l’animal en Wallonie, de plus en plus près des habitations.Peut-être qu’ils peuvent faire quelque chose, me conseiller, attraper l’animal dans une cage pour le relâcher ailleurs… » Elle a également lancé un message via Facebook pour sensibiliser et lancer un appel à témoignages.Jusqu’à présent, personne dans le quartier n’a vu d’autres ratons laveurs… »


Poubelle publique visitée

A la Commune, l’échevin Michel Evans affirme n’avoir pas été alerté récemment par des nuisances liées aux ratons laveurs. Mais il est bien conscient du phénomène, même à Anthisnes. « Si, il y a cinq ans, on pouvait observer quelques traces de son existence, aujourd’hui, on les voit régulièrement à l’œil nu : dans les phares des voitures, dans les talus, dans les jardins. Et ils sont de moins en moins farouches. On a par exemple détecté qu’une poubelle publique près d’un bois était régulièrement la cible d’un raton laveur. Mais pour les particuliers, malheureusement, on ne peut rien faire. »


Etienne Branquart (SPW) : « Enlever toute nourriture à l’extérieur »

Alors que faire quand on voit un raton laveur trop intrusif ? Etienne Branquart, expert en espèces exotiques envahissantes au SPW (Service Public de Wallonie), est clair sur la question : supprimer toute nourriture à proximité des habitations. Sans nourriture, il court ailleurs. Sans nourriture, il se reproduit moins. Avec quelques gestes simples, nous pouvons éviter de les attirer.Parce qu’ils sont super gourmands et ont un odorat très développé. Il faut savoir qu’un endroit riche en nourriture attire d’abord un raton laveur, mais peut vite en attirer une dizaine.

Quels gestes ? Rendre vos poubelles inaccessibles, quitte à y placer un cadenas (les ratons laveurs sont très agiles), retirer toute nourriture pour animaux de compagnie à l’extérieur (au moins la nuit car l’animal est nocturne), éviter de jeter les restes de nourriture dans un compost (ou avoir un compost fermé avec un couvercle), sécuriser votre poulailler (le raton laveur est un prédateur des poules)…”Toutes ces mesures doivent bien sûr être appliquées à l’ensemble du quartier, sinon cela n’aura aucun impact. Pour sensibiliser au phénomène, une campagne a été lancée depuis mai : « Stop aux espèces exotiques envahissantes » avec un volet consacré à l’alimentation. “Nous verrons aussi avec les communes comment elles peuvent participer à cette sensibilisation »l’expert continue.

Et les chatières ? Oui, ils constituent un point faible des maisons. Ils sont régulièrement forcés par le raton laveur.Oui, c’est courant, confirms Etienne Branquart, même avec des appareils de haute technologie. Ils sont très intelligents. Et il n’y a pas d’autre solution que de condamner la chatière ou de la bloquer de l’intérieur pour la nuit. »

Le chien viverrin, un animal qui appartient à la famille canine mais qui ressemble au raton laveur, peut être infecté par le coronavirus et, potentiellement, servir d’intermédiaire à la contamination des chauves-souris à l’homme.

©AE/AFP/Archives

100 000 ratons laveurs en Belgique

L’expert confirme en tout cas un boom de la population de ratons laveurs en Belgique, difficile à endiguer.Par extrapolation, le nombre de sujets est estimé à 100 000, mais il y en a certainement beaucoup plus. On sait qu’ils sont présents en Allemagne depuis 2006 et qu’ils colonisent progressivement la partie orientale de la Belgique. Ils sont principalement localisés dans les provinces de Luxembourg, de Liège et de Namur.On voit que ce front d’invasion progresse vers Bruxelles et la Flandre, explique le scientifique, et, dans les endroits déjà colonisés, nous constatons depuis un an une augmentation et une densification de la population.

Pas nocif, mais invasif

L’animal n’est pas un nuisible, mais il figure sur la liste européenne des espèces exotiques envahissantes. Et les nuisances sont de plus en plus nombreuses : les ratons laveurs perturbent la biodiversité dans certaines zones, et peuvent être dangereux pour les animaux domestiques (les chats notamment) et même pour l’homme. “Il ne faut surtout pas chercher à les apprivoiser. Ils mordent parce qu’ils sont craintifs. Et ils sont vecteurs de pathologies transmissibles à l’homme. Il y a donc aussi un risque pour la santé.

Pour contrôler la population, le SPW et le DNF s’appuient pour l’instant sur un travail de sensibilisation et des actions ponctuelles de piégeage menées par les agents forestiers.Mais la DNF n’est pas en mesure de répondre à toutes les demandes, notamment celles des particuliers. Pour le citoyen, il reste la solution de faire appel à une entreprise spécialisée.Mais cela ne fait que déplacer le problème.

Plus largement, la Région réfléchit à un plan régional de lutte pour endiguer davantage la prolifération de l’espèce.Une étude est en cours pour étudier différentes stratégies de destruction de l’animal dans certaines zones sensibles, notamment là où les oiseaux d’eau sont menacés par ce prédateur. C’est le cas au lac de Virelles par exemple. concludes Etienne Branquart.

 
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