A l’heure où j’écris cette ligne, 875 544 joueurs abusent de leur souris sur la sensation du moment : Banane. Sorti il y a seulement quelques mois sur la boutique en ligne Steam, ce logiciel gratuit au concept et à l’esthétique très simples, pour ne pas dire simplistes, est cet après-midi le deuxième jeu le plus populaire de la plateforme, juste après Counter-Strike 2. Des références comme Dota 2, Apex Legends, PUBG, Baldur’s Gate 3 arrivent loin derrière, comme si elles étaient tombées en cours de route (.voir encadré)… sur une peau de banane.
Le moteur du jeu ? L’appât du gain
Et qu’y a-t-il sous la peau ? Le goût de l’argent facile. Banane est ce qu’on appelle un jeu de clicker : le jeu vous demande bêtement de cliquer sur un visuel banane pour augmenter le compteur. Là où la création de The Banana Team (on n’invente rien) s’aventure en territoire glissant, c’est dans sa manière d’inciter à garder le jeu ouvert et à y revenir : toutes les trois heures, elle enrichit le récit du joueur assidu. d’une nouvelle banane, tirée au sort parmi celles tirées par la communauté. Récompense que le clicker puisse ensuite revendre sur le Steam Marketplace. Tout le piment de la « banane mania » réside ainsi dans la possibilité de tomber sur une banane suffisamment rare pour convaincre un acheteur de débourser quelques centimes, soit bien plus que le prix d’une vraie banane, pour l’acquérir. Acheteur qui va, évidemment, tenter de le revendre à son tour, marché spéculatif oblige.
Des bots présents en masse
Ce qui nous amène à nous demander : le fruit pourrait-il simplement être pourri ? Comme le révèle le site Numerama, les développeurs sont conscients que le jeu, si on peut appeler cela un jeu, comporte quelques problèmes éthiques. Notamment la multiplication des robots, venus récolter le plus de fruits possible à moindre coût. Un problème bien identifié auquel les auteurs entendent s’attaquer, non sans remplir au passage leur poule aux œufs d’or. Car de nouvelles options pourraient bientôt apparaître. Dans l’état actuel des choses, difficile de vous conseiller de croquer dans ce fruit qui ne semble ni mûr ni sain.