A Alès et Mende, Dinopédia, des parcs pour faire des enfants « acteurs de la protection de la planète »

Spécialiste de la communication, Alésien Philippe Lopez a créé Dinopédia. Parcs, qui présentent des dinosaures grandeur nature et animés, des magazines et des vidéos en ligne. Alors que son quatrième parc ouvrira d’ici quelques temps, entretien avec un passionné qui souhaite aussi sensibiliser à la fragilité de la nature.

Pourquoi les dinosaures nous fascinent-ils autant ?

Tout d’abord, je crois que nous devons beaucoup à Steven Spielberg qui, en 1993, a sorti le premier Jurassic Park. Il a rendu réels ces animaux du passé. Cette fascination vient aussi du côté fantastique des dinosaures, qui sont peut-être des monstres un peu irréels mais qui ont existé. Ce mélange de fantaisie et de réalité fonctionne vraiment, surtout avec les enfants.

Ont-ils rempli votre imagination d’enfant ?

Un peu comme tout le monde, je pense. Je n’étais pas très fan des dinosaures quand j’étais petite, mais quand le film est sorti, j’avais 19 ans et ça a été un choc.

Leur monde est en grande partie celui des livres et des chercheurs. Avec Dinopedia, s’agit-il de l’ouvrir au plus grand nombre ?

Nous travaillons beaucoup avec des musées, des universités, des chercheurs et leur difficulté reste de vulgariser, de rendre accessible leurs connaissances. Je crois qu’à travers nos parcs, nous avons un peu cette mission, donner quelques clés de l’évolution et de ce qui a existé durant cette période. Et nous avons assumé cette responsabilité, oui, à travers les parcs, nos magazines, notre chaîne.

Est-ce une manière d’élargir la visite ?

Oui. C’est arrivé un an et demi après l’ouverture du premier parc, où je me suis dit qu’il fallait qu’on devienne le numéro 1 des dinosaures en France à travers les médias. Nous avons créé le magazine « Dinopédia Découverte », dont une nouvelle version sortira en septembre, avec plusieurs niveaux de lecture dès 6 ans ; la chaîne Youtube, où on a imaginé une sorte de « C’est pas sorcier » sur les dinosaures, avec un personnage qui s’appelle Darwin Jr., et ça marche très très bien.

Les dinosaures ont subi la 5ème extinction massive il y a 64,5 millions d’années

Les dinosaures ont disparu, emportés par l’histoire de la Terre. Est-ce une manière de parler de sa fragilité ?

C’est mon credo. La famille, la culture et l’environnement sont nos trois valeurs. Le monde vivant fait le lien entre la culture et l’environnement. Les dinosaures ont été victimes de la 5e extinction massive, il y a 64,5 millions d’années, mais beaucoup ont survécu, notamment ceux qui sont devenus les oiseaux d’aujourd’hui. On l’explique, on explique aussi que nous vivons actuellement la 6ème crise majeure et que les oiseaux sont en danger, pour que les enfants deviennent acteurs de la protection de la planète. Tel est le message, la ligne de conduite de Dinopedia.

Les répliques animées de dinosaures fascinent les enfants.
Midi Libre – VICTOR GUILLOTEAU

Comment est né le premier parc, dans les Cévennes ?

J’ai remarqué qu’un petit site touristique, appelé la Forêt Fossile de Champclauson, une forêt d’arbres pétrifiés en position vivante encastrée dans une falaise, cherchait un acheteur. Je me suis positionné, j’ai étudié la période concernée, le Carbonifère, je vois qu’elle est suivie par le Permien, le Trias, le Jurassique, le Crétacé et qu’un lien est possible avec les dinosaures – il y avait aussi des insectes géants à cette époque – ce qui me semble attrayant. Nous avons construit notre entreprise de cette façon.

Nos parcs sont avant tout des lieux de nature où les parents se voient confier le rôle d’animateur d’exploration.

Dinopedia présente des dinosaures animés dans ses parcs, mais comment faire du visiteur un acteur, fondamental dans un parc de loisirs ?

Dans l’expérience client, c’est quelque chose sur lequel nous travaillons beaucoup, en nous basant sur notre valeur familiale. Nous sommes loin de la technologie, même si nos dinosaures sont animatroniques ; nos parcs sont avant tout des lieux de nature où les parents se voient confier le rôle d’animateur d’exploration. Ce sont eux qui guideront leurs enfants, leur donneront des explications, nous souhaitons créer cette interaction entre eux, qui fera partie des souvenirs de la visite. Par exemple, les enfants regarderont des panneaux de mots clés et, grâce à plusieurs niveaux de lecture, les adultes leur apporteront des détails.

Comment avez-vous décidé du concept que vous déployez aujourd’hui ?

Je suis père de trois enfants âgés de 19, 17 et 15 ans et j’ai passé leur enfance à créer des jeux, à parcourir les parcs avec eux, à chercher des lieux interactifs pour eux. Et j’utilise tout cela, ce que j’ai vécu, pour faire en sorte que les visiteurs vivent dans nos parcs ce que j’ai apprécié avec mes enfants.

Un enjeu économique majeur pour un gestionnaire d’espace de loisirs est de faire revenir les visiteurs. Comment procédez-vous ?

Nous avons beaucoup de chance, car nos clients viennent plusieurs fois par an. Le sujet aide les enfants passionnés. Après, on travaille beaucoup sur la saisonnalité : Pâques avec les œufs, et ceux des dinosaures sont tellement grands qu’on est plutôt cool à l’époque, l’été, Halloween où ça fait peur, c’est sûr, et puis Noël. On teste des choses dans notre parc des Cévennes, qui est proche de nos bureaux, et puis c’est le premier, c’est notre parc préféré. Par exemple, nous lançons cet été les Dinoféries, où trois fois par semaine, nous ouvrirons en nocturne. Si cela fonctionne, nous le déploierons dans d’autres parcs.

L’année dernière, Philippe Lopez a ouvert un autre parc, près de Mende, toujours en pleine nature.
Midi Libre – Louise Gal

Après Mende en 2023, vous vous préparez à en ouvrir un quatrième…

Nous avons fait un parc à thème souterrain dans les Pyrénées l’année dernière, dans une grotte, c’était notre troisième. Le quatrième, Trévoux (NDLR, dans l’Ain), est un peu en retard et, derrière lui, six autres sont en chantier, plus ou moins avancés, principalement dans le sud, mais nous en avons un dans le Cher et un autre en Bretagne. Nous sommes une quarantaine et avec Trévoux, nous serons une soixantaine de personnes.

Aux éditions Gard, Lozère et Montpellier, ce dimanche 16 juin, un supplément gratuit de huit pages, dont une affiche de quatre pages dépliant l’histoire de l’Univers et du vivant.
 
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