À Lacq, l’injection d’eaux usées industrielles identifiée comme la principale cause des séismes

À Lacq, l’injection d’eaux usées industrielles identifiée comme la principale cause des séismes
À Lacq, l’injection d’eaux usées industrielles identifiée comme la principale cause des séismes

Cet amas de sismicité est bien dissocié de la sismicité naturelle de la chaîne des Pyrénées, qui s’étend plus au sud : elle a longtemps été considérée comme induite, c’est-à-dire générée par les activités d’exploitation du sous-sol. conduites souterraines dans cette région.

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Cependant, la cause exacte de ce groupe de tremblements de terre était encore débattue. “On l’a longtemps attribué à des activités passées d’extraction intense de gaz du réservoir profond, qui auraient conduit à sa contraction et à son effondrement progressif, conduisant les roches à un état proche de la rupture”, rappelle l’université Toulouse III. Paul Sabatier dans un communiqué.

Mais une autre hypothèse a commencé à émerger il y a trois ans : le rôle majeur des eaux usées des activités industrielles, injectées dans le réservoir.

Pour explorer cette hypothèse, une équipe de recherche franco-allemande (comprenant des membres de l’Université de Grenoble-Alpes, de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et du laboratoire allemand de Potsdam, centre de recherche allemand en géosciences) a alors cherché à mieux comprendre ces liens entre activités humaines et sismicité.

Un rôle « dominant »

« Un réseau d’une quinzaine de capteurs sismologiques a été déployé autour de Lacq afin de mieux localiser ces séismes provoqués. Ils se déclenchent dans et sous le réservoir profond, pour la plupart entre quatre et cinq kilomètres de profondeur », explique Laeticia Jacquemond, auteure principale et étudiante en Master 2 Sciences de la Terre, Planètes et Environnement à l’université pendant le développement. de cette étude.

Les mouvements de terrain ont été enregistrés en continu pendant trois ans. Cela a permis de détecter plusieurs centaines de microséismes qui ont pu être localisés et analysés avec précision par les scientifiques.

En compilant l’analyse des séismes récents, mais aussi ceux survenus au cours des 50 dernières années, l’équipe franco-allemande a mis en évidence « le rôle prépondérant de l’injection dans la génération de la sismicité dans la région de Lacq. « . « La majorité des séismes sont très proches des limites du réservoir et l’énergie sismique dégagée est directement liée aux variations du volume injecté dans le réservoir », indique l’Université de Toulouse, qui estime que l’étude « apporte un éclairage crucial sur la interactions entre activités d’injection et sismicité dans la région de Lacq.

D’autres études à réaliser

Jean Letort, enseignant-chercheur à l’IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie), souligne « le manque d’instrumentation depuis les années 2000 », « l’importance d’une surveillance continue » et « la nécessité d’études plus approfondies sur la prédiction de aléa et risque sismiques ». Selon lui, l’enjeu doit être de développer des modèles de prévision de la sismicité en fonction des débits et des volumes d’injection, « ce qui nécessite d’avoir accès à des informations détaillées sur les opérations d’injection et sur les propriétés du réservoir ».

L’étude universitaire de Toulouse devrait donc donner lieu à d’autres séries de recherches sur les processus générateurs de séismes lors des opérations d’injection dans les réservoirs. “C’est un enjeu essentiel pour la gestion des injections d’eaux usées mais aussi pour les projets de géothermie profonde et de séquestration du dioxyde de carbone, afin d’évaluer au mieux l’aléa et le risque associés à ces projets”, estime l’Université Toulouse III-Paul Sabatier.

 
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