128 cœurs, des performances stratosphériques pour les serveurs… et un prix record. Avec son nouveau Xeon 6980P, Intel lance tout simplement le processeur le plus cher jamais sorti.
« Rapides de Granite. » Cela ne signifie pas grand-chose pour vous ? Rien d’inhabituel à cela. Il s’agit de la nouvelle famille de processeurs Intel pour serveurs et centres de données.
Son ambition est de permettre au géant américain de renouer avec la course contre son rival AMD dans ce domaine, alors qu’Intel a accumulé un certain retard, notamment en termes de nombre de cœurs, mais forcément aussi en termes de performances. multi-threads.
C’est dans ce contexte qu’Intel sort son tout nouveau processeur Xeon 6980P. Une puce dont on se souviendra probablement plus pour son prix que pour ses spécifications techniques, dantesques, certes, mais on y est habitué sur ce marché.
Au menu : 128 cœurs et 256 threads, soit plus que l’AMD EPYC Genoa 9654 et ses 96 cœurs, mais pour la coquette somme de 17 800 $… contre 11 805 $ ci-contre.
Le Xeon 6980P, une puce particulièrement chère
Par ce placement tarifaire, Intel marque un tournant dans son offre en matière de puces dédiées aux serveurs, mais bat également un record.
Comme souligné TechSpotla puce est en fait la plus chère de l’histoire récente des processeurs. Une dynamique qu’il faut relativiser (moins cher, le prédécesseur de la gamme « Granite Rapids »).
Avec ses « seulement » 120 cœurs, le Xeon 6979P coûte en réalité 15 750 $ (131 $ par cœur), tandis que l’EPYC Genoa 9654 dont nous parlions plus haut.
C’est assez simple, même le Xeon 6960P (bien que limité à 72 cœurs) est aussi plus cher ; et seul le Xeon 6952P (grâce à ses 96 cœurs cadencés à une fréquence plus basse) parvient à se montrer plus abordable que le haut de gamme actuel d’AMD.
Cette approche d’Intel peut s’expliquer par au moins trois facteurs :
- La forte demande de puces pour serveurs alors que le monde du centres de données est toujours en expansion.
- La confiance d’Intel dans la proposition de valeur globale de ces nouveaux processeurs.
- Intel a besoin de rentrer de l’argent dans ses caisses après des mois de pertes et de revers aussi divers que variés.
Reste à savoir quelle sera la réponse d’AMD. Pour rappel, la firme doit très prochainement présenter ses nouvelles puces EPYC Turin sous architecture Zen 5.
Si ces derniers s’avèrent compétitifs et positionnés à un prix plus agressif, Intel pourrait avoir à nouveau des problèmes à craindre… d’autant plus qu’AMD se considère désormais comme un « entreprise axée sur les centres de données ».