Dès que Yannick Britel s’est levé pour prendre la barre du tribunal correctionnel de Niort, on a pu constater les séquelles de son accident du travail remontant au mardi 22 septembre 2020 sur le site Meubles Celio, à La Chapelle-Saint-Laurent : à 60 ans, l’homme progresse grâce à l’aide d’un déambulateur. Et puis il y a les autres complications invisibles : celles-ci “mal de tête » et “vertiges”, perte auditive de l’oreille droite, problèmes financiers…
Ce sont les conséquences de l’impact de cette poutre IPN qui, en se balançant alors qu’elle était retenue par un chariot élévateur, l’avait heurté, au niveau du cou et de la tête, alors qu’il était en train d’assembler une structure de stockage en profilé d’aluminium. Lui, agenouillé au sol, boulonnait des pièces de métal entre elles : son collègue qui manipulait les engins de levage et de manutention ne l’avait ni vu ni entendu.
L’inspection du travail a considéré que l’entreprise s’était rendue coupable de « échecs » en termes de sécurité : une enquête pénale avait été ouverte. C’est pourquoi Alain Liault, le représentant légal de l’entreprise en sa qualité de président, a été jugé jeudi 7 novembre 2024 : le SAS plutôt, poursuivi pour « blessures involontaires par personne morale avec incapacité supérieure à trois mois dans le cadre du travail ». « .
Une amende de 15 000 € requise
La procureure adjointe Dorothée Dietz a pointé du doigt “négligence” en témoigne Meubles Celio, entreprise fondée en 1952 et qui emploie aujourd’hui près de 200 salariés : agent de production, Yannick Britel était devenu agent d’entretien, soit « un poste qui n’est pas le sien, sans formation ». De plus, l’employé permanent ne disposait pas d’équipement de protection individuelle “approprié”, ne pas porter de casque par exemple : il avait même pris son propre harnais de sécurité, plus rassurant à ses yeux que celui de l’entreprise.
Face à ces constats, le représentant du ministère public a requis une amende pénale de 15 000 € à l’encontre de Meubles Celio ainsi que la publication, pendant deux mois, de la décision de justice au sein de la SME et dans un journal local.
Une enquête « précipitée »
Le conseil de l’entreprise a tenté de démonter l’argumentation du parquet, d’où l’enquête menée par l’inspection du travail, « pressé » selon Me Isabelle Audureau-Rousselot. Le poste de travail de la victime n’était-il pas le sien au moment de l’accident ? Ce serait faux, ce serait même « contractuels, les salariés ont l’habitude d’être très polyvalents » at Meubles Celio.
Pour la formation, cela aurait eu lieu, “théorique” comme ” pratique “, directement sur le chantier. Déjà, ajoute l’avocat de Bressuire citant un autre salarié, ce n’était pas le cas. “un travail pas très technique”.
“Je regrette ce qui s’est passé, j’en suis attristé”
Quant aux équipements de sécurité, l’entreprise, “prudent et prudent”, les a laissés à disposition : « Est-ce la responsabilité de l’employeur d’être derrière chacun de ses salariés pour qu’ils mettent leur casque ? Non, et c’est même contraire aux dispositions du code du travail. » Voiture «Il existe également une responsabilité de l’employé de veiller à sa propre santé».
“Je regrette ce qui s’est passé, j’en suis attristé, déclarait Alain Liault un peu plus tôt. Malheureusement, c’est une fausse décision. » Pas selon la justice, qui a suivi dans leur intégralité les réquisitions du parquet. Tout en invitant Yannick Britel, qui réclamait 600 000 € de dommages et intérêts sans aucun document, à contacter le centre social du tribunal judiciaire de Niort. “Ma vie est ruinée” dit-il en attendant le jugement.