Cinq choses à savoir sur le déficit en testostérone

Cinq choses à savoir sur le déficit en testostérone
Cinq choses à savoir sur le déficit en testostérone

Si les femmes accueillent la ménopause sans surprise, les hommes se retrouvent très perplexes face aux dérèglements hormonaux qu’ils peuvent (mal) vivre vers la cinquantaine. Peu habitués à consulter un andrologue (spécialiste de l’appareil génital masculin) – et jamais de façon régulière –, il est exceptionnel qu’ils bénéficient d’un diagnostic confirmant un déficit en testostérone (DT). Résultat: « Même s’il existe des traitements efficaces et à faible risque, peu d’hommes sont soignés pour ces bouleversements hormonaux »regrette le Dr Carol Burté, spécialiste en médecine sexuelle. Et elle continue en dissipant un malentendu qui contribue à ce manque de soutien. « Par analogie avec la ménopause, le déficit en testostérone lié à l’âge a longtemps été appelé « andropause ». Ce terme est en fait inapproprié. Car, si chez la femme, la ménopause correspond à un arrêt complet (« pause ») du fonctionnement ovarien, chez l’homme, les testicules continuent de produire un peu de testostérone (et aussi du sperme). Nous en avons donc conclu que l’andropause n’existait pas ! » Aujourd’hui, la confusion n’existe plus puisqu’on ne parle plus d’andropause mais de « déficit en testostérone », plus approprié à la situation de sécrétion hormonale insuffisante dans laquelle se trouvent un certain nombre d’hommes. .

1. Comment se manifeste le déficit en testostérone ?

Dysfonction érectile, diminution du désir sexuel, du plaisir, perte des érections spontanées… les symptômes sexuels sont le plus souvent au premier plan. “Mais chez certains hommes, les manifestations ne sont pas sexuelles ou pas seulement, ombrer le Dr Burté. On retrouve alors une fatigue, parfois importante, une certaine irritabilité, un manque de motivation pour les choses du quotidien, voire un état dépressif. Concernant les situations de déficit de très longue durée, certains signes peuvent alerter, comme la gynécomastie [croissance anormale d’un ou des deux seins, Ndlr]perte de cheveux ou encore diminution de la densité osseuse.

Concernant spécifiquement les hommes sportifs, ce sont souvent de moins bonnes performances et une réduction de la masse musculaire qui ressortent.

“Cependant, soyez prudent avec l’autodiagnostic, prévient le spécialiste. Tous ces symptômes sont peu spécifiques, le diagnostic repose dans un premier temps sur un faible taux de testostérone libre.

2. Quelle posologie ?

La testostérone est une hormone produite par les testicules et présente dans le sang, attachée à de grosses molécules. « Toute la testostérone en circulation ne pénètre pas dans les cellules. Seule la fraction dite « libre » a un effet biologique. Pour poser le diagnostic, le dosage global de testostérone est donc une mauvaise approche. Il faut privilégier le dosage de testostérone libre (testostérone biologique disponible), et interpréter les résultats en référence à la population d’hommes jeunes. »

3. Quel traitement ?

Le but du traitement est de supplémenter le patient en testostérone afin d’obtenir une réduction des symptômes et un taux de testostérone moyen. “Il s’agit d’un traitement de substitution au long cours, par voie transdermique (gel) ou par injection intramusculaire avec, dans ce cas, deux produits : l’un est administré toutes les deux à quatre semaines et l’autre tous les trois mois.” Le traitement est d’abord mis en œuvre pendant trois mois et un dosage de testostérone est ensuite réalisé permettant d’adapter les posologies. Le traitement est renouvelé tous les six mois, associé à une surveillance clinique et biologique régulière. « Tout cela est bien entendu accompagné de conseils d’hygiène de vie. »

4. Quels bénéfices/risques/contre-indications ?

« Dès les trois premiers mois, les hommes ressentent une nette amélioration de leur état général et de leur désir sexuel ; il leur faudra cependant attendre encore un peu (trois à six mois) pour voir leurs érections s’améliorer. Aussi, recommande-t-on d’associer dans un premier temps un traitement symptomatique en cas de dysfonction érectile ? Pour observer un meilleur équilibre entre masse musculaire et masse grasse, une augmentation de la densité osseuse et un bien-être général, il faut être encore plus patient. “L’effet de la testostérone est progressif, insiste le Dr Burté. Le plein effet de ce traitement n’est visible qu’après six mois à un an.

Quels sont les risques liés à la supplémentation en testostérone ? « Dans de rares cas, le traitement peut entraîner une augmentation de l’hématocrite (proportion de globules rouges dans le sang, NDLR), facteur de risque de thrombose. Mais une surveillance biologique régulière évite ce type de complication ; en cas d’augmentation anormale de l’hématocrite, on réduit les doses, voire interrompt le traitement pendant un certain temps.

Concernant les contre-indications au traitement, elles seraient rares. Le Dr Burté les énumère : « Un cancer du sein ou de la prostate actuel, un désir de paternité (la prise de testostérone ralentit la spermatogenèse), un taux d’hématocrite supérieur à 54 % ou encore un événement cardiovasculaire majeur récent.

Quoi qu’il en soit, insiste le spécialiste, « Un traitement ne peut être mis en œuvre qu’après un examen clinique complet et une évaluation complémentaire. »

5. Qui est concerné ?

Selon les études, 2 à 18 % des hommes seraient concernés. « La prévalence est sans doute sous-estimée, réagit le Dr Burté. Les symptômes n’étant pas spécifiques, le diagnostic est rarement posé. Elle regrette qu’une attention particulière ne soit pas portée aux hommes présentant des facteurs de risque de déficit en testostérone : maladies chroniques, antécédents andrologiques (pathologies testiculaires, chirurgie), cancers, maladies virales, surpoids/obésité, pathologies cardiovasculaires, ou encore certains traitements réguliers au long cours. « Les chiffres augmentent considérablement chez ces hommes. On estime par exemple que 50 % des hommes atteints de diabète de type 2 sont concernés : la détection d’un déficit en testostérone devrait être plus fréquente car traiter cette situation apporte de réels bénéfices avec très peu d’inconvénients.

Le Dr Burté l’affirme : « Le traitement à la testostérone n’aggrave pas l’hypertrophie bénigne de la prostate, ni ne favorise le cancer de la prostate. Ces faits sont désormais bien établis. Concernant le risque cardiovasculaire, « la testostérone est bénéfique puisqu’elle va favoriser la prise de masse musculaire et la réduction de la masse grasse, ce qui permet aux hommes traités d’être plus actifs et donc de réduire ce risque, informe le spécialiste. Cela a été bien établi chez les hommes diabétiques : le traitement réduit la mortalité cardiovasculaire.

 
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