Le patron de Meta, Mark Zuckerberg, à Menlo Park, en Californie, le 25 septembre 2024.
AFP
Meta (Facebook, Instagram) a présenté mercredi son premier prototype de lunettes de réalité augmentée et d’intelligence artificielle (IA), espérant créer à terme une nouvelle plateforme informatique pour les consommateurs, après les ordinateurs personnels et les téléphones mobiles.
Baptisées « Orion », ces lunettes sont équipées d’une caméra, d’écouteurs et d’un assistant IA à commande vocale, à l’image des Ray-Ban Metas connectées, commercialisées depuis plusieurs années.
Mais ils disposent également de minuscules projecteurs permettant d’afficher des vidéos, des écrans ou même des personnes sous forme d’hologrammes – le tout sans porter de casque qui isole l’utilisateur.
« Ils offrent un aperçu du futur »
« C’est comme une machine à remonter le temps », a déclaré Mark Zuckerberg, PDG de Meta. « C’est un aperçu du futur qui, je pense, s’annonce vraiment passionnant. »
Le milliardaire a conclu sa présentation annuelle des nouveaux produits du groupe avec ce nouvel appareil, seule véritable surprise de l’événement à Menlo Park (Californie), siège de l’entreprise.
Il raconte comment il a formé une équipe il y a dix ans pour fabriquer des lunettes sans fil, légères (moins de 100 grammes), capables de projeter des images nettes, lumineuses et suffisamment grandes pour s’adapter à tous les usages et environnements, sans empêcher le contact visuel avec les personnes physiquement présentes.
« Le premier appareil alimenté par notre interface neuronale »
Pour interagir avec les différentes fonctions, l’utilisateur utilisera la voix et des gestes manuels, mais aussi, potentiellement, la pensée, grâce à des capteurs sur un bracelet.
« Nous avons besoin d’un appareil capable d’envoyer un signal depuis le cerveau », a souligné le responsable. « C’est le premier appareil alimenté par notre interface neuronale au poignet. »
Le fondateur de Facebook a changé le nom du géant des médias sociaux en « Meta » fin 2021, signalant un pivot vers le métavers, sa vision de l’avenir de l’Internet et de l’informatique, où les mondes réel et virtuel se mélangeraient via des appareils de réalité augmentée et virtuelle (AR et VR).
« Un monde post-smartphone »
Depuis, les casques VR Quest se sont succédés et les lunettes connectées Ray-Ban ont gagné en capacités d’IA, mais le métaverse n’a pas (encore) conquis le grand public et exaspère les investisseurs, puisque la branche Reality Labs de Meta perd plusieurs milliards de dollars chaque trimestre.
Contrairement aux casques audio, qui restent encombrants, les lunettes ont des chances d’être largement adoptées, estime Jeremy Goldman d’eMarkerter. Orion « représente le pari de Meta sur un monde post-smartphone », estime l’analyste.
Selon lui, tout dépendra de la capacité des lunettes à simplifier le quotidien des utilisateurs, mais aussi de leur prix. « Si Meta tire bien son épingle du jeu, notamment avec l’intégration de l’IA en temps réel, ces lunettes pourraient devenir bien plus qu’un simple gadget tape-à-l’œil », a-t-il ajouté.
(AFP)
