Balades – Loisirs – Le gardien des trésors géologiques de Digne-les-Bains tire sa révérence

Balades – Loisirs – Le gardien des trésors géologiques de Digne-les-Bains tire sa révérence
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Les ammonites vont devoir trouver un nouveau geôlier ! Après quarante ans de carrière, Jean-Simon Pagès, directeur du Musée Promenade de Digne-les-Bains, s’apprête à prendre sa retraite dans les prochains mois. La fin d’une longue et belle histoire, entre un géologue marseillais et son Géoparc de Haute-Provence.

Mais pour connaître les détails de cette rencontre, il faut remonter à mai . Alors qu’il est encore étudiant en géologie à Marseille, le jeune Jean-Simon y voit une opportunité : le Festival international des films télévisés sur les sciences de la Terre. “Ils avaient besoin d’un géologue pour les activités dédiées aux enfants», explique le directeur du musée Promenade.

L’aventure se poursuit l’année suivante, où il donne « un coup de main » pour l’inauguration du Centre de Géologie et participe à nouveau à des sorties pour les enfants.

Un coup de cœur pour le pays Dignois

C’est un an plus tard, en 1986, que tout devient officiel. “J’ai été embauché à la réserve géologique. J’y suis toujours resté, car le projet était extraordinaire. Le pays Dignois est un endroit magnifique, profondément attachant et qu’il est très difficile de quitter.“, il dit.

Il ne cesse de le répéter, cette offre d’emploi »c’était une vraie chance, car quand on est étudiant en géologie, ce n’est pas toujours évident de trouver du travail« . Les années passent et Jean-Simon Pagès voit arriver l’un des événements les plus importants de sa carrière : la création du Géoparc. La poitrine bombée, il dit : «C’est une de mes plus grandes fiertés. Beaucoup n’ont pas soutenu le projet, mais nous avons tenu bon contre toute attente« .

En effet, pour lui, il n’est pas question d’abandonner, jamais. Surtout quand il s’agit de Digne-les-Bains. “Il y a eu un moment où j’ai été tenté d’aller voir ailleurs, mais je ne l’ai pas fait parce que j’aurais eu envie d’abandonner. Mais j’essaye d’aller au bout des choses, sans regrets“, il explique.

Au total, le géologue aura été à deux reprises directeur du Géoparc Unesco de Haute-Provence. Sur la période 2001 à 2006 et 2018 à 2024.

« Il faut savoir quand on a fini son temps »

Alors que la retraite approche à grands pas, le quotidien d’un passionné d’exploration terrestre est tout le contraire. “Aujourd’hui, mon agenda déborde à nouveau. J’effectue la gestion du personnel, la partie administrative, le terrain et les projets futurs.» Accompagné de son fidèle vélo, son testament »arriver au bureau le plus tôt possible», est toujours d’actualité.

Il faudra cependant passer le relais. Et Jean-Simon Pagès le sait et l’aborde de manière plutôt positive. “Ça va être assez compliqué de quitter les projets que j’ai initiés au fil du temps, mais je sais que d’autres les poursuivront. C’est bien de pouvoir transmettre. Je suis heureux qu’une nouvelle équipe plus jeune prenne le relais. Tu dois savoir quand tu as fini ton temps“, il sourit.

Mais pas question d’en faire trop pour son départ, ce n’est pas dans sa nature. “Nous allons faire un grand feu de joie, où nous brûlerons tout ce que j’ai stocké dans mon bureau depuis quarante ansironise le géologue avant de reprendre son sérieux. Ce sera difficile de partir, mais j’aimerais partir tranquillement. Il n’est pas nécessaire d’avoir une grosse tête.

Lorsqu’on lui demande ce dont il se souvient le plus après toutes ces années, Jean-Simon Pagès ne peut s’empêcher de répondre avec émotion : «Je n’ai pas eu une carrière de géologue classique. La chance que j’ai eu ici, c’est que j’ai fait de la géologie avec tout le monde. Des élus, des locaux, des agriculteurs et des gens venus du monde entier. Cette diversité et cette richesse ont rendu ces années fantastiques», conclut le directeur du Géoparc UNESCO.

 
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