“Mesdames et messieurs, bienvenue à bord du train lunaire numéro 2100 à destination de la Mer de la Tranquillité.” Dans un avenir que nous n’aurons peut-être pas tous l’occasion de vivre, des trains pourraient traverser les vastes plaines lunaires. Une vision improbable mais que les États-Unis envisagent sérieusement. Engagé dans une course mondiale pour envoyer à nouveau des hommes sur le seul satellite naturel de la Terre d’ici 2026, le pays voit plus loin avec la création d’infrastructures sur le rocher.
Ainsi, le groupe d’aéronautique et de défense Northrop Grumman a indiqué, le 19 mars, avoir été sélectionné par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) américaine pour « développer le concept de construction d’un réseau ferroviaire sur la Lune ». Mais à quoi pourrait bien servir une telle infrastructure ? Les objectifs visés sont de « transporter des humains, des fournitures et des ressources pour les entreprises commerciales à travers la surface lunaire ». Ces services « contribueraient alors à une économie spatiale pour les États-Unis et leurs partenaires internationaux ».
Concevoir un tout nouveau site
Les ingénieurs et chercheurs de Northrop Grumman vont donc se pencher sur la conduite de ce projet dans un environnement totalement inédit. Leur feuille de route comprend ainsi « la définition des interfaces et des ressources nécessaires » à la construction du réseau ferroviaire et l’établissement d’une liste de « risques prévisibles, tant technologiques que logistiques ».
Une fois ces problèmes résolus, l’équipe de Northrop Grumman examinera elle-même l’infrastructure et les véhicules. Le groupe devra livrer des propositions de prototypes de train et une ébauche du réseau. Sous la tutelle du ministère de la Défense, la DARPA veut pousser le projet assez loin en définissant l’emplacement et l’alignement des voies ainsi que leur entretien avec d’éventuelles réparations à prévoir.
Un objectif scientifique malgré des objectifs « monétisables »
Ce travail fait partie d’une étude beaucoup plus vaste menée par l’agence gouvernementale appelée LunA-10. D’une durée de 10 ans, son objectif est de préparer l’installation durable des Américains sur la Lune. “LunA-10 vise à sélectionner des entreprises performantes qui ont une vision claire et un plan d’affaires techniquement rigoureux pour fournir ou utiliser un ou plusieurs services lunaires”, explique la DARPA. La transmission, l’énergie et les communications lunaires sont probablement des pierres angulaires, et le programme fait appel à d’autres secteurs pour créer des services commerciaux monétisables sur et autour de la Lune d’ici 2035. » Même si la motivation financière est évoquée, la DARPA précise que LunA-10 se base sur le Traité sur l’espace extra-atmosphérique de 1967. Ainsi tous ses projets d’infrastructures lunaires ont donc officiellement des finalités scientifiques et pacifiques.
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