voici les résultats d’un super test réalisé en Norvège

Deux fois par an, la « NAF »* (Norges Automobil-Forbund) réalise un grand test d’autonomie et de recharge des véhicules électriques, sur le plus grand marché (en termes de taux de pénétration) au monde. L’équivalent norvégien de l’ADAC allemand et du TCS suisse a rencontré des conditions un peu plus difficiles cet hiver 2024 avec des routes verglacées et des températures oscillant entre -2° et -10°C.. Des températures que l’on risque finalement de rencontrer en France dans certaines régions. Mais si la NAF réalise ce grand test qui mobilise (des dizaines de voitures testées en même temps, des camions mobilisés pour les rapatrier), c’est parce que les Norvégiens ne font pas totalement confiance aux données d’homologation du test WLTP. Et pour cause : la consommation et l’autonomie sont réalisées à l’aide de tests standardisés à 23°C. Bien loin des températures moyennes rencontrées en Norvège. La NAF a donc mené ses propres tests, XXL. Voici les résultats de l’hiver 2024.

*NAF est une organisation norvégienne fondée au début des années 1920 et regroupant plusieurs centaines de bénévoles et des milliers de membres, qui bénéficient d’avantages tels que des conseils juridiques automobiles, des services et des guides d’achat de véhicules.

Parfois de grosses lacunes

La NAF a effectivement procédé à un double test. Le premier jour, une trentaine de véhicules sont sortis du hangar avec des batteries pleines et ont effectué un trajet complet jusqu’à la panne totale. Le classement est basé sur les données GPS, qui indiquent le kilométrage de 100 % à 0 % de batterie pour chaque voiture. La comparaison est ensuite faite avec les données d’homologation WLTP pour savoir lesquels perdent le plus d’autonomie en hiver.

Vous aurez donc remarqué le score plutôt médiocre de la Tesla Model 3 (ici dans la version Long Autonomy Propulsion) qui s’explique : la berline obtient une consommation extrêmement faible au test WLTP à une température ambiante de 23°. Evidemment, dès que le froid entre en jeu, les performances exceptionnelles réalisées en conditions tempérées s’évaporent, mais elle reste sur d’excellents standards, avec à peine plus de 14 kWh/100 km relevés par la NAF. La consommation est encore très faible, mais l’écart d’autonomie avec le test WLTP est forcément plus important qu’un SUV à l’aérodynamisme moins favorable, qui n’obtient pas de tels scores en WLTP et dont l’écart par temps froid sera logiquement plus faible. Et surtout, la Model 3 est la voiture qui offre la plus grande autonomie par grand froid avec la Polestar 3. Il y a donc plusieurs façons de lire ce tableau.

Des puissances de charge variables

Le deuxième jour, les équipes testent la puissance de recharge : « Les voitures roulent pendant au moins deux heures, jusqu’à ce qu’elles aient un pourcentage de batterie restant inférieur à dix pour cent. Là où les voitures disposent d’un préchauffage de batterie, celui-ci est activé. Les voitures sont ensuite rechargées à plus de 80 % pendant que nous prenons le temps d’enregistrer l’effet de charge et la quantité d’énergie ajoutée. ». Résultat : le meilleur est sans surprise la Lotus Emeya avec un 10 à 80 % en 16 minutes avec une pointe de charge à 260 kW. La Peugeot e-3008 obtient le pire score avec un 10 à 80 % en 47 minutes et une charge de pointe de 71 kW. Les deux BYD (Tang et Seal U) sont également assez lents avec plus de 40 minutes et des pics de charge assez faibles.