L’actuel directeur sportif de l’Equipe de Normandie Élite, Cédric Château, fut aussi… le premier entraîneur de Charlie Dalin. Fidèle à sa position, il a assisté devant la télévision, en famille, à la victoire du skipper havrais. Et se dit « très ému ». Trois questions.
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“C’est incroyable de voir un Normand remporter le Vendée Globe, et franchir la ligne en tête pour la deuxième fois. J’admire le travail qu’il a fait» : ce sont les mots de Cédric Château. Le coach rencontre Charlie Dalin en 1998. En l’espace de quatre ans, ce dernier l’impressionne par sa détermination. Réaction.
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Charlie Dalin vainqueur du Vendée Globe : la réaction de son premier entraîneur
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©Quentin Bral / France 3 Baie de Seine
France 3 Normandie : Ce qui s’est passé ce matin aux Sables d’Olonne est une prestation historique de Charlie Dalin… Que ressentez-vous ?
Cédric Château: C’est très émouvant. Un Havrais qui réalise un tour du monde, qui arrive premier, que j’ai moi-même entraîné… On a une petite larme à l’œil quand on le voit franchir la ligne d’arrivée, concrétisant ainsi un travail colossal.
J’ai eu la chance de le rencontrer en 1998 : c’était hier ! Il avait quinze ans et a commencé la compétition assez tard. A cette époque je m’entraînais au centre de formation Voile Normandie, sur un groupe de 420, des petits bateaux où l’on navigue en binôme. Pendant quatre ans et demi, je l’ai coaché, et je l’ai suivi assidûment dans tous ses projets, jusqu’à il y a dix ans, lorsqu’il a obtenu son premier podium sur la Solitaire du Figaro.
Dix ans plus tard, il franchit pour la deuxième fois la ligne d’arrivée du Vendée Globe en tête, et cette fois, il remporte la course. Je suis très ému.
A 18 ans, son bac en poche, il part seul pendant les vacances d’été pour trois semaines de camping dans sa tente canadienne, avec un réchaud et des pâtes, sur l’île de Wight.
Cédric Château, former trainer of Charlie Dalin
Comment était Charlie quand vous l’avez connu ?
A 15 ans, tout le monde change, c’est difficile de cerner des profils. En revanche, après le 420, j’ai été assez surpris par sa détermination. Il voulait vraiment devenir architecte naval mais ne parlait pas beaucoup anglais. A 18 ans, son bac en poche, il part seul pendant les vacances d’été pour trois semaines de camping dans sa tente canadienne, avec un réchaud, des pâtes, sur l’île de Wight, pour descendre chaque matin sur les pontons pour participer à des régates.
Cela caractérise sa force de caractère, sa détermination lorsqu’il veut quelque chose : il fonce ! Peu de jeunes oseraient partir seuls, sans leur famille, sans leurs amis, apprendre l’anglais et réseauter dans les cercles des marins du Solent, sur la côte sud de l’Angleterre.
Il est possible de déplacer des montagnes si vous faites tomber vos barrières personnelles.
Cette victoire est-elle un moteur ?
C’est avant tout une source d’inspiration pour tous les Normands, tous les Havrais, passionnés par la mer. Ils peuvent se dire qu’il est possible de déplacer des montagnes, s’ils brisent leurs barrières personnelles. . Sans avoir de parents marins, sans expérience, sans bagage nautique mais avec beaucoup de détermination, en s’appuyant sur les clubs, les premiers coachs, les centres de formation…
Je crois que c’est là le symbole de cette victoire aujourd’hui : si l’on a des rêves et que l’on est déterminé à aller jusqu’au bout, il est possible de les réaliser. Chacun pourra s’en inspirer et se dire que tout est possible.
Propos recueillis par Quentin Bral.