Ce ne sera pas la rencontre la plus médiatisée des huitièmes de finale. Mais c’est une bonne occasion pour les deux clubs de poursuivre l’aventure et de se remettre à rêver, jeudi soir, lors du tirage au sort des huitièmes de finale.
Il est plutôt rare qu’un club de National 2 se retrouve dans la peau du favori à ce stade de la compétition, mais c’est la surprise réservée par le tirage au sort. Il y a deux ans, Le Puy Foot jouait en National et il n’a pas honoré son statut de favori, face à une équipe de Vierzon en difficulté en N2.
Quelques semaines après avoir fait sensation contre Nice, l’équipe de Roland Vieira a chuté aux tirs au but face à une équipe inférieure. Il ne reste plus aucun joueur ayant vécu cette mésaventure, ce mauvais souvenir ne doit donc pas hanter les esprits. Mais il faut utiliser cet exemple pour éviter une déception après l’exploit (4-0) réalisé contre Montpellier. « Ce n’est pas une spécificité du club du Puy, c’est l’histoire de la Coupe de France, des exploits et des retraits », commente Stéphane Dief. Le mot d’ordre est d’être vigilant, on craint toujours plus un petit qu’un gros. »
« Ce serait un exploit de se qualifier pour les plongées »
Depuis son arrivée la saison dernière, le technicien a toujours vu son équipe performer face à des équipes inférieures. Cette saison encore, les Ponots ont fait le boulot. D’ailleurs, lors de leur premier déplacement en équipe de National 3, à Agde, les Vellaves ont su s’imposer largement (1-5). « Ce serait un exploit de se qualifier aux Dives. Pas pour ce match, mais pour le cumul de tous les matchs depuis le début de l’aventure. On voit bien qu’à chaque tournant les surprises sont multiples et pour l’instant on y échappe, donc le tour de force sera d’y échapper encore une fois », souligne Stéphane Dief.
Sur le papier, la performance de ce mardi soir n’a probablement plu à aucune des deux équipes. « Eux comme nous, ils risquent d’être déçus de ce nul, confirme l’entraîneur du Puy Foot. Eux, parce que je pense qu’ils auraient aimé tomber sur un club professionnel, un nom plus ronflant. Et nous, pour la simple raison que nous sommes en déplacement à l’autre bout de la France et que cela nécessite une logistique inhabituelle et importante pour le club. »
26 000 euros dépensés pour prendre l’avion
Ce long voyage et l’horaire de milieu de semaine compliquent en réalité la tâche des Ponots. Le club de Christophe Gauthier a également dû débourser 26 000 euros pour effectuer l’aller-retour en avion et se mettre dans de bonnes conditions. Avec un déplacement à Istres vendredi dernier, puis la réception à Toulon samedi, c’était la seule alternative possible. “On n’a pas le choix, sinon on passe notre vie sur la route”, explique le directeur général, Olivier Miannay. On ne néglige rien du tout, que ce soit la Coupe de France ou le championnat. »
Les joueurs, le staff et les dirigeants le martelent : aucune priorité n’a été établie entre les différentes compétitions. Et ce, malgré l’expérience de la saison dernière, où l’épopée jusqu’à Geoffroy-Guichard avait coûté cher, notamment mentalement. « Je pense qu’on aurait peut-être pu gérer tout ça un peu mieux, mais on ne fera pas les mêmes erreurs », rassure Olivier Miannay.
Pour le capitaine, Renald au milieu. “C’est toujours bon pour l’image du club”, ajoute le directeur général, Olivier Miannay. Ce dernier sait de quoi il parle puisqu’il connaîtra son quatrième huitième de finale en l’espace de cinq ans, malgré les bouleversements que rencontre chaque année son effectif. Un bilan qui ferait rougir certains clubs professionnels.
Et si Le Puy Foot est déterminé à poursuivre l’aventure, c’est qu’il peut aussi se targuer d’être le seul club amateur à se qualifier pour la troisième fois en huitièmes de finale, depuis 2021. Cette expérience doit servir lorsqu’on joue des matchs couperets. « Chaque année, on accumule de l’expérience et ça nous aide », reconnaît Olivier Miannay. « Plus on avance dans la compétition, plus il y a de tension et l’événement devient important », ajoute Stéphane Dief.
Le sélectionneur évoque notamment le contexte, puisque le stade de Dives-sur-Mer sera complet pour l’occasion. “Il y aura du monde derrière la rampe, on sait qu’il y aura 1 900 supporters là, ça comble le vide et on s’est préparé à ça”, confie le sélectionneur. Le douzième homme jouera en faveur des locaux et Le Puy Foot a décelé d’autres atouts dans ce petit poucet. «C’est une équipe de taille, elle est bien organisée et prévoit de bien récupérer», explique Stéphane Dief. Ils ont des joueurs capables de bien finir les actions. Quand on y regarde de près, on peut aussi dire qu’ils sont assez expérimentés, beaucoup de leurs joueurs ont l’ADN du club puisqu’ils y évoluent depuis longtemps. »
Le Puy a des atouts à mettre en valeur
Malgré tous ces éloges, Le Puy Foot ne parvient pas à se détacher de son image favorite. Dives-Cabourg est un club qui se bat pour rester en N3 et qui n’a jamais affronté une équipe de niveau supérieur cette saison en Coupe de France.
Les Vellaves ont un bilan plus flatteur. Au-delà de l’élimination de Montpellier en 16es de finale, ils brillent en championnat. Les protégés de Christophe Gauthier n’ont essuyé qu’une seule défaite en vingt matches, toutes compétitions confondues.
Alors que leur adversaire a perdu (0-3) ce week-end, les Ponots démarrent 2025 de la meilleure des manières. Vendredi soir, ils ont ramené un succès probant (1-4) d’Istres. Ce qui leur permet de rester au contact, sur le podium. « On a joué un match sérieux contre une équipe qui, en début de match, nous attendait », analyse Stéphane Dief. Mais nous avons réussi à sortir de l’impasse. C’est un bon signal envoyé aux équipes qui envisageraient de nous attendre en bas du terrain. Nous sommes capables de marquer, tous les matches ne seront pas comme Angoulême avec un gardien qui fait des miracles et des maladresses de notre côté. »
L’état d’esprit est « essentiel »
Les Ciel et Blanc espèrent compter sur la même efficacité qu’à Istres, ce mardi soir en Normandie. Ils connaissent la recette d’un bon match de Coupe. Souvent, dans leur carrière, les joueurs de Stéphane Dief ont reproduit des schémas gagnants. Beaucoup de leurs buts sont le résultat de coups de pied arrêtés. De plus, ils marquaient souvent assez tôt dans les matches. Cela permet d’éteindre les envies des adversaires, sur le terrain, comme dans les tribunes.
Mais le staff entend surtout mettre l’accent sur l’état d’esprit pour éviter les mauvaises surprises. « C’est essentiel dans cette compétition, qu’on soit dans le rôle du petit ou du grand, c’est même décisif », souligne l’entraîneur Ponot. Ensuite, il y a la qualité de ce que nous sommes en mesure de proposer. Nous sommes une équipe reconnue pour cela et pour notre énergie dans le jeu donc il va encore falloir trouver ces ingrédients. »
Le Puy Foot doit donc passer par la case normande pour espérer continuer l’aventure. Il sait ce qu’il lui reste à faire pour rêver d’accueillir un nouveau match de gala à Massot.
Lucas Jacquet