Dans une interview exclusive accordée à Compétition, Nasser Sendjak revient sur les premiers matches de l’année en cours pour la JS Kabylie, équipe qu’il a entraînée par le passé. Avec une acuité particulière, il analyse ce qui est nécessaire à la JSK pour réaliser les aspirations de l’équipe et des supporters du club le plus titré d’Algérie.
Suivez-vous la JSK ?
Oui, j’ai toujours suivi la JSK. Actuellement, cela devient extrêmement intéressant avec cette nouvelle équipe et le magnifique nouveau stade qui accueille les matchs.
Le stade est un véritable joyau, non ?
Le nouveau stade de la JSK représente une réalisation majeure pour le club. Conçue selon les standards internationaux, cette infrastructure de qualité promet de redonner un nouveau souffle à l’équipe, renforçant ainsi son potentiel sur la scène sportive.
Que pensez-vous de la performance de l’équipe ?
A mes yeux, l’équipe présentait un niveau moyen, loin d’être au top. Cependant, elle semble actuellement avoir trouvé son rythme, enchaînant désormais les bons résultats. La JSK accumule les victoires à domicile, un contraste saisissant avec le début de saison, notamment face à des pointures comme le Mouloudia d’Alger, l’USMA et le CSC. En revanche, il parvient à s’imposer face à des équipes plus petites, une performance que les autres grandes équipes ne réalisent pas toujours. Ainsi, cet avantage est bien tangible pour la JSK.
Que manque-t-il alors à cette formation de la JSK ?
Franchement, je ne peux pas vous répondre précisément, car je ne connais pas les détails de l’équipe. Or, ce qui est bénéfique pour la JSK et qui lui permettra de progresser, c’est sa régularité. Des joueurs comme Boudebouz, Boualia, Akhrib et deux ou trois autres font la différence. De plus, la contribution des joueurs étrangers en défense, au milieu de terrain et en attaque est très précieuse pour l’équipe. Je trouve que la JSK est actuellement l’équipe la plus régulière du championnat, ce qui la place en tête du classement, même si c’est provisoire. Désormais, elle arrache des points et s’impose à domicile, faisant preuve d’une détermination renouvelée.
Techniquement, pourquoi le mauvais départ du club ?
J’ai suivi le match de la JSK contre le Mouloudia d’Alger, où ils ont montré des signes de détresse, contrairement au MCA qui a livré un match séduisant. Pourquoi une telle différence ? Tout simplement parce que cette nouvelle équipe avait besoin de temps pour trouver son rythme, pour que les joueurs puissent s’adapter et se retrouver sur le terrain, alors que d’autres équipes avaient déjà peaufiné cette cohésion les saisons précédentes. Il ne faut pas non plus oublier l’impact considérable du public : l’équipe s’est retrouvée à jouer devant 40 000 supporters, ce qui a sans doute joué un rôle.
La JSK aura-t-elle un visage différent lors de la phase retour ?
Maintenant que les performances de l’équipe sont constantes, on peut véritablement évaluer son niveau de jeu face aux grosses équipes lors de la phase retour, et c’est justement ce qui fera la différence pour la suite du championnat. De plus, on verra si l’équipe parviendra à recruter un ou deux bons joueurs supplémentaires pour l’accompagner dans cette deuxième partie de saison, surtout maintenant que les moyens financiers sont là, grâce à Mobilis.
Comment le staff technique doit-il gérer le reste des réunions ?
L’équipe occupe provisoirement la première place du classement du championnat algérien. L’entraîneur en place gère bien son groupe, et à la fin de cette phase le staff fera sans doute un bilan détaillé, évaluant les lacunes, les besoins, etc. Il reste encore beaucoup de matchs avant la fin de la saison, et le staff technique Il décidera ensuite s’il est nécessaire de renforcer l’équipe avec de nouveaux joueurs pour mieux faire face aux défis à venir.
Ne pensez-vous pas que la phase retour sera en faveur de la JSK, d’autant que les autres grandes équipes sont engagées sur un autre front, celui de la compétition continentale ?
En effet, il est important de le souligner : il est extrêmement difficile de jouer sur plusieurs fronts. Gérer des compétitions nationales et continentales est un défi de taille. La JSK, quant à elle, se concentre uniquement sur le championnat et la Coupe d’Algérie, ce qui sera bénéfique pour l’équipe, lui permettant de se concentrer entièrement sur ses objectifs. Contrairement aux autres, qui risquent d’être épuisés, cela servira bien les ambitions de la JSK.
Pensez-vous que la JSK est capable de remporter le titre cette saison ?
Oui, je le pense vraiment. Plusieurs éléments penchent en faveur de la JSK : les autres équipes en lice pour le titre sont engagées dans des compétitions continentales, ce qui pèse considérablement sur elles. La JSK commence à démontrer un niveau de jeu clair et régulier. C’est maintenant à notre ami Benchikha de faire son auto-évaluation, de constater les manques, de corriger certaines erreurs et de voir s’il a besoin de recruter un ou deux joueurs supplémentaires. Pour l’instant, il gère bien la situation.
Les supporters de la JSK sont-ils trop exigeants lorsqu’ils réalisent le doublé cette saison ?
Pour l’instant, ils ont parfaitement le droit d’être exigeants. Une grande entreprise, Mobilis, soutient le club, donc les moyens sont là. Il y a aussi un nouveau stade qui est incroyable. Mais la réalité du terrain est autre : il va falloir gérer les matchs, remporter des victoires contre les grosses équipes, etc. Pourquoi pas, la course s’annonce difficile, mais pas impossible.
- JE.