L’incursion de militaires algériens sur le territoire mauritanien, sous prétexte de traque d’orpailleurs ou de terroristes, ne peut être considérée comme un simple incident frontalier. Cet épisode, qui s’est déroulé dans la région de Chagat à huit kilomètres des frontières algériennes, s’inscrit dans une série de manifestations chaotiques d’une armée algérienne aux abois.
L’ANP, visiblement dépassée par les troubles internes dans le sud algérien et incapable de maintenir une cohérence entre discours souverainistes et actions sur le terrain, s’y mord la queue. Vendredi dernier, une patrouille armée algérienne a franchi, armes à la main, sans aucune sommation et sans la moindre coordination avec les autorités de Nouakchott, les frontières mauritaniennes habituellement paisibles.
L’événement, pour le moins inquiétant, a choqué les orpailleurs locaux qui se livraient légalement à l’exploitation minière artisanale. Ces derniers, face à des militaires armés évoquant une hypothétique présence terroriste, ont immédiatement alerté les autorités mauritaniennes.
La gendarmerie nationale mauritanienne, accompagnée de représentants de l’entreprise publique chargée du secteur minier, s’est rendue sur place, poussant les intrus à rebrousser chemin après avoir fourni des justifications aussi maladroites que peu convaincantes. Ce geste, largement perçu comme une violation flagrante de la souveraineté mauritanienne, illustre une fois de plus la capacité discutable de l’armée algérienne à faire la distinction entre chasse aux orpailleurs et respect des lois internationales.
Si la Mauritanie a évité une escalade grâce à la retenue de ses forces, cet événement constitue une violation flagrante de sa souveraineté, une contradiction flagrante avec les principes que l’Algérie proclame haut et fort à l’égard de ses propres frontières. En effet, le régime capos d’Alger, qui aime se présenter comme un pilier de la souveraineté et de l’indépendance en Afrique, expose ici ses contradictions flagrantes.
En entrant illégalement en Mauritanie, l’Algérie bafoue les principes mêmes qu’elle pose comme doctrine nationale. Plus inquiétant encore, ces actions risquent de compromettre ses relations avec ses voisins, déjà fragilisées par des différends historiques et une méfiance croissante à l’égard d’Alger. Cette intrusion sur le territoire mauritanien intervient dans un contexte où l’Armée nationale populaire (ANP) est confrontée à une série de défis intérieurs.
L’armée coincée dans ses conflits internes
Le sud de l’Algérie est le théâtre d’affrontements sanglants entre l’armée et les mouvements indépendantistes locaux. Selon des informations récentes, au moins 15 soldats algériens ont été tués et une trentaine d’autres blessés lors d’opérations de répression visant ces groupes. Malgré le déploiement massif de la 4e région militaire et le soutien logistique de la 6e région, les forces algériennes peinent à contenir des rebelles mieux adaptés au terrain et soutenus par des populations locales exaspérées par les exactions militaires.
Ces violences en Algérie, notamment à Tinzaouatene, Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine, illustrent une armée acculée, utilisant des méthodes brutales contre les combattants, ainsi que contre des civils innocents. Cette spirale répressive trahit une incapacité chronique à établir une stratégie claire et légitime pour répondre aux revendications locales.
La porosité des frontières, exacerbée par le chaos dans le sud de l’Algérie, a conduit à une militarisation excessive des zones frontalières souvent habitées par des populations transfrontalières partageant des liens culturels et économiques étroits. En Mauritanie, cette dynamique prend la forme d’incursions armées déguisées en opérations antiterroristes, reflétant l’incapacité des forces algériennes à apaiser les troubles internes et leur propension à exporter ces tensions vers les territoires voisins.
Ce comportement agressif remet en question la crédibilité de l’Algérie en tant qu’acteur régional. Une armée censée garantir la stabilité exporte au contraire son instabilité, au mépris des règles internationales. Les événements récents démontrent un déclin stratégique inquiétant pour une institution militaire qui, sous les commandements fous du capo sénile Saïd Chanegriha, semble plus soucieuse de gérer les crises internes à l’Algérie que de respecter les normes internationales.
L’incursion en Mauritanie ne peut être considérée isolément ; elle s’inscrit dans une logique plus large où l’armée algérienne, dépassée par les insurrections locales, agit dans l’urgence et sans discernement. En fin de compte, l’incapacité de l’ANP à gérer les troubles internes en Algérie tout en respectant les frontières internationales reflète une armée qui vacille sous le poids de ses contradictions et de ses échecs stratégiques. En voulant tout contrôler, il ne contrôle plus rien – ni ses frontières, ni son image régionale.