quel bilan un an après le lancement de la gratuité des transports en commun à Montpellier ?

quel bilan un an après le lancement de la gratuité des transports en commun à Montpellier ?
quel bilan un an après le lancement de la gratuité des transports en commun à Montpellier ?

Les 500 000 habitants de la Métropole peuvent voyager gratuitement en bus et tram depuis le 21 décembre 2023. Un an après, quel bilan tirer de cette mesure phare de la campagne de Michaël Delafosse ? On fait le point.

Il y a un an jour pour jour, la gratuité des transports en commun entrait en vigueur à Montpellier. L’événement, célébré par plus de 15 000 personnes sur la place de la Comédie, prend des allures de grande fête populaire. La foule en liesse a applaudi le maire souriant, heureux de tenir une de ses promesses de campagne. 365 jours plus tard, “le monde ne s’est pas effondré”ironise Michaël Delafosse, comme le lui ont assuré pas mal de mauvais dormeurs, élus de l’opposition en tête.

Une fréquentation en hausse de 30%

La mesure rencontre pourtant un succès indéniable auprès des habitants de la Métropole. Ils sont 400 000 à demander leur laissez-passer sur les 500 000 que compte la région. La fréquentation a augmenté de plus de 33 %, soit 150 000 voyageurs par jour, par rapport à 2019 (avant Covid). Il suffit de dire que la mesure est plébiscitée par les utilisateurs dont le principal motif de satisfaction est l’amélioration de leur pouvoir d’achat. La gratuité, souhaitée par la majorité, remplit effectivement sa fonction. “sociale”. Les étudiants, au nombre de 80 000 à Montpellier, sont les premiers ravis. À l’Université Paul-Valéry, 65 % considéraient positivement la gratuité avant sa mise en place. Une nouvelle enquête sera menée auprès de 25 000 étudiants au printemps prochain. Les résultats seront publiés en juin. « Les jeunes me disent qu’ils sont très fiers de vivre dans la cité de l’écologie. Beaucoup de gens disent merci !confides Michaël Delafosse.

Diminution de la pollution

Il est difficile de quantifier avec précision le transfert modal car cela nécessiterait une coûteuse enquête auprès des ménages que le président de la métropole évalue à 1 million d’euros. « Nous réalisons ce type d’étude tous les dix ans. La baisse du trafic automobile était estimée à 10% lors de la deuxième étape de gratuité pour les moins de 18 ans et les plus de 65 ans.» Bien sûr, c’était en 2021. Mais avec un nombre d’habitants qui ne cesse de croître dans la région, chaque voiture inutilisée signifie moins de pollution que respirent les métropolitains.

Intermodalité : peut faire mieux

« Tout est pensé pour le centre-ville, laissant les habitants de la périphérie sans solutions de mobilité. Dans de nombreuses communes de la métropole, la gratuité est un mirage »dénonce l’opposante Alenka Doulain (Mupes) qui a lancé le hashtag “gratuit c’est bien mais c’est de la merde” en 2023. Si la gratuité a déjà un an, l’intermodalité dans les 31 communes de la métropole a encore des progrès à faire. Hormis la ligne 1 du busram, entre Place de l’Europe et Sablassou, les autres sont reportées. Déjà trop de travaux en cours et de contraintes budgétaires à venir.

Quant aux non-résidents métropolitains et aux touristes, ils paient davantage depuis le 1er septembre : + 27 % pour le ticket 1h30 et + 50 % pour le carnet de 10 tickets. Les revenus – entre 7 et 8 millions d’euros en 2024 – ont dépassé les objectifs. Ce n’est pas le but, rappelle Michaël Delafosse. L’élu est le premier à vouloir étendre la gratuité aux communes proches de la métropole à travers une participation dans l’entreprise publique locale (SPL) Tam. Des discussions sont en cours avec la ville de Montarnaud. Une expérimentation a été approuvée par le conseil municipal. Reste à définir le montant de la participation. Le maire souhaite également intégrer le trajet avec Hérault Transport pour proposer la gratuité des déplacements à ses habitants. Des discussions sont en cours en vue d’une expérimentation très prochainement.

Amélioration de l’offre en 2025

Une potentielle hausse de la fréquentation que souhaitent voir les conducteurs de bus et surtout de tramway s’accompagner d’un renforcement de l’offre. “2024 a été l’année de la gratuité des transports, 2025 sera l’année de l’augmentation de l’offre de transport, indicates Michaël Delafosse. Les 77 nouvelles rames, commandées en 2022, arrivent prochainement pour la ligne 5 et le prolongement de la ligne 1. Il n’y a pas eu de commande depuis 2012 ! Et rappelons que la ligne de bus 15, très fréquentée, a été renforcée. Sans oublier que la ligne 5 améliorera les vitesses entre Albert 1er et Saint-Eloi. “Je remercie tous les Montpelliérains pour leur patience, l’offre va augmenter.” Et de répondre aux critiques des syndicats FO et CGT sur la dégradation du service : « Dans certaines régions comme l’Île-de-, les prix augmentent et le service se dégrade. Je ne m’occupe pas des puissants, je m’occupe du peuple.

Découvrir les incivilités

Autre motif de satisfaction : les effectifs de la Police Métropolitaine des Transports seront enfin au complet en 2025. Soit 44 agents au total, plus les contrôleurs. « Nous y sommes presque ! C’est la police métropolitaine la plus importante de France, devant Orléans, Nantes, etc. se réjouit le maire-président. Et cela porte ses fruits avec une baisse des incivilités de 9,4% par rapport à 2019.» « La gratuité change la ville, change la vie. C’est une excellente idée pour l’avenir. Nul doute que pour Michaël Delafosse, ce sera LE grand sujet des élections municipales partout en France. “Montpellier sera un exemple.”

 
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