Émilien Jacquelin, une passion pour la photographie qui lui a servi de « thérapie »

Émilien Jacquelin, une passion pour la photographie qui lui a servi de « thérapie »
Émilien Jacquelin, une passion pour la photographie qui lui a servi de « thérapie »

La solitude, l’appréhension et le doute du sportif sous l’objectif d’Émilien Jacquelin

Émilien Jacquelin vient de loin.

Le contraste est saisissant entre son actuelle troisième place au classement classement général de la Coupe du monde et les deux saisons précédentes qui ont été contrariées, entre un burn-out en 2022-2023 et un compteur de podium débloqué seulement lors de la huitième étape en 2023-2024. Durant cette période, l’appareil photo était pour lui un meilleur allié que les skis ou le fusil.

« J’ai vu que je pouvais m’exprimer à travers cela, non seulement prendre des photos pour les autres, rechercher la beauté, mais aussi m’exprimer. C’est vraiment arrivé comme ça. Et donc à un moment donné, c’est devenu une grande partie de mon quotidien, surtout pendant cette période qui était plus compliquée pour moi sur le plan sportif. J’avais toujours mon appareil photo avec moi, que ce soit dix minutes après une Coupe du monde ou dans le bus pour y arriver », explique-t-il, admettant avoir besoin de s’exprimer différemment.

La photographie lui offre la possibilité de « jouer avec une réalité qui l’entoure, avec les émotions qu’il ressent ». Elle a même servi de véritable miroir à la biathlète de 29 ans.

Alors qu’il se concentrait sur les émotions des athlètes, Émilien Jacquelin a négligé la joie du vainqueur. Il s’est concentré sur ceux qui rythmaient son quotidien de sportif à cette époque : la solitude, l’appréhension, le doute ou encore l’excès d’énergie sans garantie d’être récompensé.

« Ces énergies, ces émotions étaient ancrées en moi, c’était beaucoup plus facile grâce à la photographie de les faire résonner en regardant ceux qui m’entouraient. »

Le biathlète de Villard-de-Lans n’a eu aucun mal à les retrouver chez les autres. Il a ensuite travaillé à faire ressortir les quêtes intérieures des athlètes en immortalisant ces scènes de leur quotidien qu’ils considèrent comme normales, mais qui ne le sont pas.

« Quand je regardais autour de moi, ça me sautait très souvent aux yeux », avoue-t-il en évoquant l’exemple d’Antonin Guigonnat faisant du vélo d’appartement dans un couloir d’hôtel.

Appareil photo en main, le Français a eu une prise de conscience qui semblait faire un zoom arrière pour retrouver un plan large plus pertinent. Issu du même univers, Émilien Jacquelin a pu découvrir une nouvelle perspective à travers son objectif.

« C’est incroyable, on est tellement concentrés sur une chose qu’on se retrouve dans des situations qui sont soit folles, soit qui nous mettent dans des états impossibles et c’était le cas pour moi en même -. Je l’ai vécu, je l’ai vécu et en même -, je l’ai pris en photo. »

Cette introspection et cette passion font-elles de lui un meilleur biathlète ? Il n’y a pas de photo selon lui.

« C’est vrai qu’à un moment donné, cela m’a aidé à retrouver le goût du biathlon. »

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