Le ministre ukrainien des Sports, Matviy Bidnyi, espère que celui qui succédera à Thomas Bach à la tête du Comité international olympique maintiendra les sanctions contre la Russie.
Le successeur de Thomas Bach à la tête du Comité International Olympique (CIO) doit « incarner les principes de la justice » en refusant le retour de la Russie dans le monde du sport, préconise le ministre ukrainien des Sports Matviy Bidnyi dans un entretien à l’AFP mardi. Au total, sept candidats cherchent à succéder à l’Allemand de 70 ans, qui ne peut plus se représenter après deux mandats successifs depuis 2013. Le vote pour son successeur aura lieu en mars, mais M. Bach restera en fonction jusqu’à Juin 2025.
« Notre position est claire : le sport ne peut pas être un outil de propagande pour un État agresseur »affirme M. Bidnyi, estimant que la ligne de conduite du CIO ne devrait pas être assouplie plus de deux ans après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Mais les athlètes de Russie et de son alliée biélorusse ont été autorisés à concourir sous drapeau neutre aux Jeux olympiques de Paris cet été, après avoir satisfait à des critères stricts. Depuis, la dynamique semble s’accélérer en faveur de la réadmission de la Russie dans le giron du sport international sous ses propres couleurs.
Le ministre des Sports invite les candidats à constater les dégâts en Ukraine
Juan Antonio Samaranch Junior, l’un des favoris à la présidence du CIO, avait déclaré en septembre à l’AFP que la Russie continuait de violer la Charte olympique, tout en ajoutant : “Une fois les raisons de la suspension éliminées, nous devrons travailler très dur pour ramener la Russie.” Mais, fulmine M. Bidnyi, « Il ne peut y avoir de retour sous le drapeau national d’un pays qui continue de mener la plus grande guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ».
“Si les candidats à la présidence du CIO veulent être des leaders mondiaux du sport, ils doivent incarner les principes de justice”rappelle le ministre ukrainien. Pour M. Bidnyi, 45 ans et en poste depuis novembre 2023, les candidats devraient venir en Ukraine pour constater les effets dévastateurs du conflit.
“Nous les inviterions à visiter l’Ukraine, à voir les installations sportives détruites et à parler aux familles des entraîneurs et des athlètes décédés”suggère-t-il. «Peut-être comprendraient-ils que permettre à la Russie de revenir sous son drapeau national n’est pas seulement une mesure douteuse, mais aussi une concession à l’influence hybride de la Russie». M. Bidnyi estime que, dans ce cas, la Russie devrait payer la facture de la reconstruction des infrastructures sportives même si, ajoute-t-il, « Aucune somme d’argent ne peut compenser les vies perdues des citoyens ukrainiens ».
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