Kévin Vauquelin, une victoire à la manière des héros d’antan

Kévin Vauquelin, à l’arrivée de la deuxième étape du Tour de France, à Bologne (Italie), le 30 juin 2024. JÉRÔME RETARD / AP

Ces scènes avaient disparu du cyclisme contemporain : des « petits » coureurs capables de battre les « grands » grâce à des échappées courageuses ; deux victoires françaises obtenues en deux jours, sur les deux premières étapes du Tour de France – la précédente remontait à 1968. Ce départ de la Grande Boucle dément ses propres règles. Le meilleur du cyclisme « à l’ancienne » semble renaître. Imprévisible, généreux, plus égalitaire entre les castes de coureurs.

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Ce dimanche 30 juin, l’évocation du héros d’antan est Kévin Vauquelin, 23 ans, de l’équipe bretonne Arkea-B&B Hotels, vainqueur en solitaire de la deuxième étape du Tour de France, sur les routes italiennes entre Cesenatico et Bologne. Le Normand, qui fait ses débuts dans l’épreuve, succède à Romain Bardet, vainqueur de l’étape samedi en échappée, et qui perd son maillot jaune dimanche, au profit de Tadej Pogacar. « J’ai su saisir les opportunités, être un peu malin, déclare Kevin Vauquelin. J’ai eu quelques déceptions ces dernières semaines, ces derniers jours, mais je me suis dit qu’un jour la roue tournerait. »

Son heure de gloire s’est décidée une première fois à 190 kilomètres de l’arrivée, lorsqu’il a rejoint une échappée de onze coureurs, puis à 14 kilomètres de l’arrivée, lorsqu’il a lancé son attaque sur l’une des plus belles collines sacrées du cyclisme transalpin. Son départ a eu lieu au sanctuaire de la Madonna di San Luca, surplombant Bologne, sur une pente qui se cabre à 20%, sous le regard des arcades et des balcons qui bordent ce parcours, comme les loges d’un théâtre à l’italienne.

La clémence de Pogacar

Les coureurs ont dû gravir à deux reprises ce sentier quasi-pèlerinage. « La première fois, je me sentais très bien, j’ai hésité à attaquer, mais c’était trop loin de l’arrivée. [30 kilomètres] »explique Vauquelin. Il met ensuite toutes ses forces dans la deuxième ascension. “Je savais que j’étais plus percutant qu’eux [ses compagnons d’échappée] »explique celui qui a ensuite terminé seul, franchissant la ligne avec 36 secondes d’avance sur son dauphin, le maillot à pois Jonas Abrahamsen.

Sur les mêmes pentes, l’offensive de Tadej Pogacar était la plus attendue, voire redoutée. Le favori du Tour de France n’aime rien de mieux que d’embraser la course et de s’imposer partout où il le peut. Mais, fait inhabituel, le Slovène n’a pas voulu diriger la course. Il n’a pas ordonné à ses coéquipiers de revenir vers les leaders lorsque l’écart est tombé à cinq minutes. Au contraire, il a laissé le chronomètre atteindre neuf minutes. Cette marge confortable protégeait de facto les échappés en cas d’attaque de Pogacar en finale, ce qu’il ferait sur les rampes de San Luca.

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