A Chamois, Philippe Hinschberger est « attristé et abasourdi » – .

A Chamois, Philippe Hinschberger est « attristé et abasourdi » – .
A Chamois, Philippe Hinschberger est « attristé et abasourdi » – .

Une fois de plus, il n’a pas manqué à l’appel. Entraîneur des Chamois Niortais, Philippe Hinschberger est aussi un peu plus que ça, finalement. Déjà à la hauteur de l’enjeu en fin de saison sportive, puis en plein été niortais marqué par le processus de vente, le Lorrain revient sur l’actualité récente, à savoir cette rétrogradation en N2 prononcée par la DNCG, tout en évoquant un volet sportif à l’arrêt, alors que la reprise arrive ce mercredi 3 juillet dans l’inconnue la plus totale.

Comment réagissez-vous, déjà, à cette annonce de cette DNCG finalement tombée ?

« Il était temps, puisqu’on attendait ça depuis un mois. Là, on a au moins une direction. J’ai parlé avec Mikaël (Hanouna) lundi ou mardi, et ce qu’il m’a expliqué, c’est ce qu’il avait déjà dit à la presse : a priori, il a un repreneur. Ils ont signé mardi soir mais il n’a pas eu le temps, techniquement, de faire les démarches. Mardi, il savait qu’on serait rétrogradé. Et quand on l’entend parler, il est confiant. Moi, je ne sais pas trop quoi en penser. »

La commission de recours de la FFF est connue pour être plutôt sévère, voire intransigeante…

« Quand on est à la DNCG de la LFP, globalement, on n’a pas trop de soucis. Et c’est le cas des Chamois Niortais depuis une dizaine d’années. Quand on est en difficulté, ils peuvent avoir un œil un peu bienveillant. Mais entre la commission de discipline de la LFP et celle de la fédération, c’est différent. Un tacle par derrière, c’est un match ferme et un autre avec sursis devant la ligue, mais six matchs fermes devant la fédération. Ils n’ont pas la réputation de cueillir du muguet ! Il faudra un dossier solide, c’est sûr, car ils ne nous rendront pas service. »

Quel est votre sentiment prédominant : être inquiet, impuissant ou un peu de tout cela à la fois ?

« Pas inquiets ni désemparés, non, car nous savions que ce serait une intersaison compliquée, et nous y sommes. Sportivement, nous sommes dans le flou total avec cette reprise prévue mercredi (3 juillet) et nous n’avons aucune idée de ce que nous faisons. Nous en discuterons avec Mikaël. Mais ce qui m’énerve, et c’est ce que j’ai déjà dit à plusieurs médias, c’est ce silence autour du club. Cela me dérange. Tout le monde pointe du doigt Mikaël Hanouna. OK, il a fait des bêtises et créé des dettes. Derrière, on n’entend rien. A priori, tout le monde aime le club mais personne n’y est. Tout le monde pointe du doigt son voisin, l’accusant d’être le vilain petit canard. Et j’inclus tout le monde : les politiques, les partenaires, les investisseurs locaux, le conseil départemental et je ne parle même pas de la mairie qui n’a aucune communication. Je comprends très bien que personne ne veuille s’impliquer, mais je suis sûr que le jour où le club se retrouvera en R2, les gens se frotteront les mains en disant qu’ils pourront recommencer. »

Vous aviez déjà prévenu sur l’état du club en fin de saison, Quentin Bernard aussi. Finalement, vous n’aviez pas beaucoup de relais derrière. Cela vous déçoit ?

« Bien sûr. Je suis vraiment attristé et abasourdi. Chacun parle dans son coin ! Il y a plein de gens qui m’appellent pour me dire « on m’a dit ça », « on pense ça », « on en parle » mais aujourd’hui, il n’y a rien de concret. Personne n’est capable de s’asseoir autour d’une table. Entre Mikaël (Hanouna) et la mairie, ça fait trois ans qu’on se jette des pierres dans les journaux, mais à un moment, il faut essayer de discuter pour trouver une solution. Rester campé sur ses positions n’a jamais fait avancer personne. Ce n’est pas demain, quand on se réveillera avec le plus beau stade de Nouvelle-Aquitaine en R1 ou en R2, qu’il faudra le faire. Je leur souhaite beaucoup de plaisir dans les années à venir pour monter en National. C’est aujourd’hui qu’il faut intervenir ! On a l’impression que tout ce qui a été fait sportivement cette année, c’est de la merde. »

Auteur d’une saison de très grande qualité, Paul Delecroix s’apprête à signer avec Dijon, toujours en National.
© (NR archive photo, Jean-André Boutier)

Pour revenir à l’aspect sportif, comment préparez-vous concrètement cette reprise qui arrive très vite ?

“Nous sommes prêts. Nos matchs amicaux sont annulés et la reprise est fixée au 3 juillet. Des contrôles médicaux sont prévus, avec une dizaine de joueurs sous contrat et qui peuvent représenter, globalement, 60% de l’effectif. Ils sont principalement dans le secteur offensif, mais défensivement, ils vont devoir recruter. Il y a des garçons qu’on voulait garder et qui malheureusement sont déjà partis. Je ne parle pas forcément de Samuel (Renel) ou de Samy (Benchamma), mais plutôt d’éléments comme Quentin (Bernard), Bruno (Ecuele Manga) ou Paul (Delecroix). Ces gens ne peuvent pas attendre, et c’est normal. Mikaël n’est jamais en colère (rires). Les managers pensent toujours qu’on a jusqu’au 15 août pour recruter mais si on fait six ou sept semaines de préparation, ce n’est pas pour rien. »

Aujourd’hui c’est le moment d’intervenir ! On a l’impression que tout ce qui a été fait sportivement cette année c’est de la merde.

Philippe Hinschbergerentraîneur des Chamois Niortais

Contractuellement, la rétrogradation prononcée change-t-elle quelque chose pour les joueurs ?

« C’est la première fois en 40 ans de travail que je vis cette situation. Je ne sais pas du tout. Aujourd’hui, les joueurs ont un contrat professionnel. Le club est officiellement en N2, mais le recours est-il suspensif ? Jusqu’à preuve du contraire, il s’agit d’un niveau fédéral. Mais je n’en sais pas plus. Les joueurs ont un syndicat et s’en sortiront. Pour les entraîneurs, c’est pareil. J’ai signé un contrat pro donc si demain on est en N2, je pense qu’il est nul. Mais mon cas particulier ne m’intéresse pas : si je dois rester et faire du jogging au bord de la plage, je le ferai. En revanche, pour tous ceux qui travaillent avec moi, cela me fait mal. »

Outre Renel et Benchamma, d’autres départs sont-ils officiels, avec celui prochain de Delecroix à Dijon ?

« Paul (Delecroix) va signer à Dijon, mais pour le reste, nous n’avons aucune information. Notamment des éléments comme Durivaux ou M’Bondo, ceux qui ont débuté avec nous l’année dernière. S’ils n’ont rien, ils seront peut-être heureux de revenir. Ce sont des éléments qu’on connaît et qui ont fait une bonne saison, donc c’est intéressant. »

Avec votre parcours et votre expérience, essayez-vous de tester les eaux avec d’autres acteurs au cas où il y aurait un besoin urgent de reconstruire ?

« Pour l’instant, je n’ai rien fait. J’ai envoyé un message au groupe d’escouade il y a environ deux semaines pour leur dire que, malheureusement, nous n’avions aucune information. Ce qui était vrai. Lorsque vous n’avez aucune information, vous ne donnez pas de fausses informations. Et c’est ce que j’ai dit à Eytan et Mikaël : le silence attire l’imagination. Chacun pense à son truc et avec ça, on n’arrive à rien. Je n’ai donc contacté personne. Le jour où nous aurons le feu vert, il sera peut-être temps de rappeler un ou deux joueurs pour voir ce qu’ils font. Mais leurs contrats sont terminés, donc ce sont des éléments sans assurance dès le 1erest Juillet. Et c’est toujours difficile de s’entraîner dans ce cas-là. »

 
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