Alice Milliat. Le grand pionnier des Olympiades – .

Alice Milliat. Le grand pionnier des Olympiades – .
Alice Milliat. Le grand pionnier des Olympiades – .

Sortie de l’ombre depuis plusieurs années, mise en lumière par l’approche des Jeux de Paris, Alice Milliat (1884-1957) a consacré vingt ans de sa vie au développement du sport féminin au début du XXe siècle, fondant les premiers Jeux olympiques féminins. .

Portée à la tête de la Fédération internationale des sports féminins, Milliat décide de lancer des Jeux olympiques entièrement féminins, dont la première édition a lieu en août 1922 à Paris.

Si Alice Milliat est aujourd’hui considérée à juste titre comme « une pionnière », cette native de Nantaise n’a pas été immédiatement passionnée de sport. Le tournant se produit lors d’un séjour en Angleterre, où elle découvre l’aviron. Devenue athlète de haut niveau, « ramer pour la gloire n’a jamais été son objectif, ce qu’elle désire c’est ramer par exemple, consciente que ses prouesses sportives peuvent servir la cause », écrit l’auteure Sophie Danger dans le roman biographique « Alice Milliat, la femme olympique », publié cette année.

Elle devient par la suite présidente du club Femina Sport, un des premiers clubs féminins de France qui participe notamment aux premiers championnats de France d’athlétisme en 1917, avant d’être co-fondatrice puis présidente de la Fédération des Entreprises. sportives féminines de France (FSFSF) en 1919.

Plusieurs championnats sont nés de cette fédération, notamment en basket et en football.
Mais la Nantaise voit bien plus grand dans son combat : elle souhaite que l’athlétisme féminin soit présent aux Jeux olympiques de 1920, organisés à Anvers (Belgique). Les refus du Comité international olympique et de Pierre de Coubertin n’ont pas entamé sa détermination.

Sophie Danger : Ramer pour la gloire n’a jamais été son objectif, ce que veut Alice Milliat c’est ramer par exemple, consciente que ses prouesses sportives peuvent servir la cause

Placée à la tête de la Fédération internationale des sports féminins (FSFI, créée en 1921), elle décide de lancer des Jeux olympiques entièrement féminins, dont la première édition a lieu en août 1922 au stade Pershing, à Paris, avec cinq nations, dont la France.

Le nombre de spectateurs présents ce jour-là reste très incertain, avec des estimations très différentes selon les journaux : « Les anti-sportifs féminins diront qu’il y avait 2 000 personnes, d’autres 40 000 », explique Sophie Danger à l’AFP.

Les critiques de l’organisation et de la vision des femmes participant aux courses jusqu’au 1 000 mètres noirciront également certaines pages des journaux. Le Miroir des sports parle d'”‘un retard on ne peut plus considérable'”, tandis qu’un journaliste d’Excelsior “désapprouve vigoureusement le spectacle donné par des concurrents à bout de forces”, note encore l’auteur. Ces critiques n’empêcheront pas la tenue de trois autres éditions, baptisées « Jeux mondiaux féminins », Alice Milliat ayant dû abandonner l’appellation « olympique ».

Six ans après la tenue des premiers Jeux féminins, la discipline phare des Jeux olympiques, l’athlétisme, accueille les femmes aux Jeux d’Amsterdam en 1928. Ces dernières peuvent concourir dans cinq disciplines, dont le 100 m et le 800 m, bien loin du programme masculin complet.

Présente à Amsterdam, Alice Milliat est membre du jury d’athlétisme, une première. Mais « pour elle, participer aux Jeux signifiait une participation à part entière », pense Sophie Danger. Par ailleurs, les critiques pleuvent encore au lendemain du 800 m, jugé trop difficile pour les femmes qui arrivent soi-disant épuisées au bout de la piste. L’épreuve disparaîtra du programme jusqu’en 1960 même si les épreuves se multiplient au fil des années.

Alice Milliat, accablée par des problèmes de santé, quitte la scène sportive en 1935, tandis que la FSFI disparaît elle aussi. Sans enfant, veuve jeune, elle décède en 1957 à l’âge de 73 ans. Elle est enterrée à Nantes, sans que son nom soit inscrit sur la pierre tombale.

Mais après plusieurs années d’oubli, son nom resurgit. Des biographies, des expositions sont organisées, des stades et des gymnases portent son nom. En 2016, la Fondation Alice Milliat, qui œuvre en faveur du sport féminin, est créée, dans le prolongement du combat de la pionnière, un « énorme emmerdeur », comme la décrit Sophie Danger.

“Vous barrez sa porte, elle passe par la fenêtre.” En 2024, la fenêtre est désormais ouverte avec les premiers Jeux Olympiques 100 % égaux à Paris.

 
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