après l’attente, Mike Maignan prend enfin sa place chez les Bleus

après l’attente, Mike Maignan prend enfin sa place chez les Bleus
après l’attente, Mike Maignan prend enfin sa place chez les Bleus

Pour son premier tournoi international à 28 ans, Mike Maignan a levé tous les doutes sur sa capacité à assumer le rôle de numéro 1 chez les Bleus sur deux matches. Le gardien est même l’un des meilleurs joueurs de l’équipe de France, qui n’a plus encaissé de but depuis le début de l’Euro. Ceux qui l’ont rencontré ne sont pas surpris.

Sa sortie ultra-rapide devant Baumgartner contre l’Autriche (1-0) a changé la donne, les Bleus marquant d’emblée, moins de deux minutes après cette intervention. Son plongeon décisif dès la première minute face aux Pays-Bas (0-0), sur une frappe de Frimpong, a permis à l’équipe de France de ne pas courir après le score.

Depuis le début de l’Euro, Mike Maignan symbolise la solidité de son équipe, qui n’a pas encaissé le moindre but et a finalement été mise peu en danger (sept tirs cadrés encaissés).

Avec deux clean sheet, le gardien des Bleus rejoint ses prédécesseurs Joël Bats et Fabien Barthez, également invaincus lors des deux premiers matches de l’Euro 1984 pour le premier et du Mondial 1998 pour le second.

«Mike est rayonnant», se réjouissait Didier Deschamps après le match contre les Pays-Bas. « Il est fort, il se sent fort, c’est un leader pour la défense, on aura besoin de lui à ce niveau-là !

Bouillonner et apprendre

Mike Maignan attendait ces moments depuis plusieurs années, après avoir attendu dans l’ombre d’Hugo Lloris en équipe de France. « Je pense que ça bouillonnait en lui, sourit Romain Damiano. Cet entraîneur a découvert Maignan dans son premier club à Villiers-le-Bel, tout petit, alors qu’un jour le petit Mike aidait dans les cages. Il ne les a plus jamais quittés.

« Quand il avait 14 ans, j’ai parlé avec mon père et lui ai dit que j’avais le futur gardien numéro 1 de l’équipe de France. Maintenant qu’il est là, c’est fini pour les autres. « Avec une bonne hygiène de vie, il sera là jusqu’à au moins 40 ans », ajoute-t-il.

Car il connaît bien le caractère du gardien, « discret, réservé » en dehors du terrain, mais qui se transforme une fois sur le terrain. « Il peut être à la fois incroyable et fatigant pour ceux qui travaillent avec lui car il vous emmène avec lui dans le travail, la préparation, le professionnalisme, le détail, explique Éric Alibert », son entraîneur des gardiens à Lille de 2019 à 2021. « Au-delà ses qualités globales, sa mentalité fait partie de son bagage.

Et il en avait besoin, ce personnage, car le Milanais n’obtenait pas toujours tout de suite ce qu’il voulait. Arrivé à Paris à 14 ans, il n’y a jamais joué, barré par Sirigu, Douchez puis Trapp. A Lille, il a attendu derrière Vincent Enyeama avant de s’imposer. Et en Bleu, Hugo Lloris lui a longtemps barré la route (17 sélections à 28).

« Il était numéro 3, sans doute avec un peu d’impatience, pense Romain Damiano. Mais il a su prendre exemple sur les gardiens qui étaient devant lui, en équipe de France, à Paris ou à Lille. Et quand il prend la place, personne ne la lui prend.

Selon Franck Raviot, l’entraîneur des gardiens de l’équipe de France, il existe de nombreuses similitudes entre Lloris et Maignan. « J’ai beaucoup discuté avec les entraîneurs des gardiens du PSG à l’époque, il a vraiment écouté, il a pris exemple sur les autres, pareil à Lille », se souvient Damiano.

Lloris comme exemple

Alibert est d’accord : « Derrière Lloris je pense qu’il a dû apprendre, même s’il était numéro 3, ce qui n’est pas un rôle facile, tu travailles après les séances, tu restes avec les gars qui n’ont pas trop joué. Pour moi, il était prêt dans sa tête depuis un moment. Dans ce cas, vous observez ce qui se passe autour de vous, il a aussi beaucoup appris de Franck Raviot.

A l’abri dans les airs, bon dans sa ligne et plutôt propre dans les pieds : les premières performances de Mike Maignan dans cet Euro ont beaucoup plu à ses entraîneurs, dont Eric Albert. « Pour moi c’est une finalité, Mike a toujours voulu jouer, même les matchs contre la N3 en Coupe de France, car il disait qu’il était resté trop longtemps doublure quand il était jeune. C’est un grand compétiteur qui a soif de match. « C’est une récompense pour lui. Il a eu quelques problèmes ces derniers temps, mais il le mérite tellement avec le travail qu’il fait.

Le gardien n’est pas encore apparu devant les médias depuis le début du rassemblement et se concentre actuellement sur le terrain. Dans le vestiaire, en revanche, il a pris du poids et peut encourager les siens avec des discours. Le milieu de terrain Aurélien Tchouaméni a parlé de lui cette semaine : « Il apporte son leadership. Il aime parler, parler de manière positive, donner des conseils. Il a un grand charisme, quand il parle, tout le monde l’écoute.

« Je pense qu’il assume, il connaît son rôle, il sait qu’il est numéro 1, pas de souci de ce côté-là », assure Romain Damiano. « Il a toujours assumé son rôle de leader. Il commandera sa défense, il apportera tout ce dont il a besoin sans souci. Il a probablement dû avoir un peu de pression mais il a des épaules amples.

“Pression? Il ne l’a jamais eu »

Dès les catégories jeunes, ce leadership se dessine dans les petits vestiaires de Villiers-Le-Bel. Nicolas, un ami d’enfance, a partagé quelques années en club et au collège avec Mike Maignan : « Il ne parlait pas forcément mais quelque chose ressortait. Il fallait le suivre, il avait l’esprit d’équipe.

Et Maignan ne connaît pas trop la pression, celle qui peut faire trembler les jambes, selon nos interlocuteurs. Il l’a notamment prouvé en arrêtant un penalty lors de son premier en Ligue 1 avec Lille en septembre 2015.

“Pression? Je ne pense pas qu’il l’ait jamais eu », rit Nicolas. « Il est sûr de ce qu’il peut faire. Il a su relativiser beaucoup de choses. J’en ai fait plus après, je pense qu’il devait bouillir intérieurement mais il savait que ça allait arriver. Quand les problèmes physiques – qui ont tendance à le gêner – le laissent tranquille, « il fait partie du Top 3 mondial », estime Alibert.

Le natif de Cayenne est aussi motivé par son histoire familiale. Il répète souvent qu’il fait carrière pour sa mère et ses sœurs, dans une famille qui n’a pas toujours eu les moyens d’une vie confortable à leur arrivée de Guyane.

« Sa mère, il faudrait même dire qu’elle était éducatrice. Elle était là, elle accompagnait, ses sœurs aussi. Ils nous ont soutenus comme ils ont soutenu son fils. Une relation très forte car on a vu très peu de petits avec leur mère à la maison. A l’époque, Nicolas se souvient : « Sa famille est fière et très unie », raconte Romain Damiano. Il fait déjà la fierté de sa mère avec qui je discute parfois. Lui apporter la Coupe d’Europe serait un beau cadeau.

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