Donald Trump aura le dernier mot

Tout le monde, jusqu’à jeudi soir prochain, retient son souffle. Enfin, tous ceux qui suivent la course à la présidentielle et qui voient dans le premier débat entre Joe Biden et Donald Trump la possibilité d’« uppercuts » capables d’ébranler, voire de mettre à terre l’opposant.

Les débats électoraux ont toujours eu le mérite d’augmenter la pression des passionnés politiques, et particulièrement des débatteurs. Pourtant, aux États-Unis, depuis Donald Trump, ils sont devenus des scènes de théâtre où les cris et les insultes ont fait disparaître le décorum présidentiel.

Débat le 9 octobre 2016 à Saint-Louis, dans le Missouri, entre Hillary Clinton et Donald Trump.

Capture d’écran

En conséquence, les préparatifs de la rencontre en face-à-face ne se concentrent plus autant sur les risques de glissement vers une Troisième Guerre mondiale ou sur la meilleure politique à adopter pour combattre le fléau de la violence armée dans les rues du pays ; il faut plutôt savoir rester calme lorsque l’autre personne dit que vous êtes rongé par la démence ou que vous n’êtes qu’un véritable escroc.

Joe Biden et Donald Trump, lors du débat du 29 septembre 2020.

Capture d’écran

PRÉPAREZ-VOUS À TOUT ET PIRE

Depuis 2008, avec l’affrontement entre le républicain John McCain et le démocrate Barack Obama, je n’ai rien manqué des équipes constituées, des dispositions prises et des retraits qu’ils s’imposent pour préparer les candidats aux moments potentiellement les plus décisifs de leur carrière. politique.


Barack Obama et John McCain, lors du débat du 7 octobre 2008 à Nashville, Tennessee.

Capture d’écran

Joe Biden et son équipe, cette année, surpassent tout ce que j’ai observé auparavant. Dix jours avant le débat, il s’est d’abord rendu à sa résidence de Rehoboth Beach, dans le Delaware. De là, quarante-huit heures plus tard, lui et ses stratèges se sont rendus à Camp David, le célèbre refuge présidentiel à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Washington.

Ils passeront tout ce temps jusqu’à jeudi prochain à s’immuniser contre les critiques attendues de leur adversaire républicain sur l’état de l’économie et la soi-disant « invasion de migrants » à la frontière mexicaine. Ils protégeront également le candidat démocrate contre les attaques qui ne manqueront pas sur son âge et peut-être même sur ses difficultés à se présenter sans hésiter, que Trump aime imiter dans ses meetings électoraux.

LES PRÉPARATIFS? À QUOI ÇA SERT?

De son côté, l’entourage de l’ancien président républicain hésite à utiliser l’expression « préparation du débat ». Donald Trump déteste – et cela était déjà évident lorsqu’il occupait la Maison Blanche – les rapports riches en détails et les séances d’explications minutieuses.

Il préfère propager l’image d’un homme au-dessus de ce vernis qui, selon lui, dénature les hommes politiques professionnels. Au lieu de cela, Trump multiplie les discussions avec des élus partageant les mêmes idées et teste des « lignes directrices » qui, espère-t-il, seront reprises pendant des semaines sur les réseaux sociaux.

CNN, qui organise et présente ce premier débat présidentiel, a cependant mis en place ce que la chaîne espère être de solides garde-fous pour éviter que la réunion ne dégénère en cirque comme en 2020. Trump a alors interrompu Biden à plusieurs reprises, au point que le démocrate avait dit de son adversaire : « Tu vas te taire ?


Barack Obama et John McCain, lors du débat du 7 octobre 2008 à Nashville, Tennessee.

Débat le 3 octobre 2012 à Denver, Colorado, entre Barack Obama et Mitt Romney.

Capture d’écran

UN PETIT PETIT SAVOIR VIVANT, MESSIEURS !

Lorsqu’un candidat répond aux questions des modérateurs Dana Bash et Jake Tapper, le microphone de son rival sera éteint. La salle ne pourra pas accueillir de public, ce qui désavantagera Donald Trump, qui n’a jamais hésité à exploiter l’humeur de ses partisans. En contrepartie, les débatteurs ne pourront pas apporter de notes pré-écrites, une béquille que Joe Biden utilise désormais presque systématiquement.

Les deux candidats ont certainement poussé le même soupir de soulagement en apprenant que Robert Kennedy J.r n’avaient pas satisfait aux exigences de CNN pour apparaître à leurs côtés. Le candidat indépendant aurait pu devenir le chahuteur qui lui a volé la vedette.

Ce débat occupera malgré tout une place unique dans l’histoire présidentielle américaine. Jamais, dans une course à la Maison Blanche, une telle rencontre n’avait eu lieu aussi tôt. Ce sera la première fois que deux candidats ayant occupé le Bureau Ovale s’affronteront. Et ces deux candidats à la présidentielle n’ont jamais été aussi vieux.

Dans le dessin, Joe Biden a choisi le podium à droite de l’écran ; Trump s’est donc vu accorder le privilège de parler en dernier. Nous verrons ce qu’il en fera.

 
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