Malgré son retard, Honda reste « très prudent » dans son développement

Malgré son retard, Honda reste « très prudent » dans son développement
Malgré son retard, Honda reste « très prudent » dans son développement

La culture japonaise est régulièrement évoquée pour expliquer les difficultés de Honda et Yamaha, entre réticence aux changements brusques et souci du détail. Distancés par leurs rivaux européens, les deux constructeurs ont ajusté leur approche, reprenant certaines des méthodes qui ont fait le succès de Ducati, KTM et Aprilia depuis plusieurs saisons.

Sous la houlette de Fabio Quartararo, Yamaha a recruté plusieurs membres clés de Ducati et multiplie les nouveautés. Honda fait également évoluer sa moto très régulièrement et n’hésite pas à tester de nouveaux concepts, mais le constructeur maintient une approche relativement prudente dans ce travail.

Takaaki Nakagami, qui déplorait le manque de rapidité dans le développement de sa machine l’an dernier, voit les choses évoluer plus vite qu’avant mais estime qu’il faut encore beaucoup de temps pour qu’une nouvelle pièce arrive sur un Grand Prix, même après avoir été validée lors un test, Honda restant réticent à procéder à des expérimentations grandeur nature.

“Je crois comprendre qu’on peut facilement dire qu’il existe un style japonais, ce qui veut dire que même pour une vis, les pièces doivent être précises, elles doivent comprendre la performance et être prudentes”a expliqué le pilote de la LCR. “C’est pourquoi le développement et l’introduction de nouvelles pièces prennent beaucoup de temps.”

« Même si nous disons que nous essayons beaucoup de choses en ce moment, la quantité n’est pas si grande. Si un pilote dit que c’est bon, il n’y en a qu’un ou deux exemplaires au maximum, donc on ne peut pas l’utiliser [dans un week-end de course]. Il faut un certain temps pour décider et une fois que vous avez décidé quelle est la direction à suivre, cela prend du temps.

Takaaki Nakagami

Photo par : Gold and Goose / Images de sport automobile

Malgré des commentaires convergents entre les pilotes, Nakagami voit donc Honda maintenir sa prudence : « Ce qui est bien, c’est que les quatre pilotes font presque les mêmes commentaires et les mêmes demandes lorsque nous avons des problèmes. Je pense que pour les ingénieurs, ce que nous devons améliorer pour progresser est clair. Mais ce n’est pas comme si nous avions une spécification complètement différente en une semaine. Ça prend du temps. C’est un peu le style japonais d’être très prudent. La première priorité est que ce soit sûr, et la performance vient après. .»

Il faut faire confiance aux Japonais, leur méthode est différente de celle des ingénieurs italiens, mais ils sont très précis, très forts. Ils veulent très bien tout comprendre

Si cette culture est familière à Nakagami, lui-même japonais, elle est nouvelle pour Luca Marini, arrivé cette année dans l’écurie officielle Honda après avoir piloté des Ducati depuis le début de sa carrière en MotoGP. Le demi-frère de Valentino Rossi se méfie des comparaisons directes entre les deux marques puisqu’il n’avait jusqu’alors roulé que pour des équipes satellites, ce qu’il juge “totalement différent”mais il ne considère pas l’approche très méthodique de Honda comme un problème.

“Quand on teste avec une équipe satellite, on se concentre uniquement sur la performance pure, on essaie les réglages, on essaie d’être plus rapide”a rappelé Marini. “Alors maintenant, le travail est complètement différent.”

« Mais il faut faire confiance aux Japonais, leur méthode est différente de celle des ingénieurs italiens, mais ils sont très précis, très forts. Ils veulent très bien tout comprendre. Cela fait également partie du travail du pilote d’essayer d’expliquer les problèmes et de partager les commentaires de la meilleure façon possible. Je pense que nous avons une très bonne connexion et que nous grandissons beaucoup ensemble.

Marini comprend cette démarche, consistant à s’assurer du bon fonctionnement de chaque élément avant de le lancer en course : “Leur approche est qu’ils veulent tout comprendre et ils veulent être sûrs que tout fonctionne avant de se lancer sur la piste et peut-être risquer de casser quelque chose et de causer un problème au pilote.”

«Ils ont juste besoin que le pilote explique tout très bien et que le pilote soit capable de comprendre la situation et de partager au mieux son retour, en expliquant les sensations qu’il a sur la moto, pas un pilote qui se contente de crier sur les problèmes. »

Avec Léna Buffa

 
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