© Walter Bibikow/GettyImages
Le monde du luxe est un monde à part. Alors que les prix de l’immobilier continuent de s’effondrer dans pratiquement tous les territoires, le segment de la pierre haut de gamme* continue de s’apprécier un peu partout. C’est ce que révèle l’étude annuelle publiée par le portail publicitaire Belles Demeures, dédié aux biens immobiliers les plus chers. Son baromètre, publié avec l’expertise de l’estimateur Meilleurs Agents et du portail SeLoger, montre une évolution radicalement différente entre les prix de marché des logements standards et celui de la pierre haut de gamme.
Là où, selon le baromètre SeLoger/Meilleurs Agents, les prix des logements traditionnels ont baissé de 2,5% en moyenne sur l’année écoulée, la valeur des logements de luxe a au contraire encore augmenté de 1,7% en moyenne sur les 12 derniers mois. “Le marché de l’immobilier de luxe est par nature décorrélé du marché immobilier traditionnel.», décrit Éric Donnet, directeur général du groupe d’agences immobilières de luxe Daniel Féau. Et pour cause : contrairement aux acheteurs traditionnels, qui ont été durement touchés par la hausse très rapide du crédit l’an dernier, les plus fortunés ne sont pas toujours obligés d’emprunter pour devenir propriétaires. “En 2023, le ralentissement des ventes s’est surtout fait sentir pour les transactions dont le prix est compris entre 1 et 3 millions d’euros, car les acheteurs sont souvent des familles qui empruntent pour devenir propriétaires. Mais dans le segment de l’ultra luxe, (plus de 3 millions d’euros, ndlr)il n’y a pas vraiment eu d’effet négatif», décrypte de son côté Richard Tzipine, le directeur général du réseau d’agences Barnes.
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Les prix ont explosé de 8,2% sur un an dans les Alpes
Résultat : les riches se sont emparés des logements les plus luxueux en début d’année, dans les endroits traditionnellement les plus attractifs. Par exemple, dans les Alpes, les chalets et appartements de luxe ont atteint des prix records : +8,2% par rapport à l’année dernière ! Pour vous donner un ordre de grandeur des prix, »à Courchevel, les prix médians atteignent 7,2 millions d’euros», montre Thomas Lefebvre, le directeur scientifique des Belles Demeures (groupe SeLoger). Mais les autres spots habituels des grandes fortunes ne sont pas en reste. En Provence, les prix moyens des logements de luxe ont encore augmenté de 7,2%, mais aussi de 3,2% dans les plus beaux spots normands, ou de 2,3% pour les villas de luxe de la côte atlantique.
“Dans le segment de l’ultra luxe, l’année écoulée a été plutôt bonne», confirme Sébastien Kuperfis, président de Junot Fine Properties – Knight Frank. Cette tendance s’explique en grande partie par l’activité des acheteurs étrangers, notamment du Moyen-Orient et d’Asie, qui viennent faire leurs courses en France. “Pour les logements de plus de 5 millions d’euros, 75% des acheteurs sont étrangers», explique le patron du réseau. Et la tenue des Jeux olympiques à Paris, qui braqueront cet été les caméras du monde entier sur la France, ne ralentira sans doute pas la frénésie.
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*Méthodologie : le marché de la pierre haut de gamme est défini comme suit par Belles Demeures. A Paris, elle regroupe les logements à vendre au prix supérieur à 1,7 million d’euros, soit dont le prix au mètre carré correspond aux cinq centiles les plus chers de la capitale. Dans la région, les propriétés de luxe comprennent les logements à vendre à des prix supérieurs à 1 million d’euros, ou dont les prix au mètre carré appartiennent au décile le plus cher de chaque département. Les spots étudiés sont les suivants : Alpes-Maritimes, Var, Bouches-du-Rhône, Calvados, Seine-Maritime, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde, Charente-Maritime, Vendée, Loire-Atlantique, ainsi que les stations de ski de Savoie, Haute-Savoie et Isère.
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