A l’approche des vendanges, drones et cages pour éviter le massacre des busards busards

A l’approche des vendanges, drones et cages pour éviter le massacre des busards busards
A l’approche des vendanges, drones et cages pour éviter le massacre des busards busards

La saison des fauches et des récoltes approche et les machines agricoles représentent un réel danger pour les populations de busards busards. Ces rapaces protégés installent leurs nids au sol. Pour éviter les massacres, le groupe ornithologique normand identifie les nids et les signale aux agriculteurs. Des mesures qui ont fait leurs preuves.

Le busard busard est cet oiseau de proie pesant quelques centaines de grammes et d’une envergure moyenne d’un mètre qui chasse les petits rongeurs à proximité des cultures céréalières. Champs de blé, de lin ou marais sont devenus son habitat, pas vraiment naturel, mais disons que le rapace s’est adapté faute de mieux.

Oiseaux qui s’adaptent aux plaines locales et aux milieux marécageux. Rien d’inquiétant, si ce n’est que les busards installent leurs nids au sol, dans des champs dédiés aux récoltes. Le passage des machines agricoles compromet inévitablement l’espérance de vie des oisillons.

Mais dans ce combat de David contre Goliath, l’élément important est que le busard possède une armure : il est classé parmi les espèces protégées.

Le Busard Saint-Martin est une espèce migratrice qui revient nicher d’avril à septembre.

© JM Jansen

Le groupe ornithologique normand (GON) organise donc sa protection sur le terrain. James Jean-Baptiste, Jean-Marc Savigny et des bénévoles localisent les nids. “Nous identifions les couples et leurs sites de nidification dans les parcelles agricoles en observant le comportement des oiseaux ; c’est le mâle qui ravitaille la femelle en lui apportant des proies. Parfois, nous utilisons le drone pour nous assurer qu’il y a bien un nid. Ensuite, nous prévenons le propriétaire de la parcelle et la Direction des Territoires et de la Mer (DDTM) de la présence d’un oiseau protégé. On finit par installer des piquets autour du nid, afin de délimiter la zone au moment de la récolte.» explique l’ornithologue.

Une cage d’un mètre carré offre également une protection contre les renards et autres prédateurs. C’est un travail minutieux qui finit par payer.


Les nids du Busard Saint-Martin sont installés au sol, d’où leur vulnérabilité lors de la tonte ou de la récolte.

© Maxime Lahuppe – France Télévisions

La protection des nids a un réel impact sur la population d’oiseaux protégés. Les Busards Saint-Martin avaient quasiment disparu des radars normands dans les années 1960. L’Atlas des oiseaux de Normandie a recensé 250 à 350 couples en 2019. La population de Busards Saint-Martin s’est également rétablie, même si elle reste fragile : les chiffres passent d’une dizaine de couples en 1985 à 20 couples en 2019.

Identifier les nids pour donner plus de chances de survie aux poussins est donc un premier levier d’action. Un deuxième levier, plus coercitif, est imposé aux propriétaires des parcelles depuis 7 ans.

La préfecture de Seine Maritime précise sur son site internet qu’un «Une réunion de terrain, en présence de l’exploitant, de la DDTM et d’un ornithologue, permet d’échanger et de mettre en place les dispositions les plus adaptées à la situation. Le non-respect de ces mesures pourra entraîner des pénalités sur les aides de la PAC perçues par l’opérateur. « .

Ces sanctions sont détaillées sur le site Agrinfo à Vienne : «le non-respect « involontaire » entraîne une réduction de l’aide de 1 à 7 % selon sa nature […] Une non-conformité qualifiée de « intentionnelle » entraîne une réduction des aides d’au moins 20% et 100 % si répété. Un refus de contrôle entraîne une réduction de toutes les aides« .

James Jean-Bapstiste du GON précise qu’un opérateur qui détruit le nid d’une espèce protégée encourt jusqu’à 150 000 euros d’amende et 3 ans d’emprisonnement, mais il n’est pas nécessaire d’en arriver là. L’ornithologue explique que « les agriculteurs de la plaine de Caen jouent vraiment le jeu, tout le monde est gagnant puisque les busards chassent les rongeurs qui détruisent une partie des récoltes. Les agriculteurs jouent leur rôle de défenseurs de la biodiversité et nous, ornithologues, sommes également satisfaits.»

L’année dernière, la préfecture de l’Eure s’est réjouie de la protection de 15 nids sur son site avant les vendanges. Tant de jeunes épargnés. Ils doivent encore trouver des habitats et de la nourriture adaptés, si possible, sur de petits rongeurs non contaminés par du mort-aux-rats ou d’autres poisons.

 
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