Depuis le début de sa carrière à Saint-Etienne, William Saliba dégage une assurance et une sérénité qui ont fini par le rendre visible partout où il passe. Chez les Verts, à Nice, Marseille et enfin à Arsenal, il a pris le pouvoir dès que ses entraîneurs lui ont laissé du temps de jeu. Mikel Arteta l’a laissé longtemps au réfrigérateur mais dès que le gamin est apparu sur la feuille de match, il n’en est plus jamais ressorti.
À tel point qu’on a fini par croire que, pour cet élégant défenseur, tout serait simple et facile. Et puis l’équipe de France est venue bouleverser l’équation. Du coup, le maillot de sélection est devenu très lourd sur ses épaules et les preuves se sont évaporées alors que Saliba poursuivait ses sorties ratées. À son honneur, il a souvent joué dans des défenses retravaillées sans référence. Au Danemark par exemple, il s’est noyé aux côtés de Dayot Upamecano lors d’un soir de défaite à l’été 2022. Le Munichois survivra, Saliba jouera 27 minutes au Qatar.
William Saliba à son arrivée à Clairefontaine en mai
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Je le vois aussi alterner entre des choses que j’aime un peu moins
Celui qui était destiné à devenir «le meilleur défenseur du monde“, selon Ray Parlour, l’ancienne légende d’Arsenal, n’est pas un prophète dans son pays alors que la Premier League est à ses pieds.”Il y a toujours un niveau en équipe de France, ça ne se fait pas en claquant des doigts», soutenait Deschamps en septembre dernier. Avant d’enfoncer le clou en mars : «Il fait une bonne saison. Je le vois aussi alterner entre des choses que j’aime un peu moins. En équipe de France, il avait réduit le temps de jeu, mais quand il jouait, ça ne se passait pas forcément bien.»
Un constat sévère qui semble condamner les ambitions de Saliba à court et moyen terme. Sauf que le rapport de force a changé en défense centrale. Dayot Upamecano a vécu une deuxième partie de saison difficile à Munich où Thomas Tuchel l’a mis au placard. Ibrahima Konaté jongle avec les blessures et a passé les derniers mois de Premier League sur le banc… quand Saliba continuait de briller. De quoi tout redémarrer dans un secteur gaming aussi sensible ? Lors de la préparation, c’est Saliba qui a accumulé le plus de temps de jeu.
« La préparation des Bleus n’était ni rassurante ni inquiétante »
Deschamps n’a jamais peur
Même si le coach a expliqué : «C’est lié au fait que je m’attendais à ce qu’Ibou Konaté joue 45 minutes et non 90 contre le Luxembourg. William (Saliba) Au sortir d’une grosse saison, il a fait preuve de beaucoup de solidité. C’est important pour moi d’avoir différentes options.« C’est ainsi que la note du Gunner est montée en flèche, d’autant plus qu’il a été le meilleur Bleu contre le Canada. Sa fin de match semble l’avoir enfin totalement libéré du fardeau qui pesait sur ses épaules depuis deux ans. Et cette saison, sans grande discussion possible, il est le défenseur français le plus constant et le plus fiable.
DD est-il prêt à jeter une charnière qu’il a installée il y a un an et demi à la veille d’un tournoi international ? Il l’a déjà fait et à plusieurs reprises. En 2016, les forfaits de Mamadou Sakho puis de Raphaël Varane l’obligent à promouvoir Laurent Koscielny et Adil Rami. Il change même son casting en quarts et envoie Samuel Umtiti et sa sélection… 0 au feu. En 2022, Varane est toujours sur le banc de touche et, à la surprise générale, il lance une paire Upamecano – Konaté. Le Munichois, complètement chamboulé en sélection, n’avait disputé qu’un seul des huit derniers matches des Bleus. L’audace de Deschamps a payé en 2016 comme en 2022. Et en 2024 ?
