RAPPORTS. Au cœur de l’Euro des Amputés avec l’équipe de France des « cabossés de la vie »

RAPPORTS. Au cœur de l’Euro des Amputés avec l’équipe de France des « cabossés de la vie »
RAPPORTS. Au cœur de l’Euro des Amputés avec l’équipe de France des « cabossés de la vie »

Ils attirent les regards et la curiosité des passants dans le centre-ville d’Evian-les-Bains en ce samedi 1euh Juin ensoleillé. Vêtus de leurs survêtements bleus ou rouges et de leurs prothèses, les joueurs français déambulent sous le soleil et dans les rues pavées de la ville de Haute-Savoie. Et pour cause, la ville située au bord du lac Léman a été le terrain de jeu pendant une semaine de l’Euro des Amputés, qui s’est terminé ce samedi 8 juin, une compétition qui a réuni 16 équipes dont la France, pays hôte.

Ils sont quinze en équipe de France. Douze joueurs de champ, qui jouent avec des béquilles, et trois gardiens, dont l’un des bras ne doit pas être valide pour pouvoir postuler. Il y a Barthélémy, supporter de l’OM, ​​qui a été amputé de la jambe droite à deux ans et demi alors qu’il traversait une route de campagne pour aller chercher un ballon de football. « Fou, n’est-ce pas ? » il glisse quand il voit ce que le destin lui réserve. Il y a Dramane, le benjamin de 22 ans, dont le tibia fracturé sur un terrain de football en Guinée a été mal soigné il y a plusieurs années. Il y a Corentin, dont la bobine de plusieurs tonnes lui a écrasé la jambe gauche en 2018 alors qu’il effectuait un travail intérimaire. Il y a Saliou, le gardien, qui a une malformation congénitale à la main.

Ils ont tous une histoire unique, qui les a façonnés, les conduisant jusqu’au maillot bleu, équipe créée en 2007 sous la houlette de Nabil Labhilil, toujours joueur au sein de l’équipe de France et pionnier en la matière. « Au début de l’aventure, les joueurs sont venus alors qu’ils ne savaient pas du tout jouer au football, se souvient le quadragénaire, jamais avare lorsqu’il s’agit d’accommoder ses coéquipiers. Maintenant, c’est encore plus simple, nous sommes tous passionnés.explique-t-il tout en soulignant sa volonté de maintenir un esprit sérieux mais familial au sein de l’équipe.

Une nouvelle génération à l’aise avec son handicap

Ce midi de juin, les Bleus sont à quelques heures de leur match d’ouverture face à l’Ukraine. Entre éclats de rire et discussions plus sérieuses, les Bleus n’hésitent pas à informer les personnes qui viennent à leur rencontre ou celles qui sont parfois interloquées. “Le regard des gens ne m’a jamais dérangé, dit Dramane. Si je sens qu’il y a un inconfort dont nous discutons, c’est ainsi que les choses avancent. » Au milieu des cafés et des magasins, de nombreux joueurs sont en short, exhibant leurs prothèses, plus ou moins colorées. « A mon époque, on cachait notre handicap alors que maintenant les jeunes sont fiers de le montrer pour changer les mentalités »analyse François, l’un des anciens, bénévole comme l’ensemble des joueurs et du staff.

Pour encadrer cette bande de joyeux gars, Kamel Saouchi et Karim Belounis assument le rôle de coach et d’entraîneur adjoint. Ce dernier a pris ses fonctions en septembre 2022 et est encore marqué par son premier rassemblement aux côtés de ses ouailles. « Quand je suis rentré chez moi, j’ai tout relativisé. Cela avait été un choc. Ils m’ont raconté leurs histoires, celles des épreuves de la vie, et je me suis dit que j’étais un imbécile de me plaindre parfois alors qu’ils souriaient toujours. » Titulaire du Brevet d’Entraîneur de Football (BEF), il tient à ne pas ménager ses joueurs malgré leur handicap. « Ils veulent être considérés comme valables, leur parler de football, leur donner des conseils. Je sais donc être exigeant et parfois dur avec eux. » Les entraînements sont donc adaptés à la marge et diffèrent peu des clubs ordinaires.

La France compte une centaine de joueurs amputés et un championnat oppose cinq équipes où les joueurs sont observés afin d’être sélectionnés. Mais alors, qu’est-ce qui caractérise un bon footballeur amputé ? « Il faut être fort avec les béquilles et le haut du corps mais aussi être rapide, avec une bonne vision du jeu. Ce qui prend le plus de temps à acquérir, c’est…

 
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