L’équipe de France de football à Bordeaux (4/5). En 1994, les débuts fracassants de Zinédine Zidane

L’équipe de France de football à Bordeaux (4/5). En 1994, les débuts fracassants de Zinédine Zidane
L’équipe de France de football à Bordeaux (4/5). En 1994, les débuts fracassants de Zinédine Zidane

L’équipe de France jouera dimanche pour la sixième fois de son histoire à Bordeaux. Le quatrième, le 17 août 1994 contre la République tchèque, ressemble dans son contexte au deuxième, le 2 février 1977 : un entraîneur récemment arrivé – Aimé Jacquet entré en fonction début 1994 -, la mise en place d’un nouveau génération. Cet été-là, entre cadres blessés (Papin, Djorkaeff, Deschamps) ou trop serrés (Roche, Le Guen), 10 des 15 joueurs qui ont foulé la pelouse du stade Lescure autour du capitaine Éric Cantona comptent moins de 10 sélections.

Trois connaîtront même leurs premières minutes en Bleu : les défenseurs Lilian Thuram et Bruno Ngotty, titulaires, et le milieu offensif Zinédine Zidane, remplaçant au coup d’envoi car il s’estime peu en forme. A la mémoire de Bixente Lizarazu, qui a débuté sa carrière internationale 18 mois plus tôt et vit sa 10e sélection, c’est d’abord la première étape du trio bordelais formé avec le futur Ballon d’Or et Christophe Dugarry, en version tricolore ce fois. « Nous étions dans notre jardin avec le maillot de l’équipe de France. J’ai beaucoup de photos de cette soirée où nous étions ensemble. Dès l’échauffement, nous avons gardé nos habitudes de club. »

Trente ans plus tard, l’entrée fracassante de ZZ écrase tous les autres souvenirs. A la 62e minute, sous les clameurs d’un public girondin devant lequel il évolue depuis deux saisons, Zidane (22 ans) remplace Corentin Martins.

La suite appartient à la légende, deux minutes qui ont envoyé le stade dans la folie : passes de jambes, crochet et frappe du gauche des 25 mètres (85e) puis de la tête au premier poteau, déjà (87e). « Ma sélection n’était pas prévue, Youri Djorkaeff s’est blessé, Aimé Jacquet m’a appelé justement à Bordeaux, alors que mes parents étaient là-bas en vacances. C’était important pour moi qu’ils soient présents”, confiait ZZ en 2015 dans une interview à “Sud Ouest”.

L’empreinte de Jacquet

Bixente Lizarazu est avec le passeur décisif (Jocelyn Angloma) le premier à venir féliciter son ami après l’égalisation. « Il n’a montré presque aucune joie. Peut-être à cause de sa modestie ou parce qu’après avoir été mené 2-0, il n’a trouvé aucune raison de s’enthousiasmer. Même si réaliser un doublé pour une première sélection est exceptionnel. »

Derrière cet instant de grâce, cette rencontre porte la marque Jacquet. Comme Michel Hidalgo en 1977, c’est l’ancien entraîneur des Girondins (de 1980 à 1989) qui a choisi le lieu. « Le public bordelais méritait ma reconnaissance pour tout ce qu’il m’a apporté. Quand je suis arrivé, il y avait 6 à 7 000 spectateurs à Lescure. Ils étaient entre 18 et 20 000 quand je suis parti», explique-t-il.

Pour ce qu’il présente comme “le test” avant le début des éliminatoires de l’Euro 1996 deux semaines plus tard, le sélectionneur a choisi de titulariser Christophe Dugarry pour sa deuxième apparition à la pointe d’un 3-4-3 qui n’a pas survécu au première période et les deux buts encaissés juste avant la pause. Dans « son » vestiaire Lescure, Aimé Jacquet décide de revoir sa copie. Son équipe passe en 4-2-3-1 avec Laurent Blanc au milieu de terrain et le troisième larron des Girondins Bixente Lizarazu en remplacement de David Ginola pour occuper un poste de milieu offensif gauche.

“Je me souviens que j’avais gagné 2-0”, rigole le Basque. J’étais encore en train d’apprendre, de découvrir. J’aurais aimé rejouer un match à Bordeaux plus tard, avec un enjeu : ce n’est pas la même pression. Aimé était en forme expérimentale pour constituer l’équipe en vue du sacre de la Coupe du monde 1998. Le véritable coup d’envoi a ensuite eu lieu à l’Euro 1996. »

La composition des Bleus : Lama – Thuram, White, Ngotty – Angloma, Desailly, Cantona, Di Meco – Martins, Dugarry, Ginola. Entrés en jeu : Ferri, Lizarazu, Loko, Zidane.

Les buts : Skhuravy (43e) et Smejskal (45e) pour la République tchèque, Zidane (85e et 87e) pour la France.

 
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