Audrey Leduc continue de paniquer les temps

Audrey Leduc continue de paniquer les temps
Audrey Leduc continue de paniquer les temps

Si tout se passe comme prévu, Audrey Leduc pourrait fouler la piste violette du Stade de France lors de huit des neuf premières journées de compétitions d’athlétisme des Jeux Olympiques de Paris en août prochain.


Publié hier à 21h08

«Je n’avais même pas regardé!» » a rigolé le sprinteur de Gatineau, joint au téléphone lundi, trois jours après avoir accompli (un autre) exploit au meeting Edwin Moses Legends, à Atlanta.

Leduc a poursuivi sa formidable ascension en établissant un deuxième record national et en atteignant un deuxième standard de qualification olympique en un peu plus d’un mois.

Après avoir excellé sur le 100 m en avril, l’athlète de 25 ans a fait tout ce qu’elle a pu sur le 200 m, parcourant la distance en 22,36 s. Elle a ainsi battu la marque 2017 de sa coéquipière du relais Crystal Emmanuel de 14 centièmes, un écart à ce niveau de compétition.

Surprendre ? ” Oui. Mon objectif était simplement d’arriver en 22. Finalement, quelque chose d’autre est apparu. Je voulais juste aller courir. Je n’avais pas d’objectif de temps en tant que tel. »

La soirée a toutefois débuté par un petit contretemps pour le Québécois, qui s’était aligné au 100 m 40 minutes plus tôt. Alors qu’elle s’apprêtait à s’installer dans le bloc, une entrevue avait lieu avec l’une des « légendes » invitées à la compétition nommée en l’honneur d’Edwin Moses, champion olympique du 400 m haies à Montréal en 1976 et à Los Angeles en 1984.

Leduc s’attendait à ce que l’échange diffusé par haut-parleurs se termine avant que les coureurs ne soient appelés sur la ligne de départ, ce qui n’a pas été le cas. Un peu « déstabilisée » par ce scénario insolite, elle n’a pas décollé à son goût.

La détentrice du record national de 10,96 secondes n’a pas réussi à réduire l’écart, franchissant la ligne d’arrivée à la quatrième place en 11,17 secondes, son troisième temps de son histoire.

« Ce n’était pas la meilleure course, mais ce n’était pas dramatique. Le but était d’appliquer ce qui s’était un peu moins bien passé au 100 mètres, de le changer, et d’exécuter ce que j’avais à faire au 200 mètres. C’était une continuité. »

« Nous allons y aller ! »

Seule participante au 100 m à doubler avec le 200 m, Leduc ne craignait pas vraiment un enchaînement pour lequel elle se disait amplement préparée. Deuxième à la sortie du virage, elle a entamé la ligne droite une demi-enjambée derrière sa voisine, Tamara Davis.

«J’ai concouru», a déclaré Leduc. J’ai vu l’autre fille qui était là, j’ai dit : OK, bon, allons-y ! »

Au coude à coude, Leduc s’est imposé à la dernière minute, coupant la ligne trois centièmes avant l’Américain de 21 ans, finaliste du 100 m et médaillé d’or au relais aux derniers Championnats du monde. Même le réalisateur – ou le caméraman – s’est laissé tromper en montrant un gros plan de Davis.

C’était dur ? “Étonnamment, non”, a assuré le Canadien. C’était bon. Ce n’était pas si dur physiquement. »

Son temps de 22,36 secondes l’a donc surprise – le critère d’entrée pour Paris est de 22,57 secondes – mais ce n’était pas la première chose qui l’intéressait sur le moment, alors qu’elle était pliée pour reprendre son souffle (le réalisateur s’est vite racheté). Elle voulait avant tout connaître la force du vent. Un mois plus tôt, en Louisiane, son temps de 22,77 s n’avait pas été homologué car la vitesse du vent dépassait la normale maximale de 2 m/s (+3 m/s).

C’est finalement l’intervieweuse au bord de la piste qui lui a confirmé la légalité de son temps en lui disant qu’elle venait d’atteindre un record canadien. En toute honnêteté, la gagnante a avoué que ce n’était pas dans ses plans avant de se lancer…

« Je ne pensais même pas à établir un record canadien au 100 mètres, encore moins au 200 mètres ! », a-t-elle ri lundi.

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PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES -

Audrey Leduc à l’entraînement

Il faut dire qu’avant cette course, on était à 87e rang des meilleures Canadiennes de l’histoire au 200 m… à une seconde et quart du temps qui lui permet aujourd’hui de prendre la première place.

Malgré cette progression fulgurante, Audrey Leduc prend les choses comme elles viennent. Une chose est sûre, elle apporte de solides arguments de vente à son nouvel agent, elle qui ne dispose pour l’instant d’aucun sponsor matériel.

« Il y a des discussions, mais on ne sait pas si cela arrivera forcément avant ou après les Jeux, ou jamais… ou peut-être un jour », a-t-elle évacué, comme si c’était le moindre de ses soucis.

Trois événements à Paris ?

Pour l’heure, elle espère toujours une invitation au Grand Prix de New York, où devraient s’aligner dimanche certains des meilleurs sprinteurs, dont la quintuple championne olympique Elaine Thompson-Herah. La Jamaïcaine de 31 ans aura envie de rebondir après sa dernière place à la classique de Préfontaine, le 25 mai.

Du 26 au 30 juin, la fierté du Rouge et Or de l’Université Laval pourra officialiser sa sélection au 100m et au 200m dans le cadre des Essais olympiques de Montréal. Sa place au 4 x 100 m, dont elle a contribué à la qualification le 5 mai aux Bahamas, est quasiment assurée. Avec les éliminatoires et les demi-finales, elle pourrait être appelée à courir huit jours sur neuf dans la Ville Lumière.

“Le but n’est pas d’en faire le plus possible, mais il y en a qui font du décathlon”, constate-t-elle. Nous sommes donc en mesure de faire trois tests. »

Sinon, Audrey Leduc n’a pas vraiment « célébré » son moment historique vendredi soir, pour reprendre les mots de l’intervieweuse auxquels elle ne savait pas trop quoi répondre…

“Qu’est-ce que tu veux, je ne bois pas d’alcool”, a-t-elle précisé à -. Je pourrais avoir une granité. ” Quelle saveur? ” Cerise. » Avec une touche de framboise bleue, cela donnerait du violet.

 
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