“Bonjour!” Un Greg Ireland radieux a répondu à notre appel en français jeudi, avant de revenir rapidement à son anglais natal. « J’ai étudié le français à l’école il y a longtemps et j’ai hâte de m’améliorer en apprenant des mots typiques de la région », glisse le nouvel entraîneur du HC Ajoie.
Le Canadien a été nommé le 1er novembre par le directeur sportif Julien Vauclair, qui fut son ancien joueur à Lugano. Arrivé à Porrentruy mardi, Greg Ireland (59 ans) a dirigé ce jeudi sa première séance d’entraînement. Entretien.
Comment expliquez-vous votre venue au HC Ajoie ?
Je connais Julien Vauclair depuis longtemps. Je me suis réveillé un matin et j’ai reçu un message de sa part me demandant si j’étais disponible pour discuter. Je ne savais même pas qu’il avait viré son entraîneur à ce moment-là. Cette conversation a eu lieu, sauf erreur, deux ou trois jours après le départ de mon prédécesseur. J’avais envie de revenir en Suisse et d’entraîner dans un environnement francophone une fois dans ma carrière. J’ai fini par accepter parce que ce défi me passionne.
Malgré ce contrat très court qui ne dure que jusqu’à la fin de la saison ?
C’est drôle que tu me dises ça parce que pour moi, la sécurité, ce n’est pas forcément passionnant. Nous avons discuté avec ma femme et elle m’a dit que ce contrat court pourrait être une bonne chose pour voir si j’aimais le lieu et le club. Je suis à un stade de ma carrière où je ne me soucie plus de la durée de mes contrats. J’ai refusé des offres dans le passé parce que je souhaite travailler avec des personnes partageant les mêmes idées et que je recherche des défis qui me conviennent.
Comme celui proposé par le HC Ajoie ?
C’est un gros défi et ça me passionne. J’aime l’adversité. Je sais que je pourrai utiliser mes expériences passées. A l’image du très bon travail réalisé par Julien Vauclair et son staff lors des derniers matchs.
Dans ce staff, vous retrouvez une autre vieille connaissance en la personne de Petteri Nummelin, qui fut votre joueur à Lugano en 2009-2010.
C’est inespéré de se revoir à Porrentruy 13 ans après (rires). C’est ça la beauté du hockey : rencontrer de bonnes personnes et avoir l’occasion de retravailler avec elles des années plus tard. Au cours des deux derniers jours, nous avons eu beaucoup de temps pour discuter et nous sommes sur la même longueur d’onde.
Vous avez la réputation d’un entraîneur dur, qui exige une implication totale de ses joueurs. Cela donne parfois lieu à des altercations, comme avec Damien Brunner à Lugano. Vous confirmez ?
(Il rit). Dans le passé, j’étais très émotif. Je suis certes exigeant, mais je n’aime pas les altercations. Je me soucie beaucoup de mes joueurs et je préfère que les choses soient résolues par la communication.
Les supporters d’Ajoie sont eux aussi émus. Est-ce la raison pour laquelle ils t’aimeront ?
J’espère! Ma femme dit que c’est à Lugano que j’ai eu la meilleure connexion avec les supporters. Les fans ont adoré ma passion et mon énergie. Je dois parfois apprendre à l’utiliser à bon escient, mais je suis comme ça parce que j’aime mon travail.
Quel style de jeu souhaiteriez-vous mettre en place dans les semaines à venir ?
Le plus important est de créer l’identité d’une équipe qui a une très forte éthique de travail, qui respecte le système et qui sait s’adapter. En résumé, le HC Ajoie doit devenir une équipe très difficile à affronter.
Avez-vous les joueurs nécessaires pour le faire ?
Toutes les équipes sont capables de mettre cela en œuvre à ce niveau. Il s’agit d’amener les joueurs à adhérer à cette vision. J’ai eu l’impression que c’était le cas ce jeudi lors du premier entraînement.