Après sa défaite en quart de finale de Roland-Garros face à Coco Gauff ce mardi, Ons Jabeur a critiqué le programme de la Porte d’Auteuil, notamment sur l’absence de match féminin en soirée.
Voir un match féminin en soirée à Roland-Garros devient de plus en plus rare. Depuis la rencontre entre Aryna Sabalenka et Sloane Stephens l’année dernière, les séances nocturnes concernaient exclusivement les matchs du tableau masculin. Depuis l’instauration des soirées en 2021 (où les matchs démarrent vers 20h30), seuls quatre matchs féminins sont programmés sur les 40 prévus. Pour cette édition 2024, aucune ne concernait le tableau féminin.
>> Suivez Roland-Garros en direct
Un programme qui exaspère Ons Jabeur. Eliminé en quart de finale Porte d’Auteuil par l’Américaine Coco Gauff (4-6, 6-2, 6-3), le Tunisien a été interrogé sur l’épineuse question des séances nocturnes. « Nous en sommes à la 10ème journée et je ne m’attends plus à voir de matchs féminins (en night session). Jouer un quart de finale à 11 heures, c’est ennuyeux aussi. Nous n’avons pas l’impression que nous méritons d’être là. Jouer l’après-midi, c’est mieux. Dans le stade, à l’étage, il y avait plein de VIP, j’espère, honnêtement comme je l’ai dit en anglais. “Voir le contrat négocié avec Prime, je ne comprends pas trop ce qui se passe”, a-t-elle confié en conférence de presse.
Qui a le dernier mot ?
Toutefois, jouer en soirée n’est pas la priorité pour certains joueurs. Si Gaël Monfils n’a jamais caché son amour des sessions nocturnes (il en a joué deux cette année), la numéro un mondiale Iga Swiatek a rappelé sa préférence pour jouer le jour pour garder un rythme de sommeil le plus normal possible. “J’aime jouer de jour donc ce planning me convient, avec cette rotation”, a rappelé la Polonaise ce mardi après sa tranquille qualification en demi-finale. “Ce n’est pas moi qui suis responsable de la programmation, il y a certainement beaucoup de facteurs à prendre en compte, beaucoup de demandes des deux côtés de la part des joueurs.”
Pourtant, sa performance au deuxième tour face à Naomi Osaka, au cours duquel elle a frôlé la sortie après un combat de près de trois heures, aurait pu avoir les honneurs de la séance du soir. Directrice du tournoi, Amélie Mauresmo avait fait part de sa déception de ne pas voir ce match entre quadruples vainqueurs du Grand Chelem prévu dans la soirée. “Je suis déçu qu’un spectacle comme Swiatek-Osaka n’ait pas eu lieu en nocturne, mais cela ne dépend pas uniquement de nous.”
Une organisation différente pour les autres Grands Chelems
Car outre le choix des acteurs et de l’organisation, le diffuseur Prime Video a son mot à dire. Retransmettre les matchs féminins, c’est s’exposer à un temps de jeu bien plus court que pour les hommes, qui jouent au meilleur des cinq sets. Ce qui n’excuse rien selon Ons Jabeur. « Jouer si tard après minuit… Nous avons vu Novak souffrir de son genou, tout cela à cause d’une mauvaise récupération. Pour tous les joueurs, hommes ou femmes, nous méritons mieux. On en a parlé en Australie, on en parle ici. Même pour vous, les journalistes, je ne pense pas que ce soit sain. Il faut trouver une solution pour que tout le monde soit content.
A titre de comparaison, l’Open d’Australie et l’US Open ont instauré une session nocturne à partir de 19 heures locales et proposent deux matches (un féminin, un masculin), ce qui n’empêche pas certains matchs de se terminer tard dans la nuit. Quant à Wimbledon, seul Grand Chelem qui résiste à l’instauration de séances nocturnes, un couvre-feu est instauré à 23 heures pour ne pas troubler la tranquillité du quartier.
