retour sur 7 merveilles avec la sélection « C’est Kevin, hein… »

retour sur 7 merveilles avec la sélection « C’est Kevin, hein… »
retour sur 7 merveilles avec la sélection « C’est Kevin, hein… »

Kevin De Bruyne, lors de son premier match avec la sélection, contre la Finlande (Moisander). ©BELGA/WAEM

Georges Leekens a été le premier entraîneur à convoquer Kevin De Bruyne et à le faire débuter le 11 août 2010 en Finlande.

« Je connaissais De Bruyne pour avoir travaillé avec lui à Gand. On a tout de suite vu qu’il pouvait devenir un grand et je n’ai pas hésité à le sélectionner. À l’entraînement, il avait été très sage en regardant et en écoutant des gars comme Vermaelen ou Kompany. Il était déjà plus introverti que bruyant. Malgré les doutes au sein de l’équipe, j’ai décidé de faire débuter Kevin sur le côté droit aux côtés de Witsel, Benteke et Hazard. Nous avions fait un très mauvais match, nous cherchions encore le bon équilibre dans l’équipe et il n’y avait pas assez de sécurité défensive. Nous avons finalement perdu 1-0 grâce à un but contre son camp de Kompany. Avec le recul, il était peut-être un peu trop tôt pour le jeter dans le grand bain. Ce n’est pas facile de faire ses débuts internationaux, surtout dans une équipe qui ne tourne pas. Il n’était pas encore prêt, comme beaucoup d’autres joueurs à cette époque, mais les matchs amicaux servent à s’essayer. S’il s’agissait d’un match de qualification, je n’aurais certainement pas débuté. J’ai remplacé Kevin à la mi-temps en même temps que Lombaerts et Van Damme. Il était heureux d’avoir eu sa chance mais aussi déçu d’avoir été remplacé si rapidement. Même s’il était assez introverti, il avait déjà cette agressivité et cette passion qui le poussait à vouloir tout jouer et tout gagner. Je lui ai dit qu’il avait fait un bon match par rapport au niveau affiché par l’équipe. Suite à la rencontre, Philippe Colin (NDLR : alors président de la Commission Technique à la Fédération) avait été très mécontent de la performance globale de l’équipe et j’étais d’accord avec lui. Concernant Kevin, on sentait à ce moment-là qu’il avait le talent pour être un très grand joueur, en terme de vision et de technique, mais il manquait encore d’efficacité. Il est devenu le meilleur milieu de terrain belge devant Scifo ou Van Moer et il est même le meilleur milieu de terrain du monde.

Benteke : “Nous avions une bonne connexion depuis nos jours à Genk”

Kevin De Bruyne est sur le point de délivrer sa première passe décisive pour la sélection. ©

Kevin De Bruyne inscrit son premier but et délivre sa première passe décisive en Serbie le 12 octobre 2012 (0-3). Servi par KDB pour ouvrir la marque, Christian Benteke se souvient d’une relation privilégiée avec l’ancien Genkois.

« Je vois l’objectif très clairement. Kevin m’envoie une croix que je prends avec la tête (NDLR : quelques minutes auparavant, De Bruyne avait adressé une première passe, presque décisive, à l’attaquant). Nous avions déjà une bonne connexion depuis notre passage à Genk, où nous étions coéquipiers (2011-12). Je dis aussi que mon transfert à Aston Villa, je le dois à Kevin, car il m’a donné de bons ballons pour que je puisse finir le travail. Il m’a mis en valeur. Nous avons fait nos débuts ensemble en équipe nationale (en 2010) et nous avons toujours eu de bonnes relations techniques. Je ne suis pas un attaquant compliqué, je sais ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. Et Kevin, comme Eden (Danger), est capable de s’adapter aux qualités du joueur qu’il a en face de lui. Nous n’avons pas eu besoin de beaucoup parler pour maintenir notre lien, car Kevin a cette compréhension du jeu qui rend tout plus facile. Quand il a débuté, il avait un côté un peu maladroit mais il avait déjà cette vision du jeu, cette intuition qui lui permettait de mettre son coéquipier de bonne humeur. Tout était déjà naturel chez lui.

Mirallas : “Son tournoi avait commencé un an plus tôt”

De Bruyne 2014
Contre les États-Unis, en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2014, Kevin De Bruyne a marqué et délivré une passe décisive (2-1). ©

En 2014, la Belgique participe à sa première Coupe du monde depuis 2002. Kevin Mirallas raconte le tournoi brésilien KDB.

Au Brésil, Kevin n’avait pas encore la pression comme les autres stars. On attendait plutôt Eden (Hazard) et Romelu (Lukaku). Il faut rappeler que Kevin est arrivé timidement en équipe nationale. Lorsqu’il rejoint le groupe, presque tous les Diables jouaient à l’étranger et personne ne regardait le championnat belge. On nous avait dit qu’il était la nouvelle pépite de Genk mais il n’a pas montré grand-chose à l’entraînement. On a vu une différence lorsqu’il a signé à Chelsea, notamment lors de son prêt au Werder (Brême). Il a commencé à jouer davantage avec nous mais je n’aurais pas dit à ce moment-là qu’il allait devenir l’un des meilleurs milieux de terrain de la planète. Il a fallu attendre son transfert à Manchester City. Lors de la Coupe du monde au Brésil, Kevin a beaucoup joué car il était libre chez les Diables depuis un an. Il a marqué un but important contre la Serbie lors des qualifications et a pris de l’ampleur dans le groupe. Durant le grand mois au Brésil, Kevin a été formidable. Il est timide mais très attachant. Ce n’est vraiment pas lui qui pose problème.

Lemmens : “Le joueur qui répond dans un grand match”

De Bruyne 2018
Kevin De Bruyne a adressé une frappe pure contre le Brésil, et les filets s’en souviennent. ©imago/Sven Simon

Erwin Lemmens, entraîneur des gardiens, revient sur le match historique des Diables et De Bruyne contre le Brésil en quart de finale de la Coupe du monde (2-1), en Russie.

»Marquer un but contre le Brésil en quart de finale d’une Coupe du Monde, c’est un peu la définition du grand joueur qui répond dans un grand match. La frappe de Kevin (pour faire 2-0) est parfait et cela a provoqué une sensation d’euphorie sur le banc. Il faut aussi rappeler que pour ce match, nous avons fait un changement tactique et Kevin l’a complètement accepté. Dans ce tournoi, Kevin est apparu plus ouvert. Il est très concentré sur ses performances, il peut avoir un côté grincheux quand ça ne va pas dans le bon sens, on le voit encore avec Manchester City, parfois (sourire). Il y a vraiment deux côtés chez Kevin : un gars calme en dehors du terrain et un grand compétiteur sur le terrain. Il a fallu assumer la pression de ce match contre le Brésil, et il l’a assumée. Après la réunion, tout le monde était à la fois euphorique et plat, nerveux.

Raman : « J’ai vu un vrai spectacle »

De Bruyne 2019
En Ecosse, KDB a offert une prestation : trois passes décisives et un but. ©

Le 9 septembre 2019, Kevin De Bruyne a tout fait, ou presque, contre l’Ecosse (0-4). Il donne trois passes décisives pour débuter et clôture l’affaire avec un but. Benito Raman, remplaçant, se souvient.

Je me souviens avoir regardé une vraie émission depuis le banc puisque je n’ai remplacé Thomas Meunier qu’à la dernière minute de jeu. Kevin avait été énorme. Tout allait bien pour lui. Ses trois passes décisives ont également été différentes : un centre, une passe sur contre et un corner. Et n’y a-t-il pas eu une des passes décisives qu’il a délivrées de l’extérieur ? Ça me semblait. Quel joueur ! Il m’a étonné par la facilité avec laquelle il fait les choses. Il ne semble jamais rassasié. Ensuite, il passe en mode match et réalise trois actions décisives (des rires). C’était ma première et dernière fois avec les Diables Rouges et j’en garde un bon souvenir car j’étais au premier rang pour le voir mettre des ballons incroyables sur les autres joueurs. J’ai eu la chance de jouer avec de grands joueurs à Schalke mais Kevin est l’un des meilleurs au monde et peut-être de l’histoire.

Boyata : « Il a la même apparence que s’il promenait son chien »

Kevin De Bruyne après son but contre le Danemark. (Photo de Vincent Van Doornick/Isosport)
Kevin De Bruyne après son but contre le Danemark. ©Isosport

Kevin De Bruyne arrive blessé à l’Euro, avec une fracture de l’orbite et du nez, un vilain souvenir de la finale de Ligue des Champions perdue contre Chelsea. Remplaçant contre le Danemark, et alors que la Belgique est menée, il entre en jeu à la mi-temps et va changer la face du match avec une passe décisive et un but pour permettre aux Diables de s’imposer (2-1).

« Avant le Danemark, la question était de savoir si Kevin allait être en forme. Nous l’avons protégé, il doutait, il a lentement commencé à se rétablir. Si on n’est pas mené, il n’entrera probablement pas, mais le coach s’est dit qu’il fallait absolument le lancer. Et là, dans un match d’une intensité comme j’en avais rarement vu, son entrée et celle d’Axel (Witsel) faire du bien. L’action de l’égalisation est purement Kevin et c’est pour cela qu’il est à ce niveau : regardez comment il analyse la situation avant de récupérer le ballon. Romelu accélère mais Kevin n’accélère pas pour rentrer dans la surface : avant de recevoir le ballon, il ralentit pour scanner vers la gauche et voir arriver Kevin et Thorgan. Sur son contrôle, tout le monde pense qu’il va frapper (rires). Le joueur devant qui tacle aussi. Et il le met pour Thorgan. C’est digne d’un maestro : un caviar De Bruyne. Et puis il y a son objectif : Vous souvenez-vous d’où vient cette grève ? Même moi aujourd’hui au pied droit, je n’arrive pas à l’enfiler aussi proprement. Incroyable. Sincèrement. Il ne laisse aucune chance à Schmeichel. Kevin, de la droite comme de la gauche, prend tellement bien le ballon que ça va trop vite pour le gardien battu au premier poteau alors qu’à ce moment-là, c’est pour lui. Dans ce match, il est impassible, rien ne transparaît sur son visage. Vous ne pouvez même pas deviner ce qu’il pense. Il y a des joueurs que l’on voit entrer sur le terrain en se motivant, en faisant 100 pas. D’autres crieront pour avoir un regain d’adrénaline. Lui, j’ai rien vu de particulier (des rires). Il a beau être décisif sur le moment, tu te dis que tu vas découvrir quelque chose mais pour lui, c’est normal. Il a la même apparence que s’il promenait son chien. Si j’avais marqué ce but, je l’aurais célébré pendant quinze minutes. Il est assis sur le trône : nous avions deux maîtres à jouer : lui et Eden. Il fallait juste les suivre en les mettant dans les meilleures conditions. »

Castagne : “Il est le ciment entre tous les éléments de l’équipe”

DOSSIER – Le Belge Kevin De Bruyne, à gauche, marque le troisième but de son équipe lors du match international de football amical entre l'Allemagne et la Belgique à Cologne, en Allemagne, le mardi 28 mars 2028. (AP Photo/Martin Meissner, File)
Kevin De Bruyne a inscrit le troisième but belge, en Allemagne. Il avait déjà délivré deux passes décisives. ©Droits d’auteur 2023 L’Associated Press. Tous droits réservés.

Timothy Castagne revient sur le deuxième match de De Bruyne, avec Domenico Tedesco, en Allemagne. Le résultat? Un but et deux passes décisives pour un succès 1-3.

« Le match amical en Allemagne était le premier depuis longtemps au cours duquel il jouait à nouveau à sa vraie position, entre les lignes. En équipe nationale, il avait moins joué ce rôle par le passé. Sur les deux passes décisives, c’est à chaque fois pareil. Il est à la pause et il délivre deux passes décisives sur les passes de Kevin. Il offre une puissance parfaite et une précision extrême. Ce rôle lui convient parfaitement. Et quand il Romelu (Lukaku) devant lui pour lancer ou des joueurs de qualité du côté qu’il peut isoler, c’est encore mieux. C’était important qu’il ait ce match dès la première rencontre sous Domenico Tedesco mais le groupe n’en avait pas besoin pour connaître ses qualités. On voit ce qu’il fait à l’entraînement, en match. C’est Kevin, hein ? Le système d’avant était différent et, personnellement, je le préfère vraiment en 10. Contre les Allemands, il a fait une touche pour tourner et une passe parfaite. Quand on a des matchs plus compliqués, on peut s’appuyer sur ça. On récupère, on lui donne le ballon et il sait tuer des équipes d’une seule passe. Cela nous sera très utile. Et là, je ne parle que de ses passes car il a aussi prouvé lors de ce match qu’il avait une bonne qualité de tir. Il peut faire un peu de tout. Il est le ciment entre tous les éléments de l’équipe.

 
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