meubles vendus, plongées, cagnotte Leetchi… le combat d’une athlète millavienne pour financer sa préparation

meubles vendus, plongées, cagnotte Leetchi… le combat d’une athlète millavienne pour financer sa préparation
meubles vendus, plongées, cagnotte Leetchi… le combat d’une athlète millavienne pour financer sa préparation

Championne de France de lancer du javelot 2023, Jona Aigouy a dû se tourner vers le financement participatif pour boucler le budget de son année de préparation. Car la course pour se qualifier au « classement » lui impose de participer à de nombreuses compétitions pour gagner des points.

Vous rêviez très tôt du haut niveau ?

J’ai commencé l’athlétisme à 6 ans à Millau, en sprint puis en lancer. Je détestais la défaite, j’avais déjà envie de m’entraîner dur pour être performant. A 14 ans, j’entre au Creps de Saint-Raphaël, je décroche l’argent au Festival olympique de la jeunesse européenne puis le bronze à l’Euro Espoir.

Avec Paris 2024 en ligne de mire…

On m’en parle depuis que je suis petite. La sélection a toujours été dans un coin de ma tête. En 2021, je me suis rapproché du niveau international mais j’ai subi une grave blessure au genou gauche en 2022 avec rupture du croisé. Je me suis battu pendant un an pour revenir et devenir champion de France du javelot.

Où en êtes-vous dans la course à la qualification ?

Je me suis exilé en Nouvelle-Calédonie pour trouver d’autres compétences et j’ai terminé la saison en Finlande. Je suis parti juste avant les épreuves… La voie royale, c’est les minimums, lancer 64 mètres, mais mon record actuel est de 58 m. Sinon, il y a le classement avec des points à glaner en compétitions. J’ai fait un mauvais début de saison et c’est très compromis pour moi.

Comment financer tout cela ?

Avant le système Rankink, le budget annuel moyen était de 25 000 €, avec le système de classement et plus de déplacements, il faut compter sur près de 40 000 € et il faut être au top toute la saison. Je suis aidé par des sponsors aveyronnais (Ville de Millau, le Viaduc, restaurant Léonie, Boissières) et nationaux (Accor Hôtel, Invivo, etc.). J’ai complété par des petits boulots mais après ma blessure, il est devenu plus difficile de travailler en complément de la formation. J’ai dû vendre des meubles et des vêtements pour joindre les deux bouts pour ma saison. Mon aide étudiante et mes économies y seraient même allées si je n’avais pas suivi les conseils d’amis et mis en ligne une cagnotte Leetchi. Alors que je faisais la vaisselle et le ménage dans une colonie de vacances, le financement participatif a explosé (plus de 30 000 €) qui m’a permis de financer cette année de quête olympique et de me concentrer sur l’entraînement. C’est fou ! La meilleure façon de remercier tout ce monde serait de se qualifier pour Paris et d’essayer d’y faire un résultat. J’ai pris des risques qui ne s’avèrent pas payants pour le moment mais je me projette déjà pour 2028.

Etes-vous aidé par l’ANS ?

Non, ils ne subventionnent que les athlètes médaillés ou médaillés. Il y a des inégalités car les athlètes déjà titularisés ont des sponsors. Je nuance quand même mon propos car depuis l’âge de 14 ans, je travaille dans des structures nationales qui sont subventionnées.

Quelle place pour les études ?

Depuis mes 17 ans, je fais tout à distance. J’ai passé mon baccalauréat scientifique au Cned puis ma licence Staps grâce à un aménagement au Creps. Je poursuis des études de psychologie à distance à Paris 8. Cela me permet de les combiner avec 15 à 25 heures de formation par semaine.

 
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