En une fraction de seconde, tout a changé. En écrasant l’arrière de sa Hyundai i20 dans le fossé samedi lors de la 8ème spéciale, Thierry Neuville a non seulement réduit à néant tous les efforts déployés depuis le début de ce Rallye de Sardaigne, laissant échapper 13 points quasi acquis, mais il a aussi complètement modifié la stratégie de course de ses adversaires lors de cette épreuve, et même pour le reste de la saison.
mouetteUn moment de déconcentration
Confortable troisième au moment de sa sortie, le Saint-Vithois avait réussi à se remettre en ordre utile après une première journée passée à balayer la piste avec de belles perspectives de points de position en route en vue de ce dimanche. Mais avait-il vraiment besoin pour autant de rouler au même rythme que Sébastien Ogier (Toyota) et son équipier Ott Tänak (Hyundai) disputant la victoire finale à un rythme effréné ? “Je n’avais pas l’impression de trop attaquer, j’étais très à l’aise dans la voiture, explique notre compatriote. Il n’a fallu qu’un moment de déconcentration, un freinage tardif dans un virage qui se ferme lentement. J’ai vu venir la sortie et j’ai vite compris qu’on ne pourrait pas sortir rapidement.
Ce moment d’inattention de la part de notre compatriote a permis à ses adversaires de négocier un cessez-le-feu et de geler leurs positions pour assurer l’attribution de samedi, Ott Tänak, moins à l’aise dans son Huyndai dans l’après-midi, ayant été appelé à plus de prudence par sa direction, dans le intérêt général de la marque.
Tänak (Hyundai) surprend Ogier (Toyota) à la dernière minute, Neuville s’impose lors du Super Sunday et de la Power Stage
Alors que les compteurs étaient remis à zéro dimanche matin, Thierry Neuville n’avait qu’une idée en tête : empocher le plus de points possible lors de ce « Super Dimanche ». Après deux premiers scratchs, notre compatriote a vu Ott Tänak se jeter sur lui avant la traditionnelle Power Stage de Sassari (7km) plongeant dans la Méditerranée. Et le bouquet final de ce week-end sarde allait encore une fois se résumer en fractions de seconde.
Deux dixièmes, c’est tout ce qui séparait Neuvillle et Tänak avant la finale de cette manche sarde qui pourrait donc offrir à son vainqueur un total de… 12 points. Profitant, pour une fois, d’un meilleur ordre de départ sur un parcours qui se dégradait fortement, notre compatriote devançait son équipier de 2,4 secondes pour rattraper en partie sa bourde de la veille. “Je ne suis pas fier de moi, mais hormis ce moment d’inattention coupable, nous avons passé un excellent vendredi et un dimanche parfait. Je suis heureux que ce rallye se soit si bien terminé pour toute l’équipe.
La sortie de Neuville a changé la donne
Car lors de son combat dominical, sans le savoir, Ott Tänak a profité à la dernière minute d’une crevaison lente sur la Toyota de Sébastien Ogier pour arracher la victoire finale pour seulement deux dixièmes de seconde ! Le plus petit écart pour une victoire finale depuis la victoire d’1 dixième de l’octuple champion du monde français en 2011 en Jordanie sur Jari-Matti Latvalla, son actuel directeur sportif.
L’espace d’une fraction de seconde, ce Rallye de Sardaigne a encore changé !
