La politique belge s’est transformée ces dernières semaines en série “Les Feux de l’Amour”. La manière dont se structurent les relations entre les partis qui auront les clés en main pour l’après-9 juin a pris des airs de feuilleton interminable avec ses rebondissements qui se succèdent lentement les uns après les autres.
Depuis des mois, on assiste à un feuilleton passionné et dramatique où tantôt les protagonistes annoncent qu’ils ne se parleront plus, tantôt ils s’insultent avec des yeux doux. Ces échanges passionnés deviennent intéressants pour occuper un après-midi oisif, mais comme ils semblent prédestinés à ne jamais finir, la population finit par les contempler avec lassitude.
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Dans le dernier épisode, Bart De Wever a fait une annonce spectaculaire. Le patron de la N-VA a affirmé jeudi soir sur la VRT que les nationalistes flamands n’entendent pas arriver au pouvoir avec le Vlaams Belang, que ce soit au niveau fédéral ou régional. “Je suis en désaccord avec ce parti sur à peu près tout. Et je n’aime pas le style de cette fête.s’est-il enthousiasmé, précisant ainsi pour la première fois depuis le début de la campagne électorale qu’une alliance avec le VB n’était pas dans ses cartes.
Or, dans les épisodes précédents, d’autres protagonistes de la N-VA avaient laissé entendre le contraire. L’actuel ministre-président flamand Jan Jambon a déjà suggéré que la Nouvelle Alliance flamande pourrait gouverner avec le parti qui place l’intérêt flamand en tête de ses priorités. Arithmétiquement, les deux pourraient effectivement avoir la majorité dans la région. Sur la base de ces projections, certains parmi les nationalistes estiment que l’extrême droite devrait être autorisée à participer au pouvoir au nom de la représentativité démocratique.
Si Bart De Wever n’a jamais caché son mépris pour le Vlaams Belang, il a néanmoins déjà laissé entendre qu’il pourrait s’allier aux forces de Tom Van Grieken si une place au gouvernement fédéral lui était refusée. Ces différentes positions exprimées par les membres de l’état-major de la N-VA au fil des mois nous ont ainsi amenés à croire, cliffhanger après cliffhanger, qu’une hésitation existait. Mais il s’agit plus d’une question de stratégie politique que d’un véritable doute.
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Côté wallon, « Les Feux de l’Amour » met en scène le PS et le PTB qui présentent tellement de similitudes qu’ils semblent faits pour travailler main dans la main. Comme leurs ennemis flamands, les partis de gauche s’accusent mutuellement de ne pas être à la hauteur. Parfois, c’est le PS qui accuse le PTB de bluffer sur sa volonté d’intégrer un exécutif, parfois, c’est Raoul Hedebouw qui insinue que Paul Magnette n’ose pas travailler avec lui. Dans cet arc narratif, les deux forces de gauche s’embrassent un jour, puis s’insultent le lendemain. Et parfois, une porte s’ouvre et Ecolo passe la tête pour dire que lui aussi veut taxer les grandes fortunes.
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Voyant cette suite de « Je t’aime, moi non plus » dont il est exclu, le MR fera équipe avec le centre-droit et la droite flamande. Si le CD&V et l’Open VLD ont rejoint la troupe, Les Engagés préfèrent jouer les séducteurs intouchables.
Enfin, parmi les nombreuses trajectoires narratives de la série, n’oublions pas cette intrigue romantique entre les meilleurs ennemis que sont le PS et la N-VA. Les deux grandes forces du pays semblent entretenir une liaison secrète qui, au fil des épisodes, prend tantôt la forme d’une relation étroite et tantôt du rejet le plus profond.
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Que les fans du feuilleton politique belge se rassurent, de nombreux épisodes sont en production et devraient être diffusés dans les mois qui suivront le jour du scrutin.
