Tour de Lombardie – Le changement de parcours et l’absence de Civiglio changent-ils quelque chose pour Pogacar ?

C’était le rituel lors des arrivées du Tour de Lombardie à Côme, au bord du lac azur dont la beauté n’avait d’égale que celle du ciel orange d’automne. Avant de plonger dans la cité lombarde, les coureurs se sont cognés la tête contre un véritable mur, le Civiglio (4 km à 10,1%). Les plus à l’aise se sont isolés devant, comme Thibaut Pinot face à Vincenzo Nibali en 2018. Derrière, les autres ont été mis à rude épreuve par des pentes sévères. Cette année, ce ne sera pas le cas, la faute à un glissement de terrain survenu en mai dernier rendant la route impraticable. Et ça change tout, ou presque.

Evidemment, si Civiglio était toujours au programme, la stratégie adoptée par Tadej Pogacar (UAE Emirates) ne ferait aucun doute, mais sans cette rampe de lancement, à quel scénario pourrions-nous assister ? Exit le Civiglio, les organisateurs ont quand même concocté un profil costaud avec pas moins de 4 800 m de dénivelé positif. Pas du goût de Romain Bardet (DSM-firmenich PostNL), qui l’évoquait avant le départ du Gran Piemonte. “Je pense que le voyage est moins intéressant que par le passé”dit-il en faisant la moue.

Thibaut Pinot a profité de Civiglio pour construire sa victoire en 2018

Crédit : Getty Images

Ce Tour de Lombardie est peut-être plus dur dans sa première partie que dans sa deuxième partie

Utilisé pour la première fois en 2004, le Civiglio servait en dessert après un plat principal copieux : le Mur de Sormano. Désormais évitée en raison de sa descente jugée trop dangereuse, d’autant que Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) s’est fait une grosse frayeur en tombant dans le ravin en 2020, la course se transforme. Contrairement à l’itinéraire immuable de son cousin italien Milan-San Remo, l’itinéraire d’Il Lombardia change en réalité d’une année sur l’autre, alternant entre Bergame et Côme comme villes d’arrivée, pour faire varier les plaisirs.

« Ce Tour de Lombardie est peut-être plus dur dans sa première partie que dans sa deuxième partie »analyse notre consultant Nicolas Fritsch. Pourrait-on alors assister à des tentatives de la part d’audacieux qui voudraient animer la course dès le début ? Possible, mais difficile de croire que cela puisse changer quoi que ce soit, car les Emirats Arabes Unis ont sorti une grande armada et devraient pouvoir contrôler la course assez facilement. Un schéma que l’on a souvent constaté sur les grandes étapes de montagne du Tour de France.

Le profil du Tour de Lombardie 2024 – ilombardia.it

Crédit : Eurosport

La Colma di Sormano comme juge de paix

Cette année, la longue montée de la Colma di Sormano (13,1 km à 6,5%) devrait jouer le rôle de juge de paix et faire la différence après plus de 200 km parcourus dans l’arrière-pays escarpé lombard depuis Bergame. « Nous sommes sur une montée qui correspond à des qualités de grimpeur. 13 km, c’est très long et la montée est divisée en deux parties, poursuit notre consultant. Difficile de faire la différence dans la première partie de la montée qui est à 7%, mais il y a cette dernière partie à 9% sur 1,5 km. Les Émiratis vont pouvoir évincer le peloton et fatiguer tout le monde, avant que Pogacar ne profite de cette partie plus difficile pour s’isoler et prendre un peu d’avance.

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« J’espère ne pas assister à une démission collective face à Pogacar »

Derrière, il y aura 42 km à parcourir pour atteindre la ligne d’arrivée à Côme. Ne restera plus que la courte et abordable montée de San Fermo della Battaglia (2,8 km à 6,7 %), dont le sommet n’est qu’à 6 km de l’arrivée pour faire la différence. Il pourrait permettre de départager un petit groupe et dans le pire des cas, il restera la descente, puis la ligne droite d’arrivée pour mettre en jeu les watts qui resteront dans les jambes des meilleurs après plus de six heures d’effort. .

Evenepoel dans le jeu, Mas désavantagé…

Après ce changement de parcours forcé, il était envisagé que Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) s’aligne pour tenter d’ajouter la Classique aux Feuilles Mortes à son palmarès, ce ne sera pas le cas. En revanche, ce changement rééquilibre le rapport de force par rapport à la forme étincelante de l’épouvantail slovène.

« Des coureurs comme Remco Evenepoel ou Matteo Jorgenson (Visma-Lease a Bike) sont remis dans le jeu par ce changement de parcours. « Le profil de la finale favorise le Belge et bonne chance pour lâcher Matteo Jorgenson qui est en forme en fin de saison »note Nicolas Fritsch. De son côté, un coureur comme Enric Mas (Movistar) sera “inconvénient” par cette suppression de Civiglio. Il a d’ailleurs été le seul à avoir réussi à conserver le volant de Pogacar en 2022, avant de s’incliner dans un duel serré au sprint.

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Enric Mas avait tenu bon à Tadej Pogacar à Civiglio, en 2022

Crédit : Getty Images

En tout cas, toutes les analyses sont souvent jetées à la poubelle par Tadej Pogacar. « Peu importe qu’il y ait un changement ou pas, le grand favori reste Tadej Pogacar. Il peut gagner un sprint en petits groupes, attaquer dans la dernière bosse (San Fermo della Battaglia, 2,5 km à 6,9%) “C’est lui qui se complique la tâche en voulant attaquer de loin, en vérité.”prédit Nicolas Fritsch.

 
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