Voici les raisons qui expliquent l’explosion du nombre de patients de longue durée en Belgique et le profil des personnes concernées

Voici les raisons qui expliquent l’explosion du nombre de patients de longue durée en Belgique et le profil des personnes concernées
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C’est la toute première fois que l’INAMI et l’Agence Intermutualiste (AIM) croisent leurs données de santé avec des relatives au recours aux soins pour en savoir plus sur les facteurs de risque susceptibles de prolonger l’incapacité de travail. Il faut dire que la Belgique détient le record européen en la matière (avec 7,2% de travailleurs handicapés).

Entre 2008 et 2022, le nombre de personnes handicapées (c’est-à-dire les personnes exclues du marché du travail pendant plus d’un an pour des raisons de santé) a doublé, dépassant ainsi le cap symbolique des 500 000 en 2022, un chiffre supérieur au nombre total de chômeurs en 2022. Belgique.

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Cette situation ne changera pas fondamentalement dans les années à venir.»

« Nous avons près de 400 000 dossiers ouverts pour incapacité primaire de travail (NDLR, ne pas pouvoir travailler pour cause de maladie ou d’ pendant une période inférieure à un an) et on peut compter sur 220 médecins-conseils pour gérer cette masse, le système échoue partoutalerte Xavier Brenez, PDG des Mutualités Libres. Nous pouvons compter sur des équipes multidisciplinaires mais nous manquons de personnel tout comme nous souffrons de pénuries dans les fonctions médicales et paramédicales. Et nous savons que la situation ne changera pas fondamentalement dans les années à venir. ». C’est pourquoi il est essentiel que tous les acteurs puissent identifier le plus tôt possible les personnes à risque pour mieux les accompagner dans le processus de prise en charge.

Incapacité de travail en Belgique ©IPM Graphics

Le risque augmente avec l’âge

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À y regarder de plus près, une part importante des personnes « handicapées » se retrouvent dans deux grandes familles de maladies : les troubles mentaux et du comportement. Selon les statistiques de l’INAMI, 36,9 % de ces personnes en incapacité de travail depuis plus d’un an sont touchées par des troubles psychosociaux, et les deux tiers de ce groupe souffrent de dépression ou de burn-out. Entre 2016 et 2022, le nombre de personnes en invalidité en raison de l’une de ces deux pathologies a même augmenté de près de 50 %. Face à ce constat alarmant, l’AIM et l’INAMI ont mutualisé leurs efforts et consolidé leurs données.

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Une collaboration qui a permis de réaliser une étude sur le profil des individus frappés d’incapacité de travail de plus de six mois en raison de troubles psychosociaux, ainsi que sur les facteurs influençant leur transition vers le handicap, soit plus d’un an d’incapacité de travail, tout en se concentrer sur les trois troubles psychosociaux les plus fréquemment rencontrés ; à savoir les troubles de l’humeur (principalement la dépression), le burn-out et les troubles anxieux. Et les résultats sont pour le moins évocateurs et stimulants.

En effet, on constate que 55% des personnes en incapacité de plus de 6 mois pour cause de burn-out prolongent leur incapacité au-delà de 1 an (un chiffre qui monte à 60,5% pour les troubles anxieux et 67,1% pour la dépression). Parmi les facteurs de risque, on peut citer notamment l’âge, la précarité sociale, le sexe et le fait d’être indépendant. Chez les femmes, ce chiffre s’élève à 58% et 70% chez les 55-65 ans contre 31% chez les 18-24 ans, 67% chez les indépendants et enfin 68% pour les personnes en situation précaire. Plus généralement, 62 % des personnes en incapacité de travail pour cause de troubles mentaux perdurent de 6 mois à 1 an (dont 65 % chez les femmes et 75 % chez les 55-65 ans).

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« Cette situation souligne l’urgence d’une politique de santé mentale efficace compte tenu de l’immense travail qui nous attend, poursuit le patron des Mutualités Libres. Malgré des avancées notables, les listes d’attente pour des soins psychologiques restent longues et les troubles mentaux restent largement mal compris. De plus, il y a beaucoup de travail à faire au niveau des employeurs et des différents services en matière de prévention et de bien-être au travail, ce sont des notions essentielles pour favoriser le retour au travail. ».

 
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