Semaine de l’égalité des genres | Le tennis progresse, mais il peut faire mieux, selon Valérie Tétreault

Semaine de l’égalité des genres | Le tennis progresse, mais il peut faire mieux, selon Valérie Tétreault
Semaine de l’égalité des genres | Le tennis progresse, mais il peut faire mieux, selon Valérie Tétreault

Lorsque Valérie Tétreault est devenue la première femme à diriger l’Omnium Banque Nationale, il y a deux ans, le caractère historique de cette nomination a été largement souligné. Mais ce n’est que quelques semaines plus tard, lorsqu’elle participe à sa première rencontre internationale dans son nouveau rôle, qu’elle réalise pleinement qu’elle rejoint un monde d’hommes.


Publié à 1h45

Mis à jour à 5h00

« C’est moi qui clashe dans le groupe », a-t-elle vite remarqué.

Ce n’est pas une exagération. Sur neuf tournois de la série ATP Masters 1000, un seul, celui de Montréal, est dirigé par une femme. Le conseil d’administration de l’instance dirigeante mondiale du tennis professionnel masculin est entièrement composé d’hommes. Et six des huit membres de son comité de direction sont des hommes.

En effet, lors de cette rencontre, la majorité des femmes rencontrées par Valérie Tétreault distribuaient des accréditations ou offraient des cadeaux aux participantes.

« À la maison, on parle d’inclusion et de diversité, mais autour de la table [de l’ATP]ce sont tous des hommes blancs de 50 ans et plus », souligne-t-elle.

C’est définitivement un peu plus intimidant d’être la nouvelle fille de ce groupe. Cela m’a montré combien de travail il reste encore à faire.

Valérie Tétreault

En cette Semaine de l’égalité des genres au Canada, l’ancienne joueuse devenue manager parle sans complaisance du chemin qui reste à parcourir, au sein de son sport, pour que les femmes soient traitées de manière égale à celui des hommes, d’une part, mais aussi pour qu’elles ont la place qui leur revient dans les structures décisionnelles.

Pour les sportifs, le tennis a longtemps été « un modèle », souligne-t-elle. Les efforts de Billie Jean King au début des années 1970 ont notamment permis au vainqueur de l’US Open de remporter le même montant. Les quatre tournois du Grand Chelem observent aujourd’hui cette égalité.

La partie n’est pas encore gagnée, puisque plusieurs autres événements majeurs, à commencer par l’Omnium Banque Nationale, récompensent davantage les hommes. Il faudra attendre 2027 pour que des montants égaux soient attribués lors du plus grand tournoi au Canada.

Initiatives

Aussi importantes soient-elles, les bourses accordées aux joueurs professionnels ne doivent pas occulter d’autres enjeux, tant au niveau national que mondial.

Localement, Valérie Tétreault salue les initiatives prises au cours des dernières années par Tennis Canada, organisme dont elle est vice-présidente, communications et tournois professionnels.

La fédération s’est particulièrement attaquée à la question de la participation des jeunes filles ainsi qu’à la rétention des athlètes pendant l’adolescence, âge critique auquel beaucoup d’entre elles abandonnent la pratique compétitive. « Comment pouvons-nous créer des programmes qui leur donnent envie de rester plus longtemps dans le sport ? », illustre le dirigeant.

Elle évoque également la création d’un poste de directrice de la promotion des femmes et des filles, en 2022. L’organisme a également exprimé sa volonté de former davantage d’entraîneures féminines et de viser la parité non seulement parmi ses employés. , mais aussi au sommet de sa structure.

Ce dernier objectif a été atteint. À eux deux, le conseil d’administration de Tennis Canada (5 femmes sur 12 membres) et son comité exécutif (5 sur 8) misent sur une représentation égale des deux sexes. Valérie Tétreault se réjouit, mais ne cache pas que cette stratégie continue de soulever son lot d’interrogations chez les femmes concernées.

Elle l’a vécu elle-même lorsqu’elle a obtenu son poste : « Est-ce parce que je suis une femme ou parce que je suis la meilleure candidate possible ? se demanda-t-elle. Aujourd’hui encore, nous sommes confrontés à cette réalité. Mais je pense que nous comprenons aussi que l’objectif est que les générations futures ne se posent plus ces questions. »

Consolidation

À l’échelle mondiale, la quête d’équité, estime-t-elle, passera par la consolidation. Les « conversations » sont nombreuses pour réunir les instances de gouvernance, actuellement au nombre de sept : l’ATP, la WTA, l’ITF ainsi que les quatre tournois du Grand Chelem. Une fusion, totale ou partielle, permettrait « d’avoir un produit constant qui pourrait, nous l’espérons, nous aider à faire grandir le sport en termes de popularité », affirme Valérie Tétreault.

Par exemple, si l’ATP et la WTA vendaient leurs droits de télévision ensemble plutôt que séparément, les revenus de diffusion ne seraient plus déséquilibrés comme ils le sont aujourd’hui. La portion masculine de l’Omnium Banque Nationale rapporte 10 fois plus que la portion féminine en droits télévisuels internationaux, selon le directeur de l’événement.

Même si ces « conversations » ont lieu, a-t-elle le sentiment que l’appétit de changement est réel et sincère ?

” Oui ! Le tennis a toujours été un modèle, un leader dans ce domaine, et on voit d’autres sports faire certaines avancées, donc il faut aussi continuer», rétorque Valérie Tétreault.

« Je pense que tout le monde voit qu’en fin de compte, tout le tennis gagnera. »

 
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