Et si Emiliano Sala avait pu sauver Cardiff ? Le club de football anglais réclame plus de 120 millions d’euros au FC Nantes. Elle s’appuie sur une analyse : le joueur argentin décédé en 2019 aurait pu aider les Gallois à se maintenir dans l’équivalent de la Ligue 1, au Royaume-Uni.
Plus de 120 millions d’euros : c’est la somme réclamée par le club de football anglais de Cardiff City, au FC Nantes. Un montant qui correspondrait au préjudice lié au décès du joueur Emiliano Sala. L’Argentin est décédé dans un accident d’avion lors d’un vol entre Cardiff (Royaume-Uni) et Nantes (Loire-Atlantique), pour saluer une dernière fois ses coéquipiers avant son transfert.
L’analyse a été déposée lundi 22 avril au tribunal de commerce de Nantes. Le FC Nantes a jusqu’au 23 septembre pour répondre aux conclusions de Cardiff (Royaume-Uni), selon l’avocat du club britannique. “Nous prendrons le temps d’étudier ces nouveaux documents volumineux et ces chiffres.», ont réagi auprès de l’AFP les avocats du FC Nantes, Mes Jérôme Marsaudon et Louis-Marie Absil, évoquant «hypothèses presque fantasmagoriques“et un raisonnement”très tiré par les cheveux« .
Nous faisons le point sur ce dossier.
Premier acte : les Gallois saisissent le tribunal de commerce de Nantes (Loire-Atlantique), pour demander réparation. Cardiff City réclame plusieurs dommages et intérêts, notamment une perte de revenus, liés au décès d’Emiliano Sala. Une précédente estimation évaluait ces pertes à 100 millions d’euros, notamment au niveau financier et réputationnel. Les conséquences du passage de Cardiff de la Division 1 (NDLR : la Premier League, équivalente de notre Ligue 1) à la Division 2.
L’estimation actuelle a été fournie par Analytics FC, comme le rappellent nos confrères de l’Equipe. Elle viserait à établir les probabilités pour le club de football de Cardiff de rester en Premier League anglaise. Selon la société britannique Analytics FC, les conclusions de cette analyse sont les suivantes : si Emiliano Sala avait pu jouer 60 % des matches, Cardiff aurait eu 54,2 % de chances de se maintenir en Premier League.
Autre argument avancé : le FC Nantes doit être vu comme le sponsor du vol sur lequel voyageait Emiliano Sala. Même si le transfert était effectif au moment de l’accident, comme l’a décidé le Tribunal arbitral du sport (NDLR : en Suisse), «c’est bien l’organisation de ce vol qui a causé les dégâts», a indiqué Me Céline Jones, avocate de Cardiff.
Des affirmations que le FC Nantes rejette sans exception. Pour le club de «Canaris», les demandes de Cardiff n’ont aucune raison d’être formulées. Selon eux, le club nantais ne peut être tenu responsable d’un quelconque dommage car «La Fifa, puis le Tribunal Arbitral du Sport (NDLR : TAS, en Suisse) ont déjà jugé que le transfert avait été effectué au moment du vol et donc qu’Emiliano Sala était bien un joueur de Cardiff au moment de son décès« . Nous avons tenté de contacter le club pour en savoir plus, mais sans succès.
Outre-Manche, cette demande est largement suivie. La BBC, télévision publique anglaise, rappelle la déclaration du club anglais devant le tribunal, en juin 2023.Si Sala avait pu jouer, il aurait forcément marqué des buts entre janvier et juin 2019 et Cardiff serait resté en Premier League. Il serait irréaliste de penser qu’il n’aurait marqué aucun but», a déclaré l’avocate du club, Me Céline Jones, lors d’une audience (lien en anglais).
Le Daily Mail, un autre média britannique, rapporte la relégation en 2019 de cette équipe de Cardiff. Il était alors dirigé par l’entraîneur Neil Warnock. Les Anglais avaient alors fini «troisième de Premier League, à deux points du maintien», mentionne le journal dans sa version en ligne. “Bien qu’il ne soit pas clair si les buts de Sala auraient permis à Cardiff de rester à la hauteur, il a inscrit en moyenne un but tous les trois matchs pour Nantes en championnat de France et on s’attendait à ce qu’il réalise de bonnes performances en Premier League.», complète ce média.
Emiliano Sala est décédé le 21 janvier 2019. L’avion transportant le joueur argentin s’est écrasé dans la Manche. Un rapport des autorités britanniques indiquait : «une manœuvre effectuée à une vitesse trop élevée avant que l’avion ne s’écrase en mer à une vitesse de 270 miles par heure (435 km/h)“, indiquions-nous alors dans notre article. L’organisateur du vol avait été condamné à de la prison pour plusieurs faits de négligence.
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