Deux incendies se sont déclarés à quelques heures d’intervalle dans la nuit du 20 avril dans un immeuble inoccupé de la commune d’Ossun. Une enquête de gendarmerie a été ouverte. » s’interroge le maire du village.
Les incendies se succèdent dans les Hautes-Pyrénées, mais ne se ressemblent pas. Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire d’Ossun a été réveillé par un appel téléphonique des pompiers.
Un incendie se déclare vers 1 heure du matin dans une grange en face d’un grand bâtiment inoccupé situé à proximité de l’église. Le boulanger du village, déjà occupé dans son laboratoire non loin de là, a tiré la sonnette d’alarme. « L’intervention des pompiers a duré près de 2 heures. Une fois qu’ils ont fini, je me suis recouché», raconte Francis Bordenave, maire d’Ossun.
Une heure après le départ du dernier camion de pompiers, le boulanger appelle les secours pour signaler un nouvel incendie. Cette fois, les flammes ne provenaient pas de la grange précédemment touchée, qui se trouve dans la même cour que le bâtiment, mais du premier étage du bâtiment lui-même.
Étrange coïncidence
« La deuxième fois, j’ai été alerté par les gendarmes, poursuit l’édile. «Quand ils m’ont annoncé qu’il y avait eu un incendie, je leur ai répondu que j’avais déjà été prévenu. Rapidement, j’ai compris qu’on me parlait d’un autre événement au même endroit. Cela m’a beaucoup surpris.
Car la coïncidence est surprenante. Deux incendies se déclarant à la même adresse, mais dans deux bâtiments distants de plusieurs dizaines de mètres, sont une chose inhabituelle. « D’autant que la cour est inaccessible au public puisque les différents portails étaient verrouillés des deux côtés, et que le deuxième incendie s’est déclaré au premier étage de l’immeuble inoccupé depuis des années. Il n’y a ni eau ni électricité. »
Et le maire connaît bien les lieux puisque la mairie est en train de l’acquérir pour y construire des logements sociaux.
Une vieille histoire
« Cette maison a été léguée par l’ancien juge d’instruction de Tarbes, M. Paul Laventure qui n’avait ni enfants ni famille, à l’association diocésaine de Tarbes et Lourdes à son décès en 2015 », précise Francis Bordenave. Dès cette époque, la municipalité s’est positionnée pour acquérir les locaux afin de réaliser un projet de rénovation du centre-ville et de création de logements sociaux.
Si la succession du juge Laventure a mis du temps, la vente du bien à la mairie d’Ossun par l’association diocésaine est sur le point d’être actée après plusieurs années d’attente. “J’ai visité les lieux avec un responsable de la commission diocésaine au plus tard le 15 mars. Et tout était fermé à clé.” Selon le maire, ce projet connu de tous, porté pendant la campagne électorale par les différentes listes de candidats à la mairie, n’a jamais suscité de polémique au sein du village. « On se pose beaucoup de questions suite à ces deux incendies car il n’y a jamais eu de squatters dans ces lieux. Alors, qui et pourquoi veut mettre le feu à ce bâtiment ?
Incendie criminel?
Le maire d’Ossun n’est pas le seul à s’interroger. Face à ces faits inquiétants, une enquête a été ouverte et confiée à la Brigade de Recherches de Tarbes, appuyée par les gendarmes de la communauté de brigades Tarbes-Ossun. « A ce stade des investigations, toutes les hypothèses sont envisagées », déclare la compagnie de gendarmerie de Tarbes. Afin de protéger les lieux de toute intrusion, et de préserver le bon déroulement de l’enquête, la gendarmerie a bouclé l’accès au bâtiment avec un ruban.
Si l’incendie a détruit une bonne partie du plancher du 1er étage du bâtiment principal, les combles et la toiture, le maire d’Ossun, qui n’a jamais reçu de menace, tient à déclarer que les travaux de rénovation en question ne sont néanmoins pas reportés. . « Nous mènerons jusqu’au bout ce beau projet dans notre centre-ville. »
