Ici, les donateurs apportent leurs objets, afin qu’ils puissent être revendus à bas prix et trouver une seconde vie. Meubles, vaisselle, bibelots, vêtements sont généralement vendus 10 % de leur valeur d’origine. Les bénévoles sont les piliers de la structure, deux salariés, bientôt trois complèteront l’équipe.
Un concept par magasin
A quelques rues de là, Broc et Destock compte aussi sur les dons, mais pour cela, vide et trie les maisons qui lui sont confiées. Son statut juridique est celui d’une société créée il y a deux ans par Laurent Dufour, reprise en mars dernier par sa fille, Aurélie. Dans ce cabanon du chemin Lussault, on trouve de tout, des outils de jardinage jusqu’à l’éclairage, en passant par la vaisselle.
Pas de sélection contrairement à la Brocante d’Aurel, dirigée par Aurélien Poinsot depuis octobre 2022. “On fait de tout, mais on essaie d’être dans les belles puces, même des antiquités comme cette console Louis XV”, souligne-t-il. «Nous ciblons l’objet de valeur», décrit-il. La fourchette de prix est donc différente dans la boutique de la rue Maurice-Guerive.
Enfin, côté vêtements, deux magasins se font face à l’angle des rues Victor-Hugo et Sadi-Carnot. D’un côté, les affaires du groupe VGC, dirigées par Christiane Fortin. Ici, des fripes de tous âges et de tous genres (et un peu de brocante) se côtoient, dans un concept qui rémunère le déposant au kilo (1€/kg). En face, chez Armoire Plurielle, Maguy Berthonnaud-Dupuis propose du dépôt-vente ou de l’achat de pièces, uniquement sur une collection femme.
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La Maison des Valeurs en propose également, et devrait prochainement installer des bacs de récupération à différents endroits.
L’offre mène à la demande
Voilà pour les forces en présence, nombreuses pour le plan de vie. Et pourtant, tous les gérants des différents magasins estiment ne pas se faire de l’ombre car les concepts sont différents. « Et puis, analyse Laurette Goethals, l’offre conduit à la demande. Nos clients voyagent désormais depuis les départements limitrophes et peuvent donc se rendre dans plusieurs endroits pour trouver leur bonheur. »
Mais qui sont ces clients ? Chez Broc et Destock, le patron avoue proposer une solution aux personnes aux moyens limités. Mais Aurélie Dufour avoue aussi avoir beaucoup de bricoleurs venus chercher des meubles à rénover ou des gens craquant pour un objet de leur enfance.
A la déchetterie, Laurette Goethals parle d’une offre large, ici aucun revenu demandé (contrairement aux associations de solidarité), juste une adhésion annuelle de 1 €. « Nous avons des gens qui viennent par nécessité économique, d’autres répondent à un idéal écologique, anti-consumériste ou pour trouver la bonne affaire, c’est pour cela que nous l’avons appelée la Maison des Valeurs, chacun la sienne. »
Christiane Fortin entend plutôt un discours écologique dans son commerce, Maguy Berthonnaud-Dupuis rencontre des clients qui veulent se faire plaisir et qui n’en ont plus les moyens dans son magasin. Chez Aurélien Poinsot, la péniche s’adresse au collectionneur, au chineur ou au particulier averti souhaitant décorer son intérieur. Des profils différents pour une offre qui apparaîtrait donc complémentaire.
En tout cas, ils revendiquent tous une chose : donner une seconde vie à des objets qui ont encore de beaux jours devant eux.