quand le cycliste gersois Denis Pelizzari s’envolait pour les JO de Los Angeles en 1984

l’essentiel
Il est l’un des rares Gersois à avoir participé à une épreuve olympique. Il y a 41 ans, Denis Pelizzari était sélectionné pour participer à l’épreuve de cyclisme sur route aux Jeux de la XXIIIe Olympiade moderne à Los Angeles, aux États-Unis. Rencontre.

Dans l’ancienne ferme familiale, à Dému, près de Vic-Fezensac, médailles, maillots de course, trophées et photos tapissent les murs. Il y a quarante ans, loin de la campagne gersoise, Denis Pelizzari était loin d’imaginer vivre ne serait-ce qu’un court instant le rêve américain. Celui du mérite, de la consécration et du haut niveau sportif.

C’est l’été 1984, le jeune passionné de cyclisme débarque en Californie pour vivre l’aventure de sa vie : participer aux Jeux Olympiques. Il se souvient de l’excitation, de l’accueil, de l’épreuve. Los Angeles ou la Cité des Anges, incomparable au petit village de Dému où il a grandi et passé une partie de sa vie, a accueilli les Jeux de la XXIIIe Olympiade.

Départ de l’épreuve cycliste à Los Angeles lors des Jeux Olympiques de 1984. A droite de l’image, Denis Pelizzari.
RD

Une reconnaissance, fruit d’un long parcours animé par une seule passion, celle du vélo. Tout a commencé alors qu’il n’était qu’un enfant. “La campagne d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui”, estime l’ancien athlète olympique. Jusqu’à l’adolescence, une vie rustique était menée à la ferme. « Il n’y avait ni eau, ni électricité, ni télévision. Nous n’avions aucune connaissance du sport.

C’est à l’école que les jeunes gersois pratiquent les activités. Et cela commence le matin, lorsque Denis Pelizzari enfourche son vélo pour aller en cours.

« À notre retour, avec nos amis, nous avions envie de recréer ce que nous avions appris dans le sport. » Rugby, football, basket, cyclisme : le Gers était à l’époque bien doté en matière associative sportive. Le Gersois rejoint le club de basket Dému. Mais n’y trouvant pas son bonheur, il se tourne vers le sport individuel en passant sa licence au club d’Eauze Olympique Cyclisme. La machine est lancée.

Un rêve à réaliser

« Ce n’est pas comme aujourd’hui, il n’y avait pas de préparateur physique ni d’entraînement intensif. Nous avons pris le vélo, même s’il n’était pas à notre taille, et nous y sommes allés », se souvient Denis Pelizzari. Parallèlement à son parcours scolaire, sa formation agricole et son service militaire, le cycliste a parcouru les kilomètres d’asphalte gersois. A force d’efforts, le jeune Pelizzari s’est fait une place dans l’industrie.

Denis Pelizzari accumule les médailles lors des compétitions.
DDM – AB

De concours en concours il se retrouve d’abord parmi les grands du département puis dans le comité des Pyrénées en intégrant le prestigieux CV Montastruc. Les résultats sont là, Denis Pelizzari est appelé en équipe nationale au début des années 80. Il participe ensuite à de nombreuses compétitions, qui le mènent aux championnats du monde de cyclisme sur route en Grande-Bretagne en 1982 et 1983. Les Jeux Olympiques, « après deux championnats du monde, voilà ce qui restait à réaliser ». Présélectionné, Denis Pelizzari doit faire ses preuves pour partir. Une formalité puisqu’il rejoindra la sélection avec trois autres Français, à quelques semaines des JO.

“J’étais heureux! Dans ces années-là, c’était réservé aux amateurs, le but était de participer aux Jeux. Aujourd’hui, plus qu’avant !

Mais y participer, c’est autre chose. “Ce ne sont pas les vacances.” L’événement a lieu quatre jours après la cérémonie d’ouverture. Pas le temps d’assister aux festivités, de visiter ou de prendre quelques photos sur Hollywood Boulevard. « Nous sommes partis trois semaines avant pour nous acclimater et nous entraîner. En tant que cyclistes, nous ne pouvions pas nous permettre de rester debout pendant 6 à 7 heures.

Le grand jour, l’équipe de France s’élance pour un contre-la-montre de 100 km.

Elle s’est classée 6ème au classement sur 26 avec un temps de 2h05. “C’était un excellent résultat !”, mais les athlètes français regrettaient néanmoins que le Comité olympique de l’époque ne leur ait pas attribué les mêmes vélos que ceux de la compétition. Un élément qui aurait pu changer la donne.

Le Gersois a conservé son maillot olympique.
DDM – AB

Pourtant, le Gersois a vécu une expérience unique, dont il se satisfait 40 ans plus tard en jetant un oeil à l’album photo. Père de deux enfants, travaillant toujours dans la vigne, l’ancien athlète olympique n’a pas poursuivi de carrière professionnelle. Après quelques déplacements et boulots ici et là, en 2024 il est bien installé à Dému, profitant parfois de quelques rayons de soleil le temps d’une balade à vélo. Mais il n’oublie pas.

“Le lendemain des JO j’étais déjà de retour en France et je me suis retrouvé à faire un critérium dans un petit village !”, se souvient en riant Denis Pelizzari. Une anecdote révélatrice d’un attachement à la discipline qui rythme encore aujourd’hui sa vie.

 
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